Contrairement au marché automobile du véhicule neuf qui recule en 2024, le marché du véhicule d’occasion, lui, croît de plus de 3 % sur un an. Pourquoi les consommateurs se tournent-ils massivement sur ce marché du VO et qui en tirent des bénéfices ?
Le mois de décembre a vu une inversion des tendances de l’année avec une légère hausse dans le véhicule neuf, et une légère baisse dans la voiture d’occasion. Mais c’est un mois en trompe-l’œil avec des immatriculations tactiques d’un côté et un mois toujours creux de l’autre. Pour autant, sur les douze derniers mois, c’est bien le véhicule d’occasion qui tire son épingle du jeu vis-à-vis du neuf.
Avec un peu moins de 5,4 millions de transactions sur l’occasion, le marché n’a pas retrouvé les 6 millions de 2021, mais a fortement repris du poil de la bête. Près de 2 millions de ventes sont à mettre au crédit des professionnels (36 % du marché). Une part en forte hausse même si les échanges entre particuliers restent la norme. Après quelques mois très difficiles, on peut désormais trouver facilement une voiture d’occasion à Toulouse ou partout en France. Il y en a pour toutes les tailles, toutes les motorisations et tous les budgets.
Un marché très concurrentiel
Avec la crise d’approvisionnement de certains composants des véhicules neufs, le marché de l’occasion s’était tendu avec une offre plus rare et une demande toujours forte. Cela avait renchéri les prix, au détriment des acheteurs. C’est du passé désormais et les prix refluent. Cela participe grandement à la bonne santé du marché. On trouve assez facilement des véhicules avec très peu de kilomètres à des prix très inférieurs au neuf.
Le marché de l’occasion est également alimenté par les retours de location longue durée. LOA ou LLD, cela met sur le marché des véhicules qui ont souvent moins de quatre ans. Le loueur ayant tout intérêt à déstocker rapidement, il ne va pas chercher à négocier le prix de façon trop serrée. Il peut même les baisser avec l’aide du constructeur. Avec une offre plus abondante, les prix redeviennent plus « normaux » et les clients ne s’y trompent pas.
D’autant plus qu’avec une occasion, on ne paie pas le malus CO2 ou le malus au poids pour le moment. Cela permet donc de se faire plaisir en prenant un véhicule thermique puissant, bien que plus émetteur de CO2 sans avoir le coup de massue étatique.
Le VO récent progresse fortement
Les véhicules de plus de dix ans continuent de dominer le marché de l’occasion avec près de la moitié des transactions de 2024. Pour autant, les modèles les plus récents voient leur demande augmenter fortement avec par exemple + 9 % pour les modèles de moins d’un an, et même + 17 % pour les véhicules de 1 à 2 ans. Ce mouvement montre probablement un transfert des véhicules neufs aux véhicules d’occasion très récents. La faute à des prix de véhicules toujours plus élevés.
Même le véhicule électrique d’occasion est en forte croissance. On a depuis quelque temps l’arrivée en occasion de véhicules très polyvalents, mais là encore à des prix bien moins élevés qu’en neuf.
Contrairement au marché du véhicule neuf, la motorisation diesel reste majoritaire en occasion (47 % de part de marché). Il y a évidemment un décalage temporel entre les ventes neuves et la disponibilité en occasion. Toutefois, nous pensons que cela traduit là encore la volonté de faire des économies d’usage avec un super sans plomb qui reste très cher à la pompe, sans parler des consommations.
L’automobile d’occasion : une source importante de revenus pour les pros
Les professionnels de l’automobile ne s’y trompent pas. Voilà une source importante de chiffre d’affaires pour eux. C’est pourquoi de plus en plus de « reconditionneurs » voient le jour. Plus qu’un simple vendeur d’occasion, un tel professionnel va « remettre à neuf » un véhicule, un peu comme on le fait pour les téléphones mobiles.
Les transactions par le biais de professionnels sont majoritaires sur le segment des véhicules de moins de sept ans. Ils y réalisent une forte marge, et ces véhicules modernes attirent une clientèle soucieuse de son image, prête à payer plus cher.
En 2025, le marché de l’automobile d’occasion devrait continuer de croître, à l’inverse de celui du véhicule neuf.