Quand le coronavirus pourrait aussi avoir des impacts sur l’écologie : les constructeurs automobiles demandent désormais à l'Union européenne de retarder la mise en place de la norme d'émissions Euro 6.
Face au retard pris dans les tests d'homologation en raison de la pandémie du Covid 19, les constructeurs automobiles demandent désormais à l’UE du temps supplémentaire pour pouvoir « épurer » leurs stocks des véhicules non conformes aux prochaines lois sur les émissions polluantes.
L’ACEA demande un report de 6 mois de la norme Euro 6
En tant que président de l’ACEA (Association des constructeurs automobiles européens), le PDG de Fiat Chrysler Automobiles (FCA), Mike Manley, a écrit une lettre au Commissaire chargé du Marché Intérieur de l'UE, Thierry Breton, en vue d’obtenir un délai supplémentaire de six mois pour la mise en application des normes suivantes : Euro 6d TEMP pour les gros vans et ambulances (date fixée à l'heure actuelle au 1er Septembre 2020), Euro 6d ISC‐FCM pour les véhicules particuliers
et les vans légers (date fixée à l'heure actuelle au 1er Janvier 2021), Euro VI Step E pour les trucks, et le règlement général de sécurité (clusters A and B).
"Bien que nous concédions que les émissions de polluants soient une question politique délicate, nous tenons à souligner que le report proposé n'aura aucun impact sur le niveau d'émission des véhicules concernés ou sur la qualité de l'air", a déclaré Manley dans le courrier. Sans toutefois préciser d’éventuels arguments tangibles permettant d’éclairer voire même de valider ses propos.
Mike Manley a par ailleurs déclaré qu'environ 600 000 voitures particulières d’ores et déjà produites ne répondraient pas à la norme Euro 6d ISC-FCM qui prend effet le 1er janvier 2021.
M. Manley a souligné que la Chine avait déjà reporté de six mois l’entrée en vigueur du nouvel objectif de réduction des émissions China 6 et que le Japon avait de son côté retardé de trois mois le passage de son cycle d’essai JC-08 à la norme WLTP pour les modèles existants.
Chantage à l‘emploi
Autre argument invoqué par Mike Manley dans son courrier : selon lui, les constructeurs automobiles doivent obtenir rapidement la sécurité juridique.
Il a par ailleurs averti de probables conséquences sur les emplois dans l'industrie si Bruxelles n'acceptait pas leur demande.
Notre avis, par leblogauto.com
Alors que la pandémie due au coronavirus a tout d’abord eu pour effet de fermer concessions et sites de production, les stocks des constructeurs peinent à se résorber, la crise sanitaire engendrant une grave crise économique. Laquelle frappe durement entreprises mais peu à peu également les particuliers. Une baisse très importante de la demande peu propice à un redémarrage du secteur automobile.
Dans un tel contexte, l’ACEA semble vouloir tout simplement rallonger la date butoir de la durée pendant laquelle les constructeurs ont été dans l’incapacité d’écouler leurs stocks.
Sources : Automotive News, ACEA