L' Inde mise sur la production d'hydrogène vert … et les FCEV
L’ Inde, l’un des pays au monde les plus pollués tente de reverdir son environnement. Et mise pour cela sur la production à grande échelle d’hydrogène vert.
L’ Inde, l’un des pays au monde les plus pollués tente de reverdir son environnement. Et mise pour cela sur la production à grande échelle d’hydrogène vert.
Pour rappel, l'hydrogène vert est produit à partir d'énergie propre et renouvelable (solaire, éolienne, géothermique et issue de la biomasse) par l'électrolyse de l'eau.
Le gouvernement indien a dévoilé la première phase d'une initiative destinée à faire de l'Inde, troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, une "plateforme" de production d'hydrogène vert.
Le pays, en plein essor, est en passe de devenir le pays le plus peuplé du monde … et le plus pollué … au cours de cette décennie. Face à cette perspective, l’Inde ambitionne de devenir un acteur majeur dans ce secteur et lance dans sa "Green Hydrogen Mission" (Mission hydrogène vert). Le gouvernement indien tentant ainsi d’atteindre ses objectifs climatiques.
Une partie de ce plan prévoit des mesures d'incitation en faveur des industriels comme la fourniture gratuite pendant 25 ans d'électricité renouvelable pour la production d'hydrogène mais aussi d'ammoniac, utilisé dans les engrais.
Vous noterez en passant que le procédé « vendu » comme une solution écolo-compatible n’en utilise pas moins beaucoup d’énergie …
Des terrains dans des parcs d'énergie renouvelable seront également alloués à la fabrication d'hydrogène et d'ammoniac verts, et des bunkers seront installés près des ports pour le stockage et l'exportation d'ammoniac vert, selon un document du gouvernement.
"La mise en oeuvre de cette politique permettra de fournir un carburant propre à la population du pays. Cela réduira la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles ainsi que les importations de pétrole brut", a par ailleurs indiqué le ministère de l'Energie.
Le gouvernement envisage d'offrir des subventions et d'obliger les raffineries de pétrole et les usines d'engrais à utiliser ce combustible dans la deuxième phase, qui est encore en préparation, a précisé mercredi le ministre de l'Energie, Raj Kumar Singh, selon Bloomberg News.
Selon le projet, le pays produira cinq millions de tonnes d'hydrogène vert par an d'ici 2030.
Reste que si cette technologie nous est présentée comme un moyen d'avenir pour pouvoir réduire les émissions de carbone, elle se heurte néanmoins à de multiples obstacles, dont le coût élevé des infrastructures nécessaires.
En novembre 2021, le Premier ministre indien Narendra Modi s'est engagé lors du sommet sur le climat de Glasgow à atteindre l'objectif zéro émissions nettes d'ici 2070 ( !!!! dans 50 ans, soit l’équivalent de deux générations !) … tout en souhaitant que les pays riches financent la transition.
"Les besoins énergétiques de la population indienne devraient presque doubler au cours des 20 prochaines années. Refuser cette énergie reviendrait à refuser la vie même à des millions de personnes", a souligné M. Modi cette semaine.
"Les pays développés doivent respecter leurs engagements en matière de financement et de transfert de technologies", a-t-il rappelé mercredi au Sommet mondial du développement durable (SMDD).
Des industriels indiens, dont Gautam Adani et Mukesh Ambani, acteurs majeurs du secteur du charbon et du pétrole, ont également annoncé d'importants investissements dans les technologies renouvelables, dont l'hydrogène vert.
Gros appel du pied de la part du gouvernement indien pour inciter les pays occidentaux à un transfert de technologie en la matière. Tant en terme de production d’hydrogène qu’en terme de développement de moteurs et automobiles ?
En septembre dernier, des sources proches du dossier avaient indiqué à Reuters que l’Inde avait révisé son projet de programme de 8 milliards de dollars pour le secteur automobile, en vue de le concentrer désormais sur des incitations à développer et produire des véhicules électriques et à hydrogène.
Il s'agit d'un changement significatif par rapport au plan initial du gouvernement visant à inciter les fabricants d'automobiles et de pièces automobiles à construire principalement des véhicules à essence et leurs composants pour la vente intérieure et l'exportation, avec quelques avantages supplémentaires pour les véhicules électriques.
Dans le cadre de la nouvelle proposition, l'Inde devrait offrir des incitations aux constructeurs automobiles pour la construction de véhicules électriques et de voitures à hydrogène uniquement.
Le programme d'incitations fait partie du programme plus large du gouvernement indien d’un montant de 27 milliards de dollars visant à attirer les fabricants mondiaux afin de stimuler la production nationale et les exportations.
En mars 2021, Hyundai a pour sa part reçu l’approbation des autorités indiennes pour son véhicule électrique à pile à combustible Nexo (FCEV). Lequel devrait être le premier véhicule à hydrogène en Inde. Le constructeur automobile affirme qu'il s'agit de « la solution de mobilité écologique par excellence ».
Le groupe motopropulseur du Hyundai Nexo comprend une pile à combustible de 95 kW et une batterie de 40 kW. Le SUV dispose d'un moteur électrique développant une puissance maximale de 161 ch et 395 Nm de couple. Le SUV à pile à combustible dispose de trois réservoirs d'hydrogène d'une capacité combinée de 156,6 litres qui permettent d'offrir une autonomie certifiée WLTP de 666 km. Ces réservoirs d'hydrogène peuvent être remplis en seulement 5 minutes.
Son lancement est prévu en Inde le 15 mars 2022.
Sources : AFP, Reuters, Hyundai, presse indienne
L’ Inde, l’un des pays au monde les plus pollués tente de reverdir son environnement. Et mise pour cela sur la production à grande échelle d’hydrogène vert.
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