Interview : Stefan Winkelmann, patron de Lamborghini
par Cedric Pinatel

Interview : Stefan Winkelmann, patron de Lamborghini

Il est sans doute l’homme parfait pour symboliser le meilleur des deux univers de Lamborghini qui se superposent depuis le rachat de la marque de Sant’Agata Bolognese par le groupe Volkswagen à la toute fin des années 90. Un Allemand qui ne manque évidemment pas de rigueur, qualité reconnue et indissociable de toute l’industrie automobile germanique. Mais un homme qui frappe au premier regard par sa prestance et son allure, lui qui transpire la classe italienne entre son costume taillé à la perfection et son brushing impeccable. Même lorsqu’il parle l’Anglais, ses intonations et sa gestuelle sont beaucoup plus latines que germaniques. Rencontre avec Stefan Winkelmann, à la tête de Lamborghini Automobili depuis 2005 et croisé sur le circuit Paul Ricard HTTT où il venait suivre la clôture du championnat Super Trofeo.

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Il est sans doute l’homme parfait pour symboliser le meilleur des deux univers de Lamborghini qui se superposent depuis le rachat de la marque de Sant’Agata Bolognese par le groupe Volkswagen à la toute fin des années 90. Un Allemand qui ne manque évidemment pas de rigueur, qualité reconnue et indissociable de toute l’industrie automobile germanique. Mais un homme qui frappe au premier regard par sa prestance et son allure, lui qui transpire la classe italienne entre son costume taillé à la perfection et son brushing impeccable. Même lorsqu’il parle l’Anglais, ses intonations et sa gestuelle sont beaucoup plus latines que germaniques. Rencontre avec Stefan Winkelmann, à la tête de Lamborghini Automobili depuis 2005 et croisé sur le circuit Paul Ricard HTTT où il venait suivre la clôture du championnat Super Trofeo.

L’homme de la situation

Rigueur germanique et fougue italienne, tel est donc le magnifique oxymore en vigueur chez Lamborghini depuis sa dernière acquisition par le grand groupe allemand. Stefan Winkelmann représente en quelque sorte la synthèse parfaite de ces deux facettes.

En plus de la manche FIA GT et des courses annexes, Lamborghini investissait le circuit Paul Ricard HTTT pour les trois dernières courses de la saison du Super Trofeo Blancpain, nouvelle coupe monomarque mettant aux prises des Gallardo LP560-4 passablement modifiées. Un ultime rendez-vous que ne pouvait donc pas manquer le patron de Lamborghini, qui nous accordait quelques minutes de son précieux emploi du temps.

LBA : parlons d’abord du Super Trofeo : la réponse de Lamborghini à la Porsche Carrera Cup et au Challenge Ferrari ?

SW : Nous avons voulu offrir le meilleur de la compétition pour nos clients. En association avec notre partenaire Blancpain, Lamborghini a construit la plus puissante voiture de course monomarque au monde. Elle conserve tous les ingrédients qui font le succès et la réputation de nos voitures de route, mais elle est bâtie exclusivement pour la piste.

LBA : Faut-il y voir les prémices d’une implication plus importante en sport automobile pour Lamborghini ?

SW : Lamborghini n’a tout simplement pas besoin de s’impliquer d’avantage en compétition. Généralement, un constructeur  trouve une utilité dans le sport automobile dans l’amélioration de son image et de ses ventes. Mais Lamborghini n’en a même pas besoin : nos créations parlent pour elles-mêmes et c’est aussi pour ça que Ferruccio Lamborghini ne s’est jamais impliqué réellement en sport auto.

LBA : Aucun projet majeur en sport auto, donc ?

SW : Nous continuerons à suivre de près ce que fait l’équipe Reiter Engineering en endurance avec la Murcielago GT1 et la nouvelle Gallardo GT2. Mais de son coté, Lamborghini n’a absolument aucun projet de ce type à l’heure actuelle.

LBA : Parlons maintenant de la gamme Lamborghini. On entendait récemment parler d’une possible production de l’Estoque, une limousine qui ferait une parfaite concurrente des Aston Martin Rapide et Porsche Panamera.

SW : L’Estoque était avant tout une étude de style. Nous ne voulons pas changer notre mode de fonctionnement axé autour de deux modèles dans la gamme, particulièrement dans le contexte actuel. L’Estoque imposerait également un changement dans l’image de Lamborghini, actuellement connue pour ses voitures de sport exclusives au design époustouflant et au moteur arrière. La produire n’est pas dans nos projets pour l’instant.

LBA : Pas de SUV non plus, donc…

SW : Non car de la même manière, cela ne cadrerait pas avec l’image de Lamborghini.

LBA : Nous avons récemment observé des photos volées d’un mulet de Gallardo au look un peu spécial sur le Grand Nürburgring. Est-ce que Lamborghini prévoirait une version Superleggera de la LP560-4 comme pour sa devancière ?

SW : L’auto dont vous parlez était en fait un mulet utilisé pour le développement de la version course Super Trofeo. Il n’y a aucun projet pour Lamborghini de produire une variante Superleggera de la LP560-4.

LBA : Toujours à propos de la Gallardo, Lamborghini présentait récemment l’Édition Valentino Balboni, une auto qui marquait le grand retour à la propulsion pour le constructeur italien. Faut-il s’attendre à d’autres versions équipées d’une transmission aux roues arrière dans le futur ?

SW : La LP550-2 était avant tout destinée à rendre hommage à Valentino Balboni et Lamborghini ne projette pas d’introduire de nouvelles autos équipées d’une transmission aux roues arrière. La transmission intégrale fait partie intégrante de la nouvelle philosophie de Lamborghini. Il en restera ainsi.

LBA : Parlons maintenant du futur de la marque : Il semblerait que la technologie hybride soit au programme pour les années à venir.

SW : Une motorisation hybride est effectivement envisageable, mais pas à court et moyen terme. Pour Lamborghini, les gros efforts vont d’abord être canalisés dans la recherche du meilleur rapport poids / puissance possible. Tout sera fait pour rendre nos autos plus légères, ce qui entraînera une diminution de la consommation et de la pollution. Ce sera le maître mot pour tous nos modèles à venir. Et ce bien avant de penser à produire une éventuelle version hybride.

Sur ce, le patron de Lamborghini nous laissait pour aller suivre la dernière manche du Super Trofeo.

Quant à la Murcielago, Stefan Winkelmann est volontairement resté évasif à propos de sa remplaçante. Gageons qu’il nous réserve encore de belles surprises dans les mois et années à venir…

Un grand merci à Claudia Schneider

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Pour résumer

Il est sans doute l’homme parfait pour symboliser le meilleur des deux univers de Lamborghini qui se superposent depuis le rachat de la marque de Sant’Agata Bolognese par le groupe Volkswagen à la toute fin des années 90. Un Allemand qui ne manque évidemment pas de rigueur, qualité reconnue et indissociable de toute l’industrie automobile germanique. Mais un homme qui frappe au premier regard par sa prestance et son allure, lui qui transpire la classe italienne entre son costume taillé à la perfection et son brushing impeccable. Même lorsqu’il parle l’Anglais, ses intonations et sa gestuelle sont beaucoup plus latines que germaniques. Rencontre avec Stefan Winkelmann, à la tête de Lamborghini Automobili depuis 2005 et croisé sur le circuit Paul Ricard HTTT où il venait suivre la clôture du championnat Super Trofeo.

Cedric Pinatel
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