Cette année, la grille était quelque peu moins fournie qu’à l’habitude. A cela, nous connaissons au moins, deux raisons.
Yamaha absent
Premièrement, la réglementation française de cette discipline régie par la FFSA, s’avère très exigeante en termes d’équipements d’arceau de sécurité. Ce qui n’est pas obligatoire en Italie, en Espagne ou au Portugal par exemple, où c’est la Fédération moto qui gère le dossier. Le coût de ces transformations obligatoires a de fait sérieusement amputé le contingent européen.
Ensuite, les pilotes ont un peu de réticence à détruire leurs transmissions lors des réceptions de haut vol accroissant considérablement le budget à consacrer à l’épreuve.
Dans ces conditions, 18 concurrents se sont engagés en 2019 et l’on notait au passage une absence retentissante de Yamaha. Joël Bontoux, coordinateur Presse et Compétition Yamaha Europe, confirme et nous précise les raisons de la défection des pilotes Yamaha, en ces termes: « Avec un calendrier de courses bien garni, la date n’est pas optimale pour de nombreux clients Yamaha désireux de disputer les 24 heures de Paris. Par ailleurs, en raison du tracé cassant de la piste de Pont de Vaux, les frais sont trop importants pour nos clients. Du reste, dans la première manche cette année, on enregistre 5 abandons, ce qui démontre bien qu’il faudra trouver des solutions radicales quant à la piste. »
Reste Polaris et Can Am
Yamaha absent du plateau, on retrouvait donc une lutte circonscrite entre deux acteurs majeurs de la discipline, à savoir Polaris et Can Am.
Avec 4 manches de 45 minutes à disputer durant le week-end sur une piste magnifiquement préparée, nous avons assisté à des courses disputées au plus haut niveau par une poignée de cadors, n’hésitant pas lancer des attaques spectaculaires sur d’autres concurrents moins rapides ou plus soucieux d’économiser la mécanique.
Nous n’avons pas pu établir le bilan des interventions entre les manches mais directions et suspensions réclamaient des soins et plusieurs pilotes ne se présentèrent pas au départ des 2 ou 3 dernières manches.
Can Am devant
Le parc des coureurs -bien évidemment- était partagé entre les pros Can Am et les inconditionnels Polaris, chacun mettant en avant des qualités spécifiques pour leur machine de prédilection.
Le vainqueur de l’an dernier Axel Alletru fidèle à Polaris -marque avec laquelle il prépare sa participation Dakar 2020, a connu bien des soucis jusqu’à un évanouissement total des freins (maître-cylindre) en troisième manche, alors qu’on le voyait revenir sur les deux premiers avec une grande maîtrise et une forte détermination. Vous pouvez retrouver son portrait fait l’an dernier. Pour le Dakar 2020, Axel a besoin de soutien. Vous pouvez l’aider via son site (où on retrouve toutes ses activités) et le mot-dièse #jepeux2020.
Le vainqueur, Sébastien Guyette connait bien Pont de Vaux où il a gagné la première édition de la course SSV. Il domine depuis des années le tout terrain avec un titre de champion de France et des victoires en Europe. Le fait qu’il soit passé de Polaris à Can Am en dit long sur l’absence des Yamaha et sur le doublé des Can Am à Pont de Vaux, avec Charles Roche en seconde position.
D’ailleurs, Sébastien Guyette (le belge), rougi par l’effort et radieux nous confie : « même si il y avait moins de machines pour cette course, celle-ci n’en était pas moins difficile. A l’évidence le Can Am est supérieur et en performance et en fiabilité. J’ai attaqué lors des deux premières manches et assuré dans les deux autres, ce fut une course sans problème, aucun.»
Charles Roche, de Super Besse, ex Yamaha, confirmait que Can Am était « nettement mieux et que, sans un souci de coupe circuit, il aurait pu connaitre à nouveau la victoire, comme récemment au Trophée de l’orléanais à Sougy. »
L’anglais Bailey Edwards hissait son Polaris sur le podium.
Gestion électronique made in Pont de Vaux
Il nous faut parler d’un local de l’étape parfaitement atypique par rapport aux pilotes engagés. Pierre-Antoine Rampon est installé à la tête d’une entreprise à Pont de Vaux (Llortec). En tant que motoriste pour la compétition et l’historique, l’officine locale s’est intéressée au SSV et à partir d’une feuille blanche a programmé des boîtiers Motec, permettant d’obtenir plus de puissance et une gestion optimale des moteurs turbo des Can Am.
Pour se rendre compte exactement des besoins en course, le chef d’entreprise a mis le casque et après une sortie de piste aux essais, a réussi une première manche tonitruante. Ensuite, un choc en course occasionnant un froissement des cervicales, mit fin à cette première expérience, riche cependant d’enseignements pour faire évoluer le produit très demandé par tous les amateurs de rallye raid, notamment.
Nous terminerons ce reportage en faisant état des discussions qui agitaient le paddock concernant la durée des manches. Beaucoup de mécaniciens, des personnels d’assistance et le public en grande partie souhaitaient assister à des manches plus courtes. En effet, suivre le classement au-delà de 30 minutes devient difficile pour une personne non directement impliquée dans un team. De plus, au niveau des problèmes mécaniques ce format réduirait les casses, sans aucun doute. Par contre les pilotes eux sont plus partagés sur cette question, tant ils apprécient cette piste, à propos de laquelle ils souhaiteraient un peu plus de vitesse et pour certains, un peu moins de sauts.
On le voit, les organisateurs seront tiraillés dans leurs choix pour l’an prochain.
Pour notre part, plus de rythme avec des manches plus courtes et un grand écran avec le classement en direct, nous conviendraient tout à fait.
N° | Pilote | Nat. | Machine | Course1 | Course2 | Course3 | Course4 | Points |
405 | S. Guyette | BEL | Can Am | 25 | 25 | 22 | 22 | 94 |
63 | C. Roche | FRA | Can Am | 10 | 22 | 25 | 25 | 82 |
33 | B. Edwards | GBR | Polaris | 6 | 16 | 20 | 20 | 62 |
103 | K. Rouvière | FRA | Can Am | 18 | 20 | 11 | 10 | 59 |
15 | M. Zini | ITA | Polaris | 15 | 13 | 16 | 15 | 59 |
13 | R. Gonella | ITA | Polaris | 12 | 14 | 13 | 18 | 57 |
47 | K. Gilisen | BEL | Can Am | 13 | 12 | 14 | 16 | 55 |
L’intégralité des résultats est disponible ici.
Alain Monnot
Photos : Michel Picard
Jolie madame Rouvière !
Sur le 33, c’est un une place ?
Polaris ne recentre-t-il pas le baquet sur le modèle course ?
Mais c’est vrai qu’il fait étroit.
Visiblement, le SSV monoplace existe 😀 (c’est assez antinomique comme nom…)