Biden a promis de rejoindre l'accord de Paris en cas de victoire
En cas de victoire de Joe Biden, la première économie mondiale rejoindrait rapidement à nouveau les efforts internationaux contre le réchauffement climatique, comme le candidat l'a promis. Une réélection de Donald Trump et le pays ferait en revanche cavalier seul pour au moins quatre années supplémentaires.
En cas de victoire de Joe Biden, les États-Unis devront officiellement notifier à l'ONU leur volonté de revenir dans l'accord de Paris. Ce sera "la partie facile", confie à l'AFP Andrew Light, conseiller environnemental de Barack Obama, soulignant toutefois que la première puissance mondiale sera laissée "à l'écart des échanges" lorsque le Royaume-Uni accueillera en décembre la conférence internationale sur le climat COP26.
Joe Biden a également présenté un plan de 1 700 milliards de dollars afin que les États-Unis atteignent d'ici 2050 la neutralité carbone.
... Quand Trump redouble d'efforts pour détricoter les résultats des efforts précédents
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président républicain Donald Trump a de son côté défendu l'industrie des énergies fossiles, mis en doute les scientifiques sur le changement climatique et détricoté plusieurs garde-fous environnementaux.
Si Donald Trump venait à obtenir un second mandat, la lutte pour le climat passera par les États, les municipalités et les entreprises, dont les initiatives, même sans l'appui du gouvernement fédéral, pourraient permettre aux États-Unis de réduire leurs émissions carbone de 37% d'ici 2030, selon un récent rapport du groupe America's Pledge.
Le plan de Biden pourrait réduire la hausse des températures
L'un des objectifs de l'accord de Paris, signé en décembre 2015 par 195 pays, est de contenir la hausse des températures à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Et selon le chercheur néerlandais Niklas Höhne, membre du groupe Climate Action Tracker, "le plan climatique de Biden pourrait permettre à lui seul de réduire la hausse des températures de l'ordre de 0,1°C". "La politique climatique internationale se jouera à quitte ou double sur cette élection", a-t-il estimé sur Twitter. "Chaque dixième de degré compte".
Au-delà des clivages
Des défenseurs de l'environnement estiment que certains pays, comme l'Australie, l'Arabie saoudite ou le Brésil, ont profité de l'annonce du retrait américain de l'accord de Paris pour revoir à la baisse leurs propres ambitions.
Et même si les États-Unis étaient amenés à reprendre rapidement le train en marche, leur crédibilité pourrait être remise en cause. Ils comptaient après tout parmi les architectes de l'accord de Kyoto, qu'ils n'ont finalement jamais ratifié.
D'où la nécessité, pour Andrew Light, d'engager une politique climatique suffisamment ambitieuse et durable pour qu'une future administration républicaine ne puisse pas faire machine arrière. "Des études montrent que la question climatique dépasse auprès du grand public le clivage entre républicains et démocrates", avance l'ancien conseiller de Barack Obama.
Ralentissement des combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables
Quelques signes laissent déjà augurer aux États-Unis, même si la route est encore longue, du ralentissement des combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables. Malgré les efforts de Donald Trump pour relancer l'industrie, davantage de centrales à charbon ont fermé sous sa présidence qu'au cours du second mandat de son prédécesseur Barack Obama. Et, lois du marché obligent, la production et la consommation d'énergies renouvelables ont battu des records dans le pays en 2019.
Elisabeth Studer avec AFP