La plupart des systèmes de conduite « autonome » ne sont en fait que des béquilles électroniques qui se retrouvent très vite perdues si les lignes blanches ne sont pas impeccables, ou qui peuvent « prendre » peur facilement (pour les freinages automatiques d’urgence).
L’Euro NCAP dit chercher à ce que le grand public ne soit pas induit en erreur et ne confonde pas ces « aides » à la conduite avec de vrais véhicules autonomes. Soit, l’intention semble louable. L’intérêt de ces nouveaux tests est de savoir ce que peuvent précisément faire ces véhicules. « Aucune voiture sur le marché actuellement n’offre une automatisation totale ou une conduite autonome. Les voitures actuelles offre une assistance à la conduite, mais cela ne doit pas être pris pour une conduite autonome ».
Bon, ça on le savait déjà. Ces tests, quels sont-ils ? Déjà, l’Euro NCAP teste les régulateurs adaptatifs (ou ACC). Pour rappel, un ACC va automatiquement réduire sa vitesse si le véhicule rattrape un véhicule plus lent. C’est un test déjà effectué dans les évaluations classiques de l’organisme. Parmi les 10 modèles testés, tous les véhicules ne réagissent pas de la même manière, et visiblement il y a des résultats « limites », surtout sur le scénario d’un véhicule qui déboîte. Ce véhicule déboîte dans la file du véhicule testé, ou part de la file, dévoilant un véhicule à l’arrêt par exemple.
Un deuxième test regarde comment la voiture va tenir la ligne. Le principe global de ce système est de repérer les lignes à droite et gauche et de centrer la voiture en permanence entre les deux. Ce système rend le volant « résistant ». L’Euro NCAP teste également comment il faut forcer pour éviter un obstacle. L’organisme regarde aussi les alertes quand on lâche le volant des mains. Enfin, l’Euro NCAP ne teste pas encore l’adaptation automatique du régulateur en fonction des panneaux ou des données GPS, mais cela ne saurait tarder.
10 voitures testées, la Tesla Model S trop autonome (?)
Dix voitures ont donc été testées. Par ordre alphabétique : Audi A6, BMW Série 5, DS 7 Crossback, Ford Focus, Hyundai NEXO, Mercedes-Benz Classe C, Nissan LEAF, Tesla Model S, Toyota Corolla et Volvo V60.
Sur l’ACC, l’Euro NCAP trouve que et BMW et DS offre un niveau « faible » d’assistance. La Tesla à l’opposé, et c’est sa marque de fabrique, a tendance à prendre le contrôle. Et cela ne plait pas à l’Euro NCAP qui craint que le conducteur ne se repose de trop sur la voiture. Les 7 autres sont « au milieu ».
D’ailleurs la Tesla n’a pas les faveurs de l’Euro NCAP qui estime à chaque fois ou presque que la voiture a trop le contrôle. Faudrait savoir Mr Euro NCAP : tu veux de l’assistance ou tu n’en veux pas ? Le tort de la Model S par exemple ? Désengager le système si on touche au volant pour un « petit écart ». C’est pourtant (heureusement) le cas de tous les systèmes. Visiblement celui de Tesla est trop sensible. C’est aussi celui qui permet de lâcher le volant le plus longtemps sans alerte.
La queue-de-poisson, LE test
Sur le test le plus difficile pour les systèmes actuels, la voiture qui déboîte, aucune voiture n’a réussi à assurer seule la manœuvre visiblement. Le conducteur a dû freiner ou faire une opération d’évitement. Comme quoi pour l’instant, les modes autonomes des véhicules demandent un conducteur toujours attentif. Nous avons pu le constater en essayant le Nissan Qashqai équipé du Pro-Pilot, cela permet de se détendre, mais il faut toujours anticiper.
D’ailleurs, l’Euro NCAP trouve que Tesla (encore) mais, aussi BMW, peuvent tromper le consommateur en suggérant une conduite autonome dans la communication, ou dans les publicités.
Toujours est-il que l’Euro NCAP sort de plus en plus de son rôle de simple crash-testeur pour imposer SA vision de la voiture. Les notations de la sécurité passive et des « assistants » devraient être séparées (comme aux USA par exemple). Cela induit le consommateur en erreur de mélanger protection des occupants et gadgets électroniques. Mais, cela, l’Euro NCAP n’en a cure.
Résultats
Les fiches de test étant pour le moins absconses, rien de mieux qu’une vidéo pour comprendre.
Illustration : Euro NCAP
Bilan ? Bah quand on est au volant, il faut conduire et pas lire son journal…
Pas vraiment étonnant, des systèmes moyennement efficaces dans certaines cas qui nécessitent une attention du conducteur peut être plus exigeante qu’en conduite normale s’il faut reprendre le contrôle…
On est assez loin du timing annoncé par certains constructeurs pour la soi-disant conduite totalement autonome. A part dans les rêves de certains, je crois qu’on est loin de voir des volants rétractables sur les voitures … pour ceux qui aiment conduire, c’est peut être pas plus mal.
Au moins, cette « lubie » a le mérite de rendre le secteur automobile encore attractif en termes de développements, compétences humaines et surtout investissements.
@Rickyspanish : cela externalise aussi une partie des compétences qui filent vers les IT.
Sauf si les constructeurs font ce qu’ils commencent à faire, c’est à dire racheter et investir dans des boîtes d’IA et de conduite autonome.
l’Utac-CERAM en France a effectué des test sur les aides à la conduite. (freinage d’urgence maintien dans la voie)
Avec pas mal de déchet dans les résultats :
https://www.utacceram.com/fr/actualites-utacceram/696-etude-des-vehicules-encore-loin-d-etre-autonomes
Bref les meilleures sont les DS7 et BM serie 5, les autres donnent un faut sentiment de sécurité.
La DS7 est donnée comme excellente, mieux que certains prémiums allemandes bien plus cher.
Prés de chez moi il y a une déviation qui doit être opérationnelle depuis 3 années, les panneaux d’information utilisés durant les travaux sont toujours là et renforcent l’excellente signalétique (rond point). Et bien chaque fois que j’y passe, il y a à chaque fois une voiture qui s’engage dans l’ancienne route et doit faire demi tour, ce n’est possible a presque 100% parce qu’ils suivent un GPS non mis à jour depuis 3 ans et sans regarder les panneaux dont ceux avertissant un chantier (orange) !
Alors utiliser correctement un système autonome pas 100% autonome ça nous promet des accidents.
La vrai voiture autonome qui n’a pas besoin de routes aménagées ce n’est pas pour tout de suite.
Bonne initiative de l’EuroNCAP.
Quand on regarde ces vidéos, on constate que ces systèmes donnent au final un faux sentiment de sécurité.
Et ça, c’est dans un environnement idéal: de jour, météo favorable, une seule voiture à surveiller !
Comment le régulateur et le fabricant peuvent proposer un système (ACC) aussi peu fonctionnel?
Quand aux systèmes faisant appel à l’IA, je serai curieux de savoir comment on pourra tester ces systèmes vu que leurs réponses dépend de leurs connaissances à l’instant t… Autrement dit, deux véhicules identiques dans deux situations identiques peuvent avoir deux réactions différentes…
« Autrement dit, deux véhicules identiques dans deux situations identiques peuvent avoir deux réactions différentes… »
Oui, comme les humains.
La cohabitation véhicules autonomes et véhicules dépendants est quasiment impossible.
Le tout autonome avec des autos qui communiquent entre elles ça va fonctionner sur un réseau avec une bonne infrastructure.
Mais les écarts de conduite, les hésitations, décisions hésitantes ou abérantes des conducteurs humains, sont un gros problèmes, pour les humains et les machine.
On accepte moyennement l’erreur humaine, mais qu’une auto ou une machine se trompe c’est inacceptable pour la population humaine.
En fait, les ingés qui développent la voiture autonome commence à lui mettre une dose « d’humanité ».
Exemple, la place de l’Etoile à Paris. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un énorme rond-point pavé avec priorité à droite et hm….10 files 🙂
Un automobiliste lambda (un peu expérimenté) va s’en débrouiller même s’il va se faire dépasser à droite, à gauche, se faire couper la route, etc.
Une voiture autonome…aïe ! Elle freine…Freine…freine…freine…Et 10h après elle y est encore.
Donc les ingés doivent mettre une dose de « je force un peu le passage ».
Sinon en poussant le raisonnement à l’absurde, les voitures non autonomes seront « reines » de la route…on peut griller le feu rouge, les voitures autonomes s’arrêteront 😉
Ça veut dire quoi « mettre une dose d’humanité » ? On met de la matière organique (des neurones de préférence) dans les micro processeurs ? ?
Ça fait peur !
Oh cela on le fait déjà en labo…ce sont les processeurs organiques 😛
Mais comme vous l’avez souligné, « Oui, comme les humains. ». Les humains ne respectent pas pile poil les règles et sur l’exemple du rond point de l’étoile, si on ne se lance pas à un moment, on reste arrêté en plein milieu.
Un peu comme un conducteur débutant qui hésite à un stop ou un cédez-le-passage 😉