On a lu : la Citroën XM de mon père (ETAI)
Alors, dernière "vraie Citroën" ou pas ? Le débat reste ouvert pour la XM, née il y a trente ans et dont la longue carrière ne fut pas aussi réussie que prévue.
Alors, dernière "vraie Citroën" ou pas ? Le débat reste ouvert pour la XM, née il y a trente ans et dont la longue carrière ne fut pas aussi réussie que prévue.
Sauvé du naufrage dans les années 80 grâce à l'appui de Peugeot et au succès de la BX, Citroën se décide enfin à remplacer en 1989 son modèle haut de gamme, incarné alors par une CX valeureuse mais vieillissante (1974). Conçue par le designer Marc Deschamps, qui travaille alors pour le studio Bertone, la XM, très attendue, laissera un goût d'inachevé.
Son style inimitable en fait une vraie Citroën, avec ses lignes tendues, ses phares étirés, le singulier décroché arrière de la ligne de carrosserie et la fameuse 13e vitre. Si l'intérieur est jugé trop classique et un peu "cheap" sur la finition, alors que la CX proposait un intérieur "baroque" et futuriste, la XM peut mettre en avant les qualités routières procurées par sa suspension pilotée Hydractive, révolutionnaire pour l'époque et une gamme de moteurs qui comprend entre autres un V6, ce que le haut de gamme Citroën n'avait jamais proposé hormis l'inclassable SM.
Malheureusement, le succès des deux premières années va laisser place à une dégringolade des ventes, qui sera à peine compensée par un joli succès d'estime en Allemagne. La faute à quoi ? A un prix plutôt élevé, à une concurrence renforcée, incarnée par la solide R25 puis la fringante Renault Safrane en 1992, la cousine Peugeot 605 sans oublier l'inexorable montée en puissance des allemandes. Mais c'est surtout la fiabilité catastrophique de l'électronique et de la connectique des premiers millésimes qui aura raison de sa carrière commerciale, car la XM traînera comme un boulet ce fiasco technique (que le SAV ne sut pallier au début) en dépit des importants correctifs apportés en 1992 puis du restylage de 1994. Malgré tout, la XM poursuit son bonhomme de chemin jusqu'en 2001, avant de laisser un grand vide que la C6 ne saura combler, victime d'un échec commercial bien pire encore.
Aurélien Chubilleau retrace la (longue) genèse de la XM, en s'attardant, dans une partie passionnante, sur la sinueuse gestation du design, la chasse aux scoops de la presse et la réception de la critique. Le livre propose comme à son habitude, dans une approche chronologique, des chapitres sur l'évolution des gammes, des finitions, les mises à jour et les versions spéciales, qui vont ici des breaks gigantesques en passant par les versions rallongées présidentielles et une étonnante série spéciale Multimédia de 1998, qui proposait...internet à bord !
Prix : 29.90 euros (éditions ETAI)
Alors, dernière "vraie Citroën" ou pas ? Le débat reste ouvert pour la XM, née il y a trente ans et dont la longue carrière ne fut pas aussi réussie que prévue.
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