On a lu : l'Année automobile 2020-2021 (ETAI)
Annuel incontournable, l'Année automobile 2020/2021, 68e édition du nom, revient évidemment sur une année hors normes pour l'industrie automobile.
Annuel incontournable, l'Année automobile 2020/2021, 68e édition du nom, revient évidemment sur une année hors normes pour l'industrie automobile.
Rédacteur en chef de cette somme depuis 2009, Serge Bellu le dit avec clarté dans l'introduction : jamais depuis l'existence de cet ouvrage, le monde de l'automobile n'avait été affecté aussi terriblement, durablement et à l'échelle planétaire par la crise du coronavirus, dont les effets économiques à long terme émergent et risquent de s'amplifier considérablement en 2021 - alors que la pandémie n'est pas finie. L'ouvrage propose alors une intéressante mise en perspective avec les précédentes crises systémiques ayant frappé l'industrie automobile, symbole par excellence de l'économie moderne et thermomètre instantané de la santé économique du moment - krach boursier de 1929 et grande dépression, crise de Suez en 1956, chocs pétroliers des années 70, crise des subprimes en 2008. Quelles solutions furent employées à l'époque pour en sortir et quelles en furent les conséquences sur le paysage automobile mondial.
La 2e partie de l'annuel passe en revue toutes les grandes nouveautés, là aussi privées de manière inédite des traditionnels salons mis à mal par le Covid, et dont la pérennité même semble remise en cause. La réflexion sur les tendances dominantes du design actuel met en lumière ce qui est habilement appelé "l'ère de la serpe", marquant une rupture avec le bio-design tout en rondeurs des années 90-2000. L'avènement d'un design acéré, torturé, complexe, parfois déstructuré, symbolisé par les extravagances de Lexus ou encore les controverses faciales de BMW, est mis en regard avec la mode cunéiforme du début des années 70, dans des temps d'insouciance pré-choc pétroliers. Mais tout cela pourrait évoluer avec l'avènement des véhicules électriques, autonomes et intelligents, à l'image du concept Mercedes AVTR Vision qui fait la couverture et dont le design organique pourrait préfigurer de nouvelles ruptures.
Une partie importante de l'ouvrage est ensuite dédiée au bilan du sport automobile qui, malgré tout, a réussi à exister. Titres records en Formule 1 et fin de l'ère LMP en Endurance sont les principaux enseignements de cette saison tronquée, avec un focus particulier sur l'essor de l'e-sport, qui a pallié virtuellement pendant le confinement la mise à l'arrêt des championnats réels. GT, IMSA, WRC, Tourisme, tous les grands championnats sont passés en revue avec des résultats presque complets, la mise en impression du livre s'étant faite juste avant la fin des derniers GP de F1 ou manches du WRC. Un hommage spécial est rendu à Stirling Moss, le champion sans couronne, la grande figure du sport partie cette année, après celle de Niki Lauda l'an passé.
Enfin, une dernière partie passe en revue l'actualité architecturale, artistique et culturelle de l'automobile, avec le cinéma et le marché de la collection. Article intéressant notamment sur Renzo Piano, le créateur du centre George Pompidou, qui fut à l’œuvre sur le Viaduc Gênes-St George, inauguré deux ans après la tragédie du pont Morandi.
Contenu, qualité de mise en page et des photographies, analyses : l'édition 2020 ne déroge pas à la réputation de qualité de cette série. Vendu au prix de 69 euros.
Annuel incontournable, l'Année automobile 2020/2021, 68e édition du nom, revient évidemment sur une année hors normes pour l'industrie automobile.
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