Les droits de douane imposés au Canada et au Mexique risquent de faire grimper le prix des voitures américaines jusqu’à 12 000 dollars, ce qui aurait pour effet de mettre davantage sous pression les consommateurs et de perturber le réseau complexe des chaînes d’approvisionnement automobile. Le coût de production d’un véhicule utilitaire multisegment augmentera d’au moins 4 000 dollars, tandis que l’augmentation sera trois fois plus importante pour un véhicule électrique, selon une nouvelle étude d’Anderson Economic Group, un cabinet de conseil économique. Et ces coûts seraient probablement répercutés sur les consommateurs, selon l’étude.
Un marché déjà bien valorisé
Des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique menacent d’exacerber la crise du secteur automobile. Même avant l’entrée en vigueur des droits de douane, le prix moyen des voitures approchait les 50 000 dollars, soit une hausse de plus de 20 % par rapport à la situation d’il y a cinq ans. La situation remet également en question les promesses de campagne du président Donald Trump visant à endiguer l’inflation, alors que la confiance des consommateurs tombe à son plus bas niveau depuis quatre ans en raison des craintes liées à l’impact de ses taxes à l’importation.
L’industrie aimerait faire bloc
Côté business, la semaine dernière General Motors, Ford et de la société mère de Chrysler, Stellantis, ont pris la parole lors d’une réunion Zoom avec le ministère du commerce pour mettre en garde contre les conséquences économiques désastreuses des droits de douane proposés. Au cours de la réunion, les dirigeants de Ford et de Stellantis ont souligné que la Maison Blanche devrait plutôt se concentrer sur les millions de véhicules importés qui ne contiennent pas de pièces américaines.
L’analyse d’Anderson Economic Group a estimé comment des droits de douane de 25 % sur le Mexique et le Canada et un prélèvement supplémentaire de 10 % sur les importations en provenance de Chine augmenteraient le coût de certains modèles fabriqués en Amérique du Nord, qu’il n’a pas identifiés. Un grand SUV contenant une part importante de produits mexicains subirait une augmentation de près de 9 000 dollars, tandis qu’un pick-up verrait une augmentation de 8 000 dollars, selon l’étude.
Plusieurs milliers de dollars d’augmentation?
Les ventes de voitures sont déjà en perte de vitesse, les consommateurs étant aux prises avec des prix et des coûts d’emprunt élevés. La baisse des ventes en janvier a entraîné une diminution des dépenses de consommation corrigées de l’inflation, la plus importante depuis près de quatre ans, selon les données publiées vendredi par le gouvernement. Les ventes d’automobiles aux États-Unis pourraient chuter d’un demi-million de véhicules, même avec les hausses de prix moins sévères qu’il anticipe. En effet, les constructeurs automobiles cesseront de produire certains modèles au Canada et au Mexique et transféreront autant que possible la production dans leurs usines américaines.
Les tenors s’inquiètent
Ford, par exemple, ne fabrique au Mexique que son populaire petit pick-up Maverick, le SUV compact Bronco Sport et la Mustang électrique Mach-e. Le PDG de Ford, Jim Farley, a prévenu en février qu’un droit de douane de 25 % sur le Mexique et le Canada ferait « exploser l’industrie américaine comme nous ne l’avons jamais vu ».
GM produit ses camionnettes Chevrolet Silverado au Mexique, au Canada et aux États-Unis, tandis que Stellantis fabrique des camionnettes Ram au Mexique et aux États-Unis. Ces constructeurs automobiles pourraient délocaliser une partie de leur production sur le territoire national, a indiqué M. Anderson. Mais ils devront probablement cesser de vendre certaines versions de ces camions fabriquées au Canada et au Mexique.
Le marché n’aime pas l’incertitude
M. Trump a proposé d’imposer des droits de douane au Canada et au Mexique afin d’endiguer l’afflux d’immigrants sans papiers et de drogues illégales aux États-Unis. Cela a alimenté les espoirs de l’industrie que les mesures soient temporaires si les alliés des États-Unis peuvent montrer suffisamment de progrès pour satisfaire le président.
« On s’attend, au pire, à ce qu’elles durent quelques mois et, au mieux, à ce qu’elles soient sans cesse repoussées », a déclaré M. Hearsch, qui consulte régulièrement les dirigeants de l’industrie automobile. « Il ne s’agit pas d’actions commerciales, mais de négociations sur la sécurité des frontières. Il s’agit de négociations sur la sécurité des frontières.
En attendant, les constructeurs automobiles constituent des stocks pour amortir le choc. L’usine de moteurs Ford de Windsor, dans l’Ontario, s’empresse de faire passer les produits à la frontière canado-américaine en prévision des droits de douane, a déclaré John D’Agnolo, représentant syndical local. Les constructeurs automobiles poussent également leurs fournisseurs à constituer des stocks de pièces détachées et à les acheminer rapidement vers les entrepôts américains « afin que nous puissions au moins créer un tampon ».
Notre avis par Leblogauto.com
Il est difficile de quantifier l’impact précis sur les bénéfices des constructeurs automobiles tant que les droits de douane ne sont pas appliqués. Mais le coût potentiel est immense, étant donné que l’industrie lutte pour maintenir des marges de profit à un chiffre et perd des milliards sur ses lignes de nouveaux modèles de véhicules électriques. Les dirigeants du secteur automobile ne parlent que de cela en ce moment. Les questions de planification à long terme ont été reléguées au second plan, tandis que le secteur de l’automobile tente de se préparer aux incendies tarifaires qui se profilent à l’horizon…
Stellantis a délocalisé sa production de Détroit en face au Canada, la plupart des Chrysler et Dodge y sont assemblés … Ford depuis la délocalisation de la Taurus au Mexique produit énormément là-bas.
Alors pas de dépenses sociales aux USA comme en France pour justifier la délocalisation massive des industriels états-uniens… juste le profit facile … ben comme pour les industriels français en somme. Cela coûtera toujours moins cher de produire sur Mars plutôt que local.
Japon, Italie, RU, France et USA ont ce point commun d’avoir délocalisé la fabrication de leurs produits de consommation courante pour pouvoir les importer après.
En somme des groupes autos comme Ford, GM, Nissan, Renault, Honda, Nissan, Stellantis font payer aux balances commerciales de leurs pays respectifs (Italie, France,USA) des milliards pour leurs capitalisations boursières dérisoires et leurs marges qui le sont tout autant. Tout cela pour entretenir le mythe qu’ils sont aussi dynamiques qu’un Apple ou qu’un Amazon.
C’est aux marchés et à la spéculation boursière qu’il faut s’attaquer pour que ces groupes ne soient moins mis sous pression par les Blackrock ou CitiGroup. En somme le vrai problème ce sont les banques et les fonds de pensions … fossoyeurs réels de l’économie USA, française ou italienne.
Blackrock est l’actionnaire principal de Tesla … il mettra la pression par exemple sur un Nissan à la capitalisation dérisoire pour garder artificiellement le cours de l’action Tesla anormalement haut. Ou comment ils ont dévalorisé toutes les cotations boursières de Ford, GM, Tesla, Honda ou Renault pour alimenter leur bulle spéculative sur Tesla. Cela a comme incidence de pousser ces groupes à entretenir l’illusion de marges supérieures à 6% et développer des réseaux de production au Mexique, au Canada, en Inde, en Turquie, au Maroc, en Espagne, en Thaïlande … pour vendre aux USA, au Japon, en France ou en Italie.
je ne comprends pas votre analyse : toute entreprise n’a qu’un seul but: faire des profits. Ca n’a pas de rapport « les marchés » « la spéculation boursière » « blackrock » : le cours de bourse c’est autre chose et les dirigeants d’entreprise n’ont pas la main sur ce point
Petite erreur pour la dévalorisation boursière de Tesla car Blackrock (à travers deux de ses fonds) qui en est l’actionnaire majoritaire n’a pas intérêt de le faire … je me suis trompé en le listant.
Tous les constructeurs américains vont en pâtir.
VW et ses usines au Mexique aussi.
Volvo, BMW ont des sites aux USA, tout comme les japonais et les coréens.
Mais au bout, ce sont les clients américains qui ne vont pas rire, quand leur pickup leur coutera 25% de plus.
je ne pense pas que les constructeurs soient capables de transferer en un claquement de doigts la production vers les USA.
Donc les big 3 vont souffrir, devoir baisser leur marge pour continuer à vendre?
Ce mec est manipulé par les russes, les facistes/libertariens, et tellement imbu de sa personne qu’il suffit de le flatter pour lui faire faire n’importe quoi. (seul point ou il y a une logique, c’est de se désengager de la défense européenne…)
non ceux qui produisent deja aux usa ne vont rien sentir
Comme le disait si bien un journaliste américain, Trump veut que l’Amérique s’enrichisse mais il veut surtout que certains américains s’enrichissent. Le peuple des électeurs (crédules) lui ne compte pas !
Il ne faut pas oublier que Trump a perdu face à Biden car certain de ses électeurs se sont sentis trompés lors de son premier mandat : la prospérité n’est pas jamais jusqu’à eux.
D’ici 2 à 3 ans ça tanguera fort aux US et ce n’est pas en changeant d’avis comme de chemise que Trump arrivera à sauver son bilan. Wall Street est attentiste, c’est un mauvais signal juste après une élection.
Oui et bien y en a un qui perd des milliards à la pelle c’est Elon! comme quoi la sauce Trump est vraiment pas au point.
-50% de vente de Tesla en Europe, en Chine. pas de renouvellement de gamme, compromission politique du dirigeant.
Si j’étais un actionnaire, je virerai Musk, j’arrêterai les délires du robotaxi et je me concentrerai sur une model 2 qui est ce que le monde attend (pas elle forcément mais 4.50 max, de la place pour 4-5 et une autonomie d’environ 500km pour 30000€).
Musk est très fort pour casser ses jouets, après twitter prochain gadin Tesla?
Dommage, elle restent les VE les plus abouties que je n’ai jamais essayées. Boulevard pour la Chine et BYD, à l’opposé des objectifs du canard orange
les etats Unis sont un pays continent, la plus grande économie du monde. Aux US plus d’une voiture sur deux est fabriquée à l’étranger. Or ce pays sait tout fabriquer. Certes les droits de douane feront monter les prix des voitures produites à l’étranger, mais perso ça ne me choque pas que les Etats Unis freinent l’importation massive des bagnoles asiatiques et européennes
correction: « Les droits de douane imposés au Canada et au Mexique risquent de faire grimper le prix des voitures importées jusqu’à 12 000 dollars »