L’académie de la recherche improbable, basée dans la très sérieuse université d’Harvard, a décerné cette semaine ses Ig Nobels, prix respectés récompensant de façon tongue in cheek les découvertes les moins indispensables (mais pas les moins intéressantes) de l’année. Le palmarès est comme d’habitude à se rouler par terre. Le prix Ig Nobel de littérature nous intéresse plus particulièrement puisque qu’il a été décerné à la police routière irlandaise.
Qu’a donc fait cette honorable institution pour mériter ainsi de la littérature ? Elle a enfin résolu le mystère du contrevenant fantôme, cinquante fois verbalisé mais jamais appréhendé. Paraissant disposer d’une réserve inépuisable de faux mais indétectables permis de conduire, l’insaisissable chauffard donnait à chaque fois une adresse différente à laquelle il était inconnu. La poursuite dura des années avant qu’un perspicace membre des forces de l’ordre irlandaises ne découvre le pot aux roses en février dernier. Prawo Jazdy, le nom sous lequel le gentleman contrevenant était connu des systèmes informatiques, veut dire « Permis de Conduire » en Polonais. La disposition particulière de l’information sur le document avait confondu nombre de zélés représentants de la loi.
Une fois l’embarrassante vérité mise à jour, une note de service a été émise et largement distribuée dans les brigades pour éviter de laisser filer à nouveau des conducteurs polonais qui n’avaient, on les comprend, pas l’habitude de faire remarquer la méprise au moment de la rédaction du procès verbal.
Grâce à cette édifiante épopée linguistique, la police irlandaise a bien mérité sa récompense, mais l’épisode restera parmi les grandes avancées de l’Union Européenne. Sans doute émus par l’affaire, les Irlandais viennent de ratifier le traité de Lisbonne. L’Europe peut dire merci à Prawo Jazdy.
Source: Improbable Research et BBC
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