Le grand patron de Porsche a profité du salon de Francfort pour donner son point de vue sur la mode écologique actuelle et ce quil appelle le populiste taux démission de CO2. Mais il en a aussi profité pour (dé)montrer que sa marque travaillait pour réduire ses émissions en faisant appel à la technologie. Dautant quil y a des normes de plus en plus strictes à respecter.
Le Dr Wiedeking interpelle : « dès lannée prochaine, les voitures de sport Porsche répondront toutes non seulement aux valeurs sévères stipulées par la norme antipollution Euro 5 entrant en vigueur en septembre 2009, mais aussi aux valeurs de la norme Euro 6 qui entrera en vigueur en septembre 2014. Dici à 2012, nous aurons réduit les émissions moyennes de CO2 de notre flotte dun cinquième par rapport à 1995. Je vous demande : nest-ce rien ? De plus, tous les moteurs de Porsche se prêtent dès aujourdhui à lajout déthanol jusquà 10 pour cent sur les voitures de sport, voire même jusquà 25 pour cent sur le véhicule tout terrain sportif quest le Cayenne. »
Et, enfin, de remettre les choses à leur place, à ses yeux : « Porsche ne doit craindre personne, et surtout pas la concurrence japonaise. Cest particulièrement vrai lorsquon parle de propulsion hybride, un sujet avec lequel les concurrents asiatiques squattent encore les gros titres. Nous autres qui aimons bien revendiquer le leadership technologique, nous serions-nous réveillés trop tard et aurions-nous vraiment raté quelque chose ? » Assurément ce serait plutôt nous qui avons la mémoire courte : « Car contrairement à ce que prétend la discussion publique, ce ne sont pas les Japonais qui sont les pionniers de cette technique, mais Porsche. À lâge de 25 ans, Ferdinand Porsche, le fondateur de notre entreprise, a développé à Vienne en 1900 lélectromobile Lohner-Porsche. Ce véhicule possédait un moteur thermique et un moteur électrique et était capable daccumuler de lénergie dans une batterie. »
Alors, pourquoi ce coup de sang, certes mesuré ? Certainement pas uniquement à cause de la virulence de Greenpeace, mais aussi, et surtout, par la pression exercée par lUnion Européenne sur les constructeurs. En Allemagne, pays des Autobahn, la grande berline et la voiture sportive peuvent sexprimer plus librement. Donc, les constructeurs proposent les produits ad hoc aux usagers des autoroutes sans limitation de vitesse. Porsche vendant assez bien de voitures, il napparaît plus comme un artisan parfois épargné par les normes. Il doit donc répondre aux exigences légales. Et cela fait mal.
En effet, lUnion Européenne veut sanctionner les constructeurs qui ne répondraient pas aux exigences de la nouvelle réglementation sur les gaz à effet de serre. À lAFP, Wendelin Wiedeking déclarait que « ce projet de réduire à 120 grammes par kilomètre, contre environ 160 actuellement, les émissions des voitures neuves d'ici à cinq ans est totalement naïf ». Au sein de lACEA (Association des constructeurs automobiles européens), les divergences se font sentir. Les constructeurs italiens et français ne sont pas opposés à linstauration dune limite valable pour toutes les voitures, les Allemands préfèreraient que les émissions autorisées soient calculées en fonction du poids et de la taille des véhicules.
Le lobbying entre en phase active car toute entreprise sérieuse est forcément légaliste, même à contre cur. Ce qui fait dire au Dr Wiedeking que les dernières nouveautés Porsche offrent « des exploits technologiques tout en répondant aux exigences de la société en matière décologie [] Le nom de Porsche est et reste le synonyme de voiture de sport par excellence. Ferdinand Porsche et son fils Ferry Porsche incarnent une tradition à laquelle nous nous sentons obligés. On est en droit dattendre de Porsche des performances de pointe à tous les égards. ».
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