Véhicules électriques : Je vous fais le plein d'aluminium ?
Imaginez, 1 600 km à bord d'un véhicule électrique, en une seule "charge" d'une nouvelle batterie Aluminium-Air. Imaginez encore que cette charge se fasse en quelques minutes pour un coût équivalent à du carburant classique. Un rêve ? Peut-être pas !
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C'est lors de la Conférence Canadienne Internationale de l'Aluminium qui se déroulait sur le circuit Gilles Villeneuve (quelques jours avant la Formule 1) que les sociétés Phinergy (1) et Alcoa (2) ont présenté un prototype de voiture électrique (une Citroën C1) équipée d'une telle batterie aluminium-air. Fruit du travail de la start-up Phinergy, la batterie aluminium-air utilise comme son nom l'indique des barres d'aluminium mise en contact avec de l'air et de l'eau via une électrode spécialement développée. Sans entrer dans le détail de la réaction chimique, Phinergy explique avoir réussi à minimiser les réactions non souhaitées et ainsi tirer un maximum de la densité énergétique de l'aluminium.
Car c'est là que réside le gros "plus" de cette batterie. Les métaux sont des éléments très énergétiques et l'aluminium par exemple contient 8 kWh/kg. Pour comparaison, actuellement les meilleures batterie li-ion polymère ne dépassent pas les 200 Wh/kg. On est donc sur une densité d'énergie 40 fois supérieure ! Dans la théorie, cela permettrait avec une batterie de 2 kg de faire 100 km, ou 1 600 km avec une batterie d'une trentaine de kg. Une vraie révolution.
Les batteries métal-air ne sont pas une nouveauté en elles-mêmes mais jusqu'à présent, aucune n'est sortie des laboratoires. On citera les batteries Zinc-air (Phinergy travaille aussi dessus) ou Lithium-air (BMW et Toyota s'y intéressent). L'avantage est que l'air n'a pas besoin d'être stocké dans la batterie et que l'a quantité d'eau nécessaire à la réaction n'est pas non plus "énorme".
A la fin du cycle, l'aluminium s'est transformé en hydroxyde d'aluminium - Al(OH)3 - qui peut alors être retraité pour être ensuite remis en circulation. Pour le conducteur, il suffit alors de changer ses "vieilles" plaques d'hydroxyde d'aluminium par de nouvelles plaques d'aluminium et c'est reparti pour des centaines de km. Reste à voir ce qui subsistera entre la batterie de développement et celle de production.
Bien sur ces batteries ne sont pas "100% écologiques" dans le sens où elles nécessitent un retraitement de l'hydroxyde d'aluminium énergivore, en revanche tout ce qui est créé peut être recyclé et les véhicules électriques ainsi pourvus n'émettent pas de pollution. Il est alors plus aisé de traiter les éventuels rejets des usines de retraitement.
(1) Phinergy est une jeune pousse israélienne fondée en 2008.
(2) Alcoa est le troisième mondial de l'aluminium
Source et illustration : Phinergy/Alcoa
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Pour résumer
Imaginez, 1 600 km à bord d'un véhicule électrique, en une seule "charge" d'une nouvelle batterie Aluminium-Air. Imaginez encore que cette charge se fasse en quelques minutes pour un coût équivalent à du carburant classique. Un rêve ? Peut-être pas !