Pour paraphraser l'un des héros de la série Game of thrones : l'hiver vient... Et avec lui la question de savoir s'il faut ou non troquer ses gommes été pour des homologues plus adaptés aux températures et aux intempéries de saison. Quelle est l'utilité du pneu neige ? Quelles sont ses spécificités ? Que proposent les équipementiers ? Existe-t-il des alternatives ? Autant de questions auxquelles nous allons vous proposer des réponses dans ce dossier.
Quelle différence entre pneu hiver et pneu neige ?
Hiver, neige, ces deux appellations désignent en réalité le même type de pneu. C'est à la marque allemande Continental qu'en revient la parenté, lorsqu'elle lance en 1972 le premier pneu neige sans clous, nommé ContiWinterContact. Les techniques utilisées ayant considérablement évolué depuis, le niveau sonore de ces pneus s'est amélioré permettant leur utilisation sur route, et plus uniquement sur la neige.
On aurait coutume de penser que ces pneus spécifiques n'ont d'utilité que dans les régions montagneuses. Il n'en est rien. Car ce type de pneumatique commence à avoir un avantage lorsque les températures descendent en-dessous de 7°. De par leur composition, ces gommes spécifiques offrent alors un meilleur niveau d'adhérence qu'un pneu été. Celui-ci, en effet, aura tendance à durcir à mesure que le thermomètre descend, allongeant notamment les distances de freinage.
Par rapport à son homologue été, le pneu hiver est composé d'une plus grande quantité de caoutchouc, alliée à une quantité également plus conséquente de silice. Ce mélange permet de conserver un pneu plus malléable, même à des températures très fraîches. De plus, les rainures spécifiques du pneu hiver permettent d'évacuer plus efficacement boue et neige, tandis que les lamelles taillées dans la gomme lui permettent d'adhérer plus efficacement à la route.
En revanche, le pneu hiver se montre de par son dessin plus bruyant que le pneu été sur sol sec. D'où la tendance à permuter les deux montes pour un meilleur confort auditif dès que le printemps pointe son nez. Enfin, sachez que s'il n'y a pas obligation en France de s'équiper de pneus hiver, nos voisins allemands l'imposent de novembre à avril, et ce depuis le 1er octobre 2012. Et en Italie, ces pneumatiques sont également obligatoires, mais uniquement sur certaines routes.
Côté tarif, sur des dimensions standards, les prix des pneus hiver sont légèrement plus élevés que ceux pratiqués sur les été (comptez 10% de plus). L’intérêt de vérifier les prix sur un comparateur et d’autant plus intéressant. Le site tiregom.fr propose par exemple ce type de services.
Pneu hiver : quelle offre existe sur le marché ?
Des échoppes de spécialistes aux sites internet, les possibilités pour trouver et acheter ses pneus hiver ne manquent pas. De même, nombreuses sont les marques à proposer ce type de produit. Pour y voir plus clair, nous allons prendre trois véhicules, récents et de différents segments et étudier quelles sont les possibilités pour chacun.
Nous avons retenu le SUV Citroën C3 Aircross dans sa finition d'entrée de gamme Feel (chaussé en 195/60 R16), la citadine Ford Fiesta en version haut de gamme Vignale (205/45 R17) et l'Opel Insignia Grand Sport en déclinaison intermédiaire Innovation (215/55 R17). Ce comparatif ne se veut pas exhaustif, mais a plutôt pour objet de cerner les points forts et les points faibles au sein des différentes gammes de prix.
Préférence nationale oblige, commençons avec le C3 Aircross. L'offre démarre avec le Snowdragon HP de la marque anglaise Imperial, proposé à 45 euros. En haut de l'échelle, c'est le Pirelli W210 Sottozero qui se révèle le plus onéreux, avec un prix moyen de 85 euros. L'un comme l'autre offrent un bon niveau d'adhérence même sous la pluie, en revanche leur impact sur la consommation est important.
En termes de compromis, Michelin de son côté propose le X-Ice, économe en matière de consommation mais moins efficace que le Pirelli. Question tarif, les deux équipementiers se marquent à la culotte puisque le pneumatique français s'affiche à 80 euros.
Pour la Fiesta, c'est en revanche le Michelin Alpin 5 qui se montre le plus onéreux (environ 140 euros), mais avec 68dB, il bénéficie d'un niveau sonore moins élevé que ses concurrents, et notamment le Pirelli Sottozero (72dB). En milieu de tableau, l'on retrouve Firestone avec le Winterhawk 3 et Nankang avec le Winter Activa SV-2 dont les performances sont similaires. A noter que le premier coûte 92 euros l'unité, tandis que le second est affiché à 66 euros... Enfin, pour les petits budgets, c'est à nouveau Imperial qui se démarque avec le Snowdragon 3 à 50 euros, économe en carburant mais qui pèche en étant assez sonore (71 dB).
Terminons avec l'Insignia Grand Sport. Pour elle, c'est le Goodyear Ultragrip Performance G1 qui tient le haut du panier. Peu énergivore et capable de très bonnes performances sous la pluie, il est affiché à 135 euros. Plus bas dans la hiérarchie, on retrouve le Nankang (73 euros l'unité), plus bruyant (71 dB contre 69 au Goodyear) et au bilan consommation moins intéressant. Au rang des premier prix, c'est le Powertrac Snowstar qui représente la meilleure affaire, à 52 euros. Energivore lui aussi, il possède cependant de bonnes aptitudes sur chaussée humide et se paie le luxe d'être plus silencieux que le Nankang avec 70 dB.
En résumé, le choix d'un pneu hiver se fera selon les critères suivants :
- le budget alloué
- l'incidence de la monte sur la consommation
- le niveau sonore
- la performance sur les terrains autres que la neige ou le verglas
Pneu clouté, chaussettes à neige : des alternatives intéressantes ?
A contrario du pneu hiver, le pneu clouté n'a que peu d'utilité en-dehors des régions montagneuses où la neige tombe en quantité et tient à la route. En cas de pluie, n'espérez pas avoir une adhérence aussi importante qu'avec des pneus hiver, le métal des clous et le bitume mouillé ne faisant pas bon ménage. De plus, l'utilisation des pneus à clous est encadrée.
L'arrêté du ministère des transports du 18 juillet 1985 précise en effet qu'ils ne peuvent être utilisés "que du samedi précédant le 11 novembre jusqu'au dernier dimanche de mars l'année suivante". En cas de circonstances climatiques exceptionnelles toutefois, le Préfet peut modifier ces dates. Ce même arrêté ministériel précise également qu'ainsi chaussé, la vitesse est limitée à 90 km/h.
Et les chaussettes à neige alors ? Alternative crédible aux traditionnelles chaînes depuis plusieurs années, elles ont le mérite d'être plus simples à installer que les traditionnelles chaînes (ceux qui ont déjà monté des chaînes en gardant leur calme, levez la main...). S'accommodant plus facilement avec les aides à la conduite actuelles (ESP, ABS pour les principaux), les chaussettes peuvent être intéressantes mais uniquement dans le cadre d'une utilisation sur bitume enneigé. De plus, il est préconisé de ne pas dépasser 30 à 40 km/h ainsi équipé. Si certains produits dépassent la centaine d'euros, comptez entre 40 et 70 euros la paire.
Au moment de conclure, nous espérons que ce tour d'horizon sur les pneus neige et leurs dérivés vous aura aidé à y voir plus clair. Mais bien entendu la pertinence d'un changement de monte et le choix du matériel (ou plutôt des armes...) n'appartient qu'à vous.
Illustrations : Bridgestone / Michelin / Pirelli