Un monument

Apparue en 1963, L’Alfa Romeo Giulia Gt est la version coupé de la berline Giulia sortie en 1962. Sublimée par le coup de crayon génial de Giugiaro, qui travaille alors pour le studio Bertone, la Giulia GT « Bertone » connaît une longue carrière, commerciale comme sportive, jusqu’en 1976, avant d’être supplantée peu à peu par l’Alfetta GTV. Elle marque les esprits par sa ligne racée, son agilité et son moteur vigoureux, le fameux Bialbero conçu par Giuseppe Busso. De la 1300 Junior à la GTV2000 en passant par les GTA et GTAm (plus de 220 chevaux pour moins d’une tonne), il s’agit sans nul doute de l’un des modèles les plus légendaires de la marque.

La Giulia GT est très vite adaptée à la compétition par Autodelta, le service course du Biscione, pour concourir à la fois en circuit, en course de côte et en rallyes. En France, l’engagement en compétition est chapeauté par la SOFAR, acronyme de Société Française Alfa Romeo, qui est l’importateur en France de la marque milanaise. Cette filiale, dirigée par Gérard Lanvin, va ainsi poursuivre la belle histoire sportive des Alfa Romeo en France, puisque les Giulietta Ti, Sprint ou TZ « Tubolare » avaient déjà accumulé les succès depuis la fin des années 50.

Terreur des circuits et des rallyes dans les années 60

Le livre d’Enguerrand Lecesne propose de retracer l’aventure en course des Giulia de la SOFAR, de 1963 jusqu’au milieu des années 70, qui furent pilotées par de grands talents confirmés de cette époque, tels Bernad Consten (champion de France en 1967), Jean Rolland (disparu trop tôt en 1967 à Montlhéry en essayant une 33), mais aussi de futurs géants qui font leurs premières armes comme Bernard Beguin ou Guy Fréquelin, sans oublier les nombreuses pilotes féminines et les amateurs qui contribuèrent à faire briller la GT Bertone. la SOFAR utilisait ses propres voitures pour les courses nationales, mais sur les épreuves d’envergure, elle bénéficiait du soutien officiel d’Autodelta qui fournissait ainsi des Giulia « usine ». L’ouvrage évoque année après année les exploits des GT Bertone qui deviennent redoutables sur circuit comme sur route, surtout à partir de l’arrivée de la GTA en 1965. La bombe italienne brille à l’international avec plusieurs titres de champion d’Europe de tourisme et gagne de nombreux rallyes nationaux en divsion 1 (coupe des Alpes, ronde dévenole, critérium des Cevennes, etc). Elle triomphe même en division 1 au Monte-Carlo 1973, au volant d’u certain Gérard Larrousse.

Richement illustré en photographies, l’ouvrage propose aussi année par année un palmarès complet des résultats de la SOFAR, ainsi que des notices biographiques sur tous les acteurs clés de cette aventure sportive.