La F1 au service du soft power
Le royaume du prince héritier Mohammed Ben Salmane a très bien compris, comme d’autres régimes avant lui, l’intérêt du sport spectacle comme vecteur d’image et comme levier de croissance économique. Alors que la monarchie prépare l’après-pétrole dans son projet Vision 2030, le régime saoudien cherche aussi à soigner son image internationale, sérieusement mise à mal ces dernières années par l’affaire Khashoggi, le conflit au Yemen et les accusations d’atteintes aux droits de l’Homme. A l’image du Qatar, qui a déjà fait sien depuis longtemps le sport comme instrument du soft power, l’Arabie Saoudite a fait des sports mécaniques l’une de ses priorités d’investissement et, après la Formule E, a franchi un nouveau pas cette année avec l’accueil du Dakar.
Mais le régime veut aller plus loin. L’Arabie Saoudite a profité de l’arrivée du rallye-raid dans le nouveau site en construction de Qiddiya pour dévoiler les contours du projet de circuit F1, qui doit se construire de concert avec un gigantesque parc d’attractions promettant de rivaliser avec le Ferrari World d’Abu Dhabi. Les rendus graphiques promettent d’en mettre plein la vue, dans un mélange de Disneyworld, Las Vegas et des jardins suspendus de Babylone, avec piste éclairée au sol, grands 8 dans tous les sens, architecture futuriste, le tout dans un décor vertigineux. Ici, pas de budgets capés !
Des stars pour prêcher la F1 dans le désert
Aux ports de la capitale, Riyad, Qiddiya est un méga-projet de divertissement et de tourisme, d’une superficie de 334 Km², qui doit ouvrir ses portes en 2023. Une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas les bureaux de l’architecte Hermann Tilke qui ont travaillé sur le tracé, mais l’ancien pilote Alexander Wurz, qui se trouve être le président de l’association des pilotes, le GPDA. D’ailleurs, une délégation d’anciens et actuels pilotes de F1, comprenant Romain Grosjean, Nico Hülkenberg, David Coulthard et Damon Hill, le champion du monde 1996, étaient présents à l’arrivée du Dakar pour participer à la présentation du projet.
En coulisses, il se dit déjà qu’un accord serait imminent entre l’Arabie Saoudite et Liberty Media, à hauteur de 58 millions d’euros annuels. D’après le Daily Mail, l’entreprise pétroliere Saudi Aramco, n°1 mondiale par sa capitalisation boursière depuis son entrée en bourse en 2019, aurait déjà accepté d’être le sponsor-titre. Avec Bahreïn et Abu Dhabi, cela ferait 3 courses au Moyen-Orient, dans un calendrier qui promet d’être extensible à souhait. Liberty Media n’a pas caché son ambition de porter à terme le championnat à 25 voire 26 courses, avec la bénédiction de la FIA. On se rapproche du calendrier Nascar, sauf que ce dernier est exclusivement aux USA.
Notre avis, par leblogauto.com
On pouvait s’en douter, mais l’ère Liberty Media promet de transformer toujours plus la F1 en un divertissement à grande échelle, et rien n’est trop beau ni trop cher pour les pays en quête de visibilité ou d’image. Reste à savoir si tout cela peut aller de pair avec les « accréditations environnementales » et l’objectif de bilan carbone neutre pour 2030 annoncé par les autorités. Espérons néanmoins que les moteurs ne chaufferont pas trop…et que la piste ne sera pas réfrigérée !
Source : Qiddiya, Daily Mail, F1
De mai à octobre c’est rappé (plus de 35 voire plus de 40° dans l’air) sauf à le faire la nuit…et encore…
Mais bon avec l’objectif de faire de la F1 1 weekend sur 2 (24 ou 25 GP) la F1 va devoir débuter en février pour finir en décembre… 🙂
Un petit 25° en ce moment à Riyad.
Le soft power est une arme de publicité et de « replatrage » imparable pour ces pays.
Franchement, est-ce que le Dakar ou la Formula e vous a donné une meilleure image de l’Arabie Saoudite ? A moins d’être amnésique, je ne vois pas comment ce genre de chose peut apporter du Soft Power (idem la coupe du monde au Qatar, qui fait surtout scandale). De même, je pense que pour visiter tout le monde ce serait bien pour la F1 de faire certains GP 1 année sur 2, pour limiter le nombre d’épreuves. Liberty media ne devrait pas oublier que le suspense est aussi un vecteur d’audience, et qu’avec une saison courte on a moins de chances d’avoir les titres joués d’avance. Par contre, l’idée d’un GP en Arabie Saoudite ne me gêne vraiment pas. Je préfères encore que l’argent du pétrole subventionne la F1 plutôt que de la propagande Wahhabite.
On peut faire un peu plus de courses, sans pour autant faire une année d’enfer. Il faudrait juste revoir la répartition géographique et temporelle
https://f1i.auto-moto.com/infos/saison-f1-2020/calendrier-f1-2020-valide-22-grands-prix-programme/
Actuellement, on fait 2 séances d’essai libre en février, à Barcelone (dont il suffit de pas grande chose pour transformer en Trophée Andros)
La F1 pourrait installer la base d’essai libre pendant tout le mois de février à Abu dhabi, avec 20 jours d’essai. Pour atténuer l’éloignement familial, il suffirait d’un accord avec des complexes hoteliers, à tarif compétitif. Idem avec le transport (ces pays ont tous un grand groupe aérien). Février est souvent la période de vacances d’hiver dans différents pays européens. La famille n’ira pas skier dans les Alpes mais ira se dorer au chaud. Les membres du F1 circus pourront alors passer du temps avec leur famille, en même temps que de travailler….
Ensuite, enchainer 3 courses dans la région, 1er, 8 et 15 mars. Une synergie médiatique régionale (et avec un peu de chance, les pays de la région se noueront davantage, au lieu de se méfier et de se taper dessus)
Puis coupure de 3 semaines à 1 mois, avant d’enchainer une tournée Asie Pacifique, avec l’Australie, Vietnam, Chine et Japon. Eventuellement, une coupure de 1-2 semaines après le Vietnam. Soit les gens rentrent (en laissant le matos aller à la course suivante). Soit bis, on passe un accord avec des Tour Operateur pour des séjours groupés dans la région. Il y a tant de choses à visiter dans le coin… Quelques milliers de clients (le personnel F1 et leur familles) et le côté médiatique de la F1 pour les Tour Operator. Une petite participation financière de Liberty Media (qui a plus à gagner en faisant davantage de courses), une petite participation patronale des écuries, ça ne devrait pas couter très cher les vacances exotiques. Et tout le monde serait content…
Etc…
Ah ça ! On en parle ici depuis longtemps dans les pistes de baisse des coûts (le fret cela coûte cher)…
Mais les gros continueraient par exemple d’envoyer du fret chaque semaine pour les toutes dernières pièces conçues…
Et les mécanos (et autres petites mains de la F1) continueraient de vivre une saison très longue. Ce n’est pas parce que l’on laisse le matos dans une région que les mécanos ne doivent pas arriver le mercredi pour repartir le lundi…toujours autant de jour loin de la maison. Sauf à déménager tout le monde comme vous le proposez, mais est-ce envisageable ?
Liberty Media poursuit le même but qu’Ecclestone. A savoir engranger une manne financière de plus en plus importante, à redistribuer aux équipes tout en en conservant une partie.
Mais là où Ecclestone faisait payer de plus en plus cher aux 19 ou 20 GP, LM garde des prix « honnêtes » mais rajoute 2, 3…4.. dates pour ajouter 50 à 100 millions de dollars par an.
Non merci, ce circuit ça sera en jeu vidéo au mieux, pas besoin d’une autre daube insipide.
Pis paie l’hypocrisie du plan carbone 2030, ça va pas du tout polluer de construire ce circuit et toute la zone autour (:
Lamentable, comme le devenir de la F1, enfin ce qu’il en reste!!!
On tombe bien bas……..
Ce que font certaines écuries en plus, on n’y pourra rien.
Mais n’empêche que d’optimiser la disposition géographique des courses, ça ne peut que diminuer la logistique, tant matériel que humain. Abu dhabi, Barhein et Riyad, c’est moins de 1000km. Et regrouper ces courses, c’est toujours mieux que d’alterner avec des courses aux antipodes.
Avant, avec le format une course toutes les 2 semaines, dans le meilleur des cas, le personnel revoit sa famille pendant 1 semaine environ.
Pour des GP lointains, autant regrouper les courses. La suite, comme j’ai écrit, soit le personnel rentre chez lui pour 2-3 semaines, pour rentrer tous les soirs à la maison….ou pour partir en vacances avec la famille. Soit sinon c’est la famille qui se déplace, à l’occasion….des vacances.
Bref, ce n’est pas beaucoup plus contraignant de faire un peu plus de courses. Mais il faut juste optimiser les déplacements, ainsi que d’optimiser les temps morts entre 2 courses (ex: faire des essais privés le mercredi entre 2 courses regroupées, en échange de la suppression des essais privés dédié).