Autopartage : un marché à fort potentiel selon une étude
Selon le cabinet d'étude Oliver Wyman, l'autopartage - la location de voiture sur abonnement pour de très courtes durées - possède un fort potentiel de développement.
Si une telle pratique reste pour l'instant confidentiel en France, l'appel d'offre pour Autolib' à Paris pourrait ouvrir de nouveaux horizons.
Selon le rapport "Enjeux et perspective du marché de l'autopartage en France" publié mardi par le cabinet Wyman, le marché français de l'autopartage "accuse un certain retard" par rapport à d'autres pays.
Au niveau de l'Europe, le secteur enregistre d'ores et déjà un chiffre d'affaires de 145 millions d'euros, réalisé principalement en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.
En France, le marché est estimé à moins de 5 millions d'euros, disséminé parmi de nombreuses PME présentes dans une dizaine de villes (Autocomm à Bordeaux, Auto'trement à Strasbourg, Caisse commune à Paris, notamment...)
Mais l'avenir pourrait être dans l'autoportage. Selon les auteurs du rapport, il existe en effet une "forte demande latente" et un "net potentiel de développement" en France : 13% des Français et 40% des Parisiens se disent "prêts à utiliser régulièrement" une telle méthode de transport.
Perçu comme une alternative à la voiture individuelle et les transports en commun, l'autopartage cible une clientèle urbaine avec une forte sensibilité écologique et sans enfants.
Selon les calculs, une telle solution s'avère compétitive comparée à une utilisation peu fréquente d'un véhicule personnel. Le seuil de rentabilité serait de 10.000 km par an sans coût de parking, et de moins de 20.000 avec le paiement d'un parking.
Autre élément à prendre en compte : cette solution alternative constitue - selon l'étude - un "chaînon manquant" dans les zones urbaines et périurbaines mal desservies en transport en commun.
Le cabinet Oliver Wyman prévoit que l'autopartage pourrait représenter d'ici quelques années 20.000 voitures et 700.000 utilisateurs "sans intervention majeure des pouvoirs publics", soit environ 1% de la population, un taux déjà atteint en Suisse.
Un appel d'offres a récemment été lancé à Paris pour un système de partage de voitures électriques, Autolib', lequel devrait permettre de structurer le marché. Contrairement aux autres systèmes de partage où l'on emprunte et rend la voiture dans la même station, Autlib' doit fonctionner sur le modèle mis en place pour le vélo, ce qui génère toutefois d'importantes difficultés logistiques.
Prévu pour l'instant en 2010, le projet pourrait être retardé. Il prévoit l'installation de 2000 véhicules à Paris et 2000 en proche banlieue.
Mise en place en septembre 2007 par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, la "mission automobiles en libre-service" a établi début 2008 que le coût mensuel de ce service devra se situer entre 200 euros et 250 euros par mois, pour une utilisation sur une distance de 0 à 100 km.
Arguments mis en avant pour fixer un tel tarif : si le prix était moindre, Autolib' entrerait alors directement en concurrence avec les services d'autopartage, moins chers (90 euros à 140 euros pour 100 km). La volonté est également de ne pas s'aligner sur le prix d'un abonnement aux transports en commun, "afin d'éviter un transfert de l'usager vers les voitures en libre-service".
La "mission" a calculé le coût d'une voiture particulière qui roulerait 100 km par mois dans Paris. Entre l'achat d'un véhicule (20 205 euros pour une durée de possession moyenne de sept ans), une assurance à 50 euros, un parking à 120 euros et une note d'essence de 20 euros, la facture s'élève à 430 euros par mois.
Sources: AFP, 20Minutes
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