L’Inde réduit les taxes sur véhicules électriques et recharges
par Elisabeth Studer

L’Inde réduit les taxes sur véhicules électriques et recharges

L'Inde vient de réduire samedi les taxes sur les véhicules électriques et chargeurs de batteries. Objectif : encourager l'utilisation de voitures réputées plus écologiques dans un pays extrêmement pollué.

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La taxe sur les produits et services (TPS) sur les véhicules et bornes de recharges a été réduite à 5%, contre 12% et 18% précédemment, a annoncé le ministère indien des Finances dans un communiqué.

Au début du mois de juillet, le gouvernement avait accordé - par le biais du budget fédéral - des allègements fiscaux aux consommateurs faisant l’acquisition des véhicules électriques.

La décision de réduire de samedi la taxe s’appliquant aux véhicules électriques a été prise lors d'une réunion du conseil de la TPS, présidé par le ministre indien des Finances, Nirmala Sithraman, à New Delhi.

L'Inde, troisième émetteur de gaz à effet de serre du monde et abritant 14 des villes les plus polluées au monde, vise à ce que les véhicules électriques représentent 30% de toutes les ventes de voitures particulières dans le pays d'ici 2030. A l’heure actuelle, ce type de motorisation ne représente toutefois que 1 % des ventes, en raison principalement du manque d’infrastructure de recharges et du coût élevé des batteries.

Sitharaman a déclaré lors de l'annonce du budget que le gouvernement envisageait de faire de l'Inde une plaque tournante de production de véhicules électriques, via l’établissement d’importantes usines de fabrication de batteries de stockage au lithium et une infrastructure de recharge à énergie solaire.

Au début du mois, le gouvernement a également supprimé les taxes d'importation sur certaines pièces automobiles afin de stimuler les ventes de véhicules électriques et de réduire la dépendance du pays aux combustibles fossiles.

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Selon un rapport publié début mars par Greenpeace et IQAir AirVisual, un éditeur de logiciels qui collecte les données disponibles sur la qualité de l’air, quinze villes indiennes comptent parmi vingt villes les plus polluées du monde. Il y a donc urgence à réagir …

D’autant plus que selon l’étude – laquelle prend en compte les données de plus de 3 000 villes à travers le monde - les niveaux moyens de particules fines en suspension PM2,5 – qui pénètrent en profondeur dans les poumons –, sont restés pratiquement inchangés de 2017 à 2018 en Inde.

En 2018, un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a révélé que la pollution de l’air tue 7 millions de personnes par an, la plupart de ces décès survenant dans la région Asie-Pacifique. Une étude publiée par Lancet Planetary Health en décembre 2018 évalué à 1,24 million le nombre de décès dus à la pollution en Inde.

Reste qu’en 2017, “ alors que les niveaux de pollution à New Delhi atteignaient environ trente fois le seuil de sécurité fixé par l’Organisation mondiale de la santé, le ministre indien de l’Environnement, Harsh Vardhan, déclarait à la télévision que les données fournies par les organisations internationales n’étaient pas fiables.”

En janvier dernier, le gouvernement a certes dévoilé un plan quinquennal visant à réduire de 30 % la pollution de l’air dans une centaine de villes indiennes. Mais selon les organisations de défense de l’environnement, l’initiative n’a aucune chance d’atteindre ses objectifs, ses moyens financiers étant nettement insuffisants.

Sources : Reuters, New York Times.

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