Et si le confinement était bénéfique au sport auto mondial ?

Partout dans le monde ou presque, les championnats de sport automobiles se sont mis en pause. Pour l’instant, les calendriers de reprise ne sont pas connus, et certains championnats pourraient connaître une saison blanche ou pratiquement. Pour la F1 par exemple, on envisage de continuer la saison 2020 sur les deux premiers mois de 2021.

Mais, c’est surtout l’économie de l’automobile qui inquiète. Les usines s’arrêtent pour plusieurs semaines partout dans le monde et les dettes s’accumulent. Surtout, le chiffre d’affaire et la marge de chaque constructeur seront fortement touchés. Certains groupes automobiles vont souffrir, et devront faire des coupes drastiques dans les dépenses. L’une des dépenses les plus souvent coupés historiquement, c’est le sport auto.

On pourra rappeler l’arrêt soudain voire précipité de Peugeot en 2012 à l’aube d’une saison d’endurance, voiture prête, ou celui de Honda de la F1 fin 2008, laissant Brawn avec une arme absolue pour la saison 2009, le double diffuseur. En WRC, Volkswagen décide de partir suite au dieselgate, début 2017. Il y aura des désertions, à n’en pas douter.

Est-ce un mal finalement ?

Ces départs sans tambour ni trompette des constructeurs signifient-ils la mort de certains championnats ? Oui, sans doute, surtout si ces défections ne sont pas anticipées. Mais, on l’a déjà vu par le passé aussi, cela obligera les championnats à se réinventer. Et pourquoi pas, faire revenir les « amateurs » (les privés) ? Une écurie comme M-Sport, non officielle Ford, en rallye fait autant pour le rayonnement du championnat que les écuries officielles et leurs budgets plus importants.

Si on prend la Formule 1, le départ d’un ou deux constructeurs pourrait être l’électrochoc pour revenir à un sport plus abordable pour les écuries et plus ouvert. Sans doute pas un retour à l’époque « des garagistes » mais qui permettrait peut-être de voir des « petits » se battre pour les podiums, voire mieux. D’ailleurs, les petits souffriront aussi, et on se demande si on aura toujours 10 écuries l’an prochain. A la F1 et la FIA d’anticiper et de s’arranger pour conserver son plateau.

En endurance, il n’y a en ce moment qu’un seul constructeur, Toyota. Le règlement hypercar va-t-il pâtir de la crise financière actuelle ? Peut-être. Déjà malmené par l’intérêt de certains privés et constructeurs pour le règlement LMDh, l’hypercar connaissait déjà des défections avant même l’épidémie de SAR-CoV-2. De quoi pousser l’ACO a rectifier le tir pour attirer plus de privés dans la catégorie reine et éviter un championnat avec un ou deux participants au plus haut niveau ? Le succès populaire du LMP2 et du GTE indique qu’il n’y a pas besoin de moyens démesurés pour passionner les foules. Une bagarre serrée suffit.

Baisser les coûts et anticiper

Le rallycross était aussi un championnat populaire au plateau relevé mais composé de privés. L’arrivée de quelques constructeurs a attiré quelques pilotes stars, mais leur départ l’an dernier, non anticipé par le WRX a un peu planté tout le monde. Un exemple de non anticipation qui plombe un championnat sur plusieurs années. En WRC, si l’un des deux constructeurs officiels encore engagés, Toyota et Hyundai, décide d’arrêter les frais, que restera-t-il ? Il est loin le temps où plus de 10 constructeurs participaient au rallye mondial.

Cependant, les belles pages des 24 heures du Mans ont été aussi écrites avec des plateaux constructeurs fournis. L’époque des C1 par exemple dans les années 80, début 90, avec 5 à 10 modèles différents alignés, opérés par l’écurie officielle ou par des privés. Là encore, le budget était largement moindre. Face à l’épidémie, pour garder des plateaux fournis, voire les regarnir, les championnats et la FIA doivent « renverser la table » et diviser les budgets par 2 ou plus.

En plus, cela fera revenir plus rapidement les constructeurs. Et de repartir pour un tour.

(8 commentaires)

  1. L’idée est louable. Mais faut il encore que les règlementations d’assouplissement car trop contraignante pour un amateur

  2. Dans plusieurs championnats il y a des nouveaux règlements qui se mettent en place pour l’année prochaine ou l’année d’après, c’est le moment de les revoir une dernière fois.
    Peugeot avait une voiture prête et est partis, là ils doivent revenir mais ils ont déjà perdu leur partenaire, avec la crise qui se profil ils risquent de retarder leur retour.

  3. Et si on pouvait aussi stopper toutes ces standardisations comme on vient de le voir en WRC, ça serait génial ! On doit retrouver un championnat de pilotes, mais aussi d’ingénieurs qui sont à même de trouver le petit truc qui donnera un avantage certain au pilote.

    La standardisation tue la compétition et l’innovation, dont certaines se sont révélées parfois utiles pour les véhicules de série : dommage !

    Après, il est clair que je n’ai pas non plus la formule magique pour limiter les coûts… Je ne suis pas convaincu que la limitation des budgets soient efficace (il est tellement facile de développer un élément sur un autre budget que celui de l’écurie).

    1. La standardisation comme en LMP2 par exemple (même moteur pour tous et 3 châssis dispos environ) donne des championnats d’écuries + pilotes et non de constructeurs + pilotes.
      C’est à celui qui opérera le mieux le matériel, auran la meilleure gestion de course, etc et c’est aussi intéressant.

      Selon moi, le seul moyen de limiter les coûts est que le développement et les essais soient « open bar », et pas de fiabilité.
      Pour une petite structure, cela permet de faire rouler des « mallettes à pattes » (pilotes payants) tout en engrangeant des données.
      Pour les motoristes, l’absence de fiabilité forcée, permet les « dérives » et des moteurs à 1500 chevaux comme à la « grande époque » en F1. Mais des chevaux fragiles comme du verre, de la casse moteur en veux-tu en voilà, et des petits qui peuvent espérer marquer…le lièvre et la tortue modernes.

      Pour limiter automatiquement les budgets, il faut que l’argent ne soit plus le facteur déterminant du sport auto.
      Qu’en mettant 400 millions d’euros pour une saison de F1, on ne soit pas assuré de finir devant tous ceux à 170 millions d’euros.

      Si en plus on revient à de la simplicité, c’est « gagné » (enfin je pense).
      Exemple moteurs V6 2,5 litres atmo avec simple KERS (pour éviter un retour aux V8 dont on a fait le tour). Là, des motoristes non constructeurs se manifesteraient forcément.
      Côté voiture, on peut figer une partie importante de la carrosserie et ne laisser de liberté que sur une petite partie.
      Il n’y a sans doute pas de formule magique, c’est certain. Mais en rendant les catégories élites inabordables pour les privés (cf LMP1), et en déroulant le tapis rouge aux constructeurs, les championnats se tirent une balle dans le pied, selon moi 🙂

  4. je pense qu’à la fin de la guerre bactériologique , les règlements seront revus vus que la Chine aura toutes les billes, tiendra le diapason. Déjà 2020 tout est rapé, du match foot au concert de Rammstein.

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