SNCF : à eux de nous faire préférer la voiture
par Thibaut Emme

SNCF : à eux de nous faire préférer la voiture

Alors que son slogan fut un temps "à nous de vous faire préférer le train", la SNCF s'évertue la plupart du temps à nous faire préférer (par défaut) la bagnole. Il y a eu encore un exemple en cette fin d'année et des milliers de personnes lâchées en rase campagne, sans train.

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Techniquement, le train (qui était là avant elle) est une bonne alternative à la voiture dans de nombreux cas. Plus rapide sur un trajet direct, moins énergivore (ramené au nombre de passagers), il permet aussi de voyager tout en faisant autre chose pendant ce temps. Sauf qu'il a aussi pas mal de contraintes comme devoir aller à la gare, en revenir, attendre un horaire précis, avoir des correspondances plus ou moins longues, sans parler du prix.

Exemple pris au hasard, Orléans-La Rochelle. Selon Mappy, il y en a pour 3h15 en voiture et pour moins de 70 € de carburant et péage. En train, il faut au minimum 3h45, au maximum plus de 7h. Sans réduction, le trajet coûte de 45 € à plus de 115 € selon l'heure de départ. Même seul dans la voiture, il peut très vite être plus intéressant sur la dépense directe de prendre la voiture. Même en prenant le coût moyen total de la voiture populaire (environ 0,3 €/km) il est vite plus "rentable" de prendre la voiture, seul ou à plusieurs.

Outre le prix, il y a plein de cas dans lesquels vouloir passer par le train rallonge le trajet, tant en kilomètres qu'en temps. Le réseau a été (dé)fait en étoile et il est souvent obligatoire de "passer par Paris". De plus, aller et revenir aux gares des centres-villes devient de plus en plus compliqué. Si on ajoute par exemple les bagages, une poussette ou des enfants en bas âge, etc. on comprend pourquoi prendre le train n'est pas une évidence pour tout le monde.

Le train, de moins en moins populaire

La voiture, au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, a été un formidable outil de liberté pour des Français qui ont alors pu bouger pour trouver du travail sans devoir tout quitter, aller en vacances en famille, en weekends, etc. Le train, de son côté est passé d'un moyen de transport populaire à un transport élitiste. En quoi est-il élitiste ? Par son prix déjà ! Quand on compare le prix d'un billet de train avec le coût d'un trajet en automobile, il n'est pas rare que ce dernier coûte plus cher que le coût apparent du trajet en auto. Si un trajet automobile va voir son coût par passager diminuer avec le nombre de personnes, celui en train ne fait qu'augmenter.

L'autre élitisme du train, ce sont les arrêts qui disparaissent, les lignes rurales qui ont fermées et qui continuer de fermer. Cela oblige à aller de plus en plus loin pour prendre le train. Résultat de cet élitisme, le train est très boudé "à la campagne" qui se retrouve en bagnole. La bagnole peut avoir 400 000 km, rouler au gras, ne pas avoir de vignette Crit'Air, elle ira chez le médecin, à la déchetterie, à la "grande ville", au "taffe", ou autre. Et elle pourra même amener tout le monde en vacances quand le train filera sans s'arrêter. Sans les trajets du quotidien, le train ne cesse de reculer dans les trajets longue distance.

Partir quand on veut, en bagnole

Ce Noël, la SNCF a connu un mouvement de grève qui a planté des milliers de gens qui avaient leur billet pour rentrer voir leur famille pour la nativité. Des milliers de gens qui se sont retrouvés sans alternative, ou alors en passant par 3 trajets, et des heures de correspondances. Sur quoi ce sont-ils reportés ? La voiture évidemment ! En covoiturage au besoin. Encore la voiture pour "sauver Noël".

Cette grève de fin d'année a sans doute encore un peu plus abîmé l'image du train en France. Sans doute dommage pour l'environnement. Alors que l'image du train devrait être populaire, accessible et réparti sur tout le territoire, elle est une anti-publicité pour le ferroviaire et une ode à la bagnole, dangereuse, fatigante, polluante, mais tellement flexible. Enfin, flexible si on prend des véhicules thermiques avec le carburant disponible partout, 24/7 avec les cartes bancaires. Avec le VE, cette flexibilité est un peu mise à mal pour le moment.

Le train idéal qui pourrait recevoir tous les suffrages des Français aurait un réseau dense, avec la possibilité de monter sa voiture dedans. Un peu comme l'Eurostar ? Ainsi on va à la gare dans un véhicule souple, et on part de la gare, à destination, avec ce même véhicule, sans avoir bougé 50 fois les bagages, les enfants, etc. En face, on aura très bientôt des véhicules capables de conduire seuls sur les voies express et autoroutes. Que restera-t-il au train ? La vitesse sur certains trajets.

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Pour résumer

Le train devrait être un moyen de transport bon marché, accessible, avec un réseau dense. Au lieu de cela, il est devenu plutôt élitiste avec des prix de plus en plus élevés, un réseau avec de moins en moins d'arrêts et des trajets qui peuvent être perturbés par des mouvements de grève.

Une véritable ode à la bagnole, bonne à tout faire, qui certes est un véritable budget annuel, mais a une souplesse que n'ont ni le train, ni l'avion.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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