Corse/carburant : l’Autorité de la concurrence s’auto-saisit

L’Autorité de la concurrence s’est « saisie d’office » de pratiques présumées anti-concurrentielles sur le marché des carburants en Corse. Ceci fait suite à une enquête menée par ses services d’instruction.

Vers l’ouverture d’une procédure contradictoire

Le gendarme de la concurrence pourra donc s’il le souhaite poursuivre les entreprises et associations d’entreprises concernées en leur notifiant des griefs, ce qui ouvrirait une « procédure contradictoire » pour leur permettre de se défendre.

« Cette décision de saisine d’office ne préjuge en rien de la culpabilité de quelque entreprise ou association d’entreprises que ce soit », précise l’Autorité de la concurrence.

Corse : des carburants plus chers qu’en Métropole malgré une TVA réduite

Si l’Autorité de la concurrence, organisme indépendant, ne communique à l’heure actuelle ni sur les pratiques ni sur les entreprises visées, il a d’ores et déjà examiné la situation du marché corse des carburants dans un rapport publié en novembre 2020. Il en ressort que sur l’île, les carburants sont plus chers qu’en métropole, malgré un taux de TVA réduit.

Dans son avis de 2020, l’Autorité attribuait cette différence de prix à des facteurs comme la géographie de l’île ou ses infrastructures disponibles, mais pointait aussi la situation monopolistique du groupe pétrolier Rubis, à travers la société Dépôts pétroliers de la Corse (DPLC), sur le stockage du carburant.

« Une autre filiale de ce groupe assurant, parallèlement, la coordination des approvisionnements des carburants distribués en Corse, ces dépôts sont dès lors un point de passage obligatoire à toute activité de distribution de carburants à la pompe en Corse », indiquait l’Autorité de la concurrence, en ajoutant que seuls trois opérateurs pétroliers se partageaient les stations-services de l’île: Rubis (Vito Corse), Total Corse et Ferrandi (Esso).

Pour la mise en place d’un nouveau cadre juridique applicable aux gestionnaires d’infrastructures de stockage

L’Autorité avait alors recommandé au gouvernement « d’édicter un nouveau cadre juridique applicable aux gestionnaires d’infrastructures de stockage » de carburants pour garantir l’approvisionnement de l’île et d’examiner la possibilité de mettre en place « des mesures structurelles permettant de corriger les dysfonctionnements constatés ».

Sources : AFP, Autorité de la Concurrence

(25 commentaires)

    1. oui SGL
      bien sûr des voitures électriques pour s’en passer du monopole de la distribution de carburant, une fois qu’il y aura des bornes….qui seront installées par un seul groupe qui aura lui aussi le monopole.

      1. En quoi le monopole est un pb? le monopole d’état fonctionne plutôt bien, et même mieux que la concurrence privée dans beaucoup de domaines.
        le courrier est il mieux distribué depuis que la poste est privée?
        les trains fonctionnent ils mieux?
        EDF est elle mieux gérée?
        ….

        De nombreuses villes reviennent au principe de régie municipale pour l’eau, les transports publics, parce que le privé n’a pas toujours la même notion de service public, le service oui, mais il faut qu’il soit bénéficiaire.

        ici on aurait plutôt à faire à un couplage monopole de stockage + une entente illicite entre distributeurs?

        1. La Poste, Edf ou Sncf n’ont rien d’entreprise privées, encore un qui confond le statut de l’entreprise et son fonctionnement.
          Justement ces 3 exemples sont parfaits pour démontrer que durant toute la période où les autoroutes furent des SEM elles perdaient des millions, sauf Cofiroute (qui n’était pas une SEM mais une SA privée pur jus) et que du jour où elles ont été privatisées ce sont devenues des machines à cash et à dividendes.
          Du clampin gj à râler que nos sous alimentent les actionnaires il n’y avait qu’un pas, franchi allègrement, mais personne pour remettre en question la gestion antérieure qui a fait perdre à la collectivité ce que les « Privées » ont su dégagé finger in the nose…
          Quand on dit qu’il faut se méfier de stigmatiser la paille dans l’oeuil du voisin en évitant la poutre dans le sien…

      2. « En 2011, la moitié de l’électricité produite en Corse était issue de centrales électriques thermiques“ dixit Wikipedia.
        Je trouve cela aberrant en France au 21e siècle.
        Surtout qu’en Corse le soleil et le vent ne manque pas, même en Hiver.
        Pour le stockage, l’idéal est d’avoir des barrages et un parc de VE conséquent…
        Comment me contredire dans cette évidence !??? 😯

  1. La Corse est une Ile, c’est la configuration idéal pour installer des éoliennes car il y a toujours plus de vents sur une iles.

    La corse est une montagne, ce qui est la configuration idéal pour installer des Step permettant de stoker l’énergie éolienne dans des barrages d’altitude. Avec une central hydro-électrique au niveau de la mère pour refaire de électricité quand le besoin est là.

    Bref donner des aides aux prix bas est une mauvaise idée qui rend fainéant. Il vaudrait mieux donner des aides pour éolien + Step.

    1. Complètement hors sujet…
      On parle ici de l’Autorité de la Concurrence, de son enquête et de ce qui l’amène à la faire, pas d’écologie ou de « donner des aides aux prix bas », et par ailleurs les prix ne sont pas bas.
      (Et pour être clair: que l’écologie soit un sujet, fondamental, ne fait aucun doute. C’est juste pas le sujet ici.)

      1. Et les subventions sur l’éolien, c’est déjà autour de 100 milliards d’€ foutus en l’air en quasi pure perte. Et l’autre qui réclame le scandale qui existe déjà!
        Faut oser…

        1. ce n’est pas en quasi pure perte
          c’est une pure perte
          faut se poser cette question : l’argent dépensé dans ces éoliennes, ça nous a apporté quoi (de durable)?

          1. Subventionner la rénovation thermique des batiments, ça dure 100 ans

            Subventionner le remplacement des chaudières fuel ou gaz par des pompes à chaleur (ou une chaudière élect avec un gros ballon tampon), ça permet de ne pas importer gaz et pétrole pendant la durée de vie de ces solutions alternatives

            Mais une éolienne, ça ne produit que de l’élect. Or la France n’en manque pas, et son élect nucléaire/hydraulique est très décarbonné. Il n’y a aucun intérêt pour la France de mettre 120 milliards € dans les éoliennes ou panneaux solaires photovoltaiques. Pour que l’électricité éolienne puisse être consommée, il a fallu stopper/réduire les autres moyens de production, ralentir les barrages (OK), ralentir les réacteurs nucléaires (???!).

            Voilà. Bref, aucun intérêt
            Pendant les années de fonctionnement de l’éolienne, pour la France, ça n’a aucun intérêt, et que des inconvénients

          2. @wizz : tu as le discours des mecs d’edf dans les années 75 qui disaient avec un air supérieur que le solaire ne fonctionnait pas au dessus d’une ligne Toulon / Perpignan..
            Tout ça après le choc pétrolier de 73 pour « vendre » de l’électricité nucléaire, électricité sous estimée en cout délibérément, et dont au final notre industrie n’a pas profité, et qui laisse aujourd’hui des locataires dans des passoires thermiques chauffées avec des grilles pains…
            Ensuite les subventions sur éolien et PP : c’est un élément qui provient en grande partie d’une taxe prélevée sur les consommations en général, et dire que ça n’apporte rien c’est du pur foutage de gueule au propre comme au figuré sous forme de prosélytisme anti-Enr, bizarrement, le Danemark parvient certains jours à une autosuffisance grâce à cela, alors qu’il n’a aucune source d’énergie hydraulique ou géothermique de masse…
            maintenant si tu bosses à EDF c’est un peu comme à la SNCF, ce que l’entreprise ne veut pas ou ne sait pas faire, reste impossible par les autres….

          3. A part se retrouver à importer actuellement quasiment en continu 10 GW payés au prix fort sur un marché de l’électricité en ébullition, rien en effet.
            Et il est probable qu’en la matière le pire soit encore à venir: Peut-être que d’ici quelques années, les « escrolocrates on les pendra ». Car tout ceci engraisse fatalement du monde: Avec les taxes ajoutées à nos factures pour subventionner le « durable » depuis une dizaine d’années, puis bientôt une explosion du prix de base du kWh.
            Et ce n’est pas faute que ce problème ait été anticipé et annoncé.

    2. Ouais… Il y a presque 20 ans déjà, pourtant au côté au vent, le camping était difficile au pied du cap Corse à cause des éoliennes au loin tout en haut: L’impression d’être au bout d’une piste avec des turbopropulseurs au décollage… mais en continu.
      Mesurer ici tous les jours le ridicule d’un éolien qui a pourtant englouti 3 EPR prototype type Flamanville et dont on se plaint pourtant des surcoûts. Mais le green des colosses aux pieds de béton qui ne produisent rien, là personne ne s’émeut. Après quelques gros black-out cet hiver, peut-être?

    3. verdemain

      être sur une ile, en pleine mer donc, ne garantit pas qu’il y aura toujours du vent. Les navigateurs en savent et en savaient bien sur la question, avec des moments sans vent, une mer d’huile, à attendre plusieurs jours le retour du vent

      Oui aussi que la montagne permet la construction de barrage STEP. Encore faut il que le site soit possible. Une roche suffisamment solide pour l’implantation du barrage, que le sol soit imperméable, que 2 sites haut/bas soient disponibles et proches, etc…

      Sinon, attendre l’arrivée des SMR, ces petits réacteurs nucléaires dont le module complet n’est pas plus gros qu’un tronçon d’avion. Associer plusieurs modules pour avoir une puissance demandée. Et bonus, produire de l’eau avec sa chaleur évacuée. La Corse manque d’eau par moment

      1. @Wizz je vais vous surprendre, je pense aussi que le nucléaire est un véritable atout pour la France continental, souvent bien meilleur que éolien (manque de régularité ou puissance du vent et pas moyen de stoker sauf avoir des STEP).

        Cependant ici on parle d’une Ile donc point de nucléaire en vue, la production jadis était faite essentiellement par des centrales hydrocarbures (donc on reste dans le sujet hydrocarbure de la news qui malgré la subvention déguisé baisse de la tva n’est pas harmonieuse)

        Sinon, voir le site EDF qui indique lui même que …

        la corse a déjà planifié d’être à 100 % (excusez du peu) en énergie renouvelable d’ici 2050. Et 40% dès 2023…

        https://corse.edf.fr/edf-en-corse/nos-installations-en-corse/nos-moyens-de-production-electrique-en-corse

        1. parce que le vert, ça fait vendre, ça ne fait pas peur, ça fait penser à gratuit pas cher, ça faire croire à l’éternité, ça fait croire qu’il n’y a que des avantages et aucun inconvénients… Dès lors, les élus ne foncent qu’à vers ça…

          un élu qui signe pour l’installation d’une décharge, ça fait dresser tout le monde
          idem pour un réacteur nucléaire
          mais du « renouvelable », « du gratuit dans la nature », c’est plus sûr comme moyen de conserver sa place…

          La Corse n’est pas une petite ile, genre Noirmoutier ou El Hierro.
          C’est une grande ile, relativement peuplée (et bien plus en été). La consommation énergétique est élevée, et le sera plus si les gens ne jurent que par des voitures électriques. Des énergies intermittentes massivement installées, ça voudra dire aussi des moyens de stockage massivement, avec les pertes de rendement à chaque passage. Imagine donc combien de lacs STEP il faudrait si jamais on a une semaine sans vent, faiblement ensoleillé? Ou encore 1 millions de personnes en été (avec les touristes), sans vent (ou même avec)…

          De plus, le voisin Sardaigne n’est pas très loin (d’ailleurs, une partie de l’électricité corse vient d’Italie en passant par la Sardaigne). Donc en mettant une centrale nuk en Corse, on pourra exporter vers le voisin qui est beaucoup plus peuplé, et dont l’électricité est fossile.

          Un STEP, ça assure les pointes en début de soirée, permettant de ne pas avoir recours à une centrale gaz, ET à condition d’avoir une élect pas chère pas trop dégueue.
          Un STEP, ça peut assurer l’essentiel de la consommation électrique pendant 1 jour ou 2. Mais il ne faut pas compter sur les STEP pour palier à l’absence de vent sur plusieurs jours, voire semaines…

          1. En regardant la page annexe EDF on peut voir l’ordre de présentation et photo…
            N° 1 sont les barrages hydraulique, STEP
            N° 2 les panneaux photovoltaïques
            N° 3 seulement avec parcimonie l’éolien pour l’instant.
            Les point 2 et 3 ne pouvant pas exister s’il n’y a pas de STEP pour le stockage intermittent ou de central thermique pour amortir les creux.
            Donc oui éolien seul ne peut pas résoudre tous les problèmes, il faut les trois.

          2. oui versdemain
            j’ai bien vu tout ça
            mais toi, as tu pris du recul pour voir les choses, pour quantifier ces choses, voir la différence entre un principe et ce qui est faisable (ps: exactement comme SGL qui se trompe entre cela)

            Oui, j’ai vu UN barrage, relativement petit (à l’échelle industriel).
            Un petit barrage produit de l’électricité.
            Un gros barrage produit de l’électricité
            Plusieurs petits barrages produisent de l’électricité.
            Mais COMBIEN en faut il pour produire ce qu’il leur faut?

            Oui, il y aura des panneaux PV. Mais en moyenne, ils produisent 1/3 du temps, plus ou moins à l’échelle journalière, plus ou moins s’il y a des nuages ou pas (et pas du tout le soir….)
            Oui, il y aura des éoliennes, qui produisent 1/4 du temps, et à une échelle de temps…..aléatoire. On peut avoir du vent plusieurs jours de suite aussi bien que pas du tout de vent plusieurs jours de suite

            ===>et donc dans la perspective du pire des cas, les barrages STEP devront suppléer tout cela, en attendant le retour du soleil, le retour du vent. La Corse a t elle une infrastructure suffisante pour posséder autant de STEP que ça?

            De plus, il faudra majorer l’infrastructure du réseau électrique pour pouvoir absorber les pics de production. Si on a un pic de vent à midi en été, alors il faudrait que le réseau puisse absorber cette puissance, et l’orienter vers les barrages. Alors qu’avec une production pilotable, une centrale gaz, charbon, ou nucléaire, on dimensionne le réseau juste par rapport à la consommation . S’il faut majorer le réseau d’un facteur 4, voire 6, c’est à dire davantage de lignes électriques, davantage de barrages STEP, c’est à dire nécessitant davantage de ressources, alors ça peut ne pas être intéressant, voire contre productif (ps: surtout de ta part qui prône une sobriété de la société!!!)

  2. La situation de monopole de la DPLC fait immanquablement penser à un système mafieux (en Corse, étonnant, non ?).
    L’Autorité de la concurrence s’attaque à un gros morceau, là.

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