18 paramètres pour une identité fiable
Il faut tout de même en passer par une phase d’apprentissage du logiciel, mais 90 minutes de conduite suffisent pour créer la fiche d’identification d’une personne selon les chercheurs. Pour leur étude, les chercheurs ont pris 15 volontaires à qui ils ont fait faire un premier trajet de 8 km en ville puis un trajet plus conséquent de 80 km. 90% des données ainsi collectées ont servi d’apprentissage au logiciel qui a été ensuite testé sur les 10% de données restants.
Le simple fait de collecter les données sur la pédale de frein permet déjà à 87% d’identifier un individu parmi 15 conducteur en seulement 15 minutes de conduite. Quand on ajoute à ces données une quinzaine d’autres telles celles de l’accélérateur, du volant, du passage des vitesses, de l’usage du clignotant, etc. le système est alors capable en quelques minutes de trouver qui est au volant, dans 100% des cas.
Un appel à protéger les données personnelles
Le but des chercheurs est multiple. Alerter le public et les constructeurs sur la quantité de données personnelles qui peuvent être récupérées et qu’il faut donc protéger dans des voitures de plus en plus connectées, mais aussi trouver des applications concrètes à leur logiciel. Dans les applications positives, on peut citer par exemple un système anti-vol qui, en quelques kilomètres, détecterait que le conducteur n’est pas celui ou ceux habituels et autorisés à conduire le véhicule et couperait tout (et/ou préviendrait les autorités).
En revanche, il devient aussi possible de tracer encore plus les déplacements du conducteur puisque corrélé au GPS, la reconnaissance du conducteur assure de qui était au volant. En exemple, les chercheurs prennent un loueur qui pourrait vérifier que seul le conducteur désigné sur le contrat de location a bien conduit le véhicule. Les assurances et les forces de l’ordre de leur côté sont également très intéressées par ce système qui permettrait lors d’un accident de prouver qui était au volant au moment de celui-ci.
Malgré les avertissements de ces chercheurs, il y a fort à parier que les voitures continueront de plus en plus à envoyer les données collectées lors de la conduite, au détriment de la vie privée.
Pour lire l’étude en entier (en anglais) c’est ici.