Visiblement, certains n'ont toujours pas intégré que la voiture est un outil de liberté individuelle, et surtout que cela peut vite devenir une bulle pour ceux qui n'ont pas trop le choix (ou le prenne) de faire autrement qu'utiliser leur véhicule. Pour la 3e édition de son baromètre de l'autosolisme, Vinci a utilisé l'intelligence artificielle de Cyclope.ai, filiale de VINCI Autoroutes. Le principe est de regarder 700 000 véhicules qui sont passés sur 11 axes autoroutiers entre mi-septembre et mi-novembre 2022 et de détecter si le conducteur est seul ou non.
Les caméras de Cyclope.ai n'ont scruté les voitures qu'entre 7h et 10h pour avoir un maximum de personnes allant au travail. C'est cet "autosolisme" du quotidien qui intéresse le groupe de BTP.
Les gens préfèrent être seuls
Et le constat est sans appel, l'IA a détecté 84,7% de conducteurs seuls dans leur voiture. C'est une hausse de 2,5% par rapport à 2021 à la même période. Vinci feint de s'étonner que "malgré le contexte économique et l’augmentation des carburants, continuent à une écrasante majorité de circuler seuls dans leur voiture en semaine pour leurs trajets domicile-travail, alors même que le covoiturage offre une solution simple et efficace pour répondre non seulement aux enjeux économiques, mais également de congestion des agglomérations et de réduction des émissions de CO2".
Dans le détail, on peut voir que les personnes seules sont plus nombreuses entre 7 et 8h du matin, mais cela atteint tout de même encore 78% à 10h. Surtout, ce phénomène est vrai sur les 11 tronçons testés, même si les chiffres varient. Ainsi, les champions sont les Nantais avec un taux qui atteint 98,9% en hausse de 6,1%. Ils sont suivis par les Toulousains avec 90,4% et les Tourangeaux avec 90,3%. Ceux avec le taux le plus bas sont les Toulonnais avec 77,4% en baisse de 4,7%. Il n'y a que sur ce tronçon de l'A50 que le chiffre est en baisse par rapport à l'automne 2021.
Pourquoi Vinci fait-il ce baromètre ?
La question est légitime, car après tout, plus il y a de voitures qui passent et plus il y a de péages payés, alimentant "la surrentabilité des autoroutes". Sauf que l'Etat a fixé des objectifs de covoiturage et les sociétés autoroutières doivent promouvoir le phénomène. Et Vinci de déclarer : "Il est urgent de développer le covoiturage qui, non seulement, contribue à réduire les émissions de CO2 mais aussi le temps passé dans les bouchons. VINCI Autoroutes dispose de 46 parkings de covoiturage proposant 4733 places de stationnement gratuites à proximité de son réseau".
L'objectif fixé par la Stratégie Nationale Bas-Carbone d’ici 2035, est de 1,75 passager par véhicule quand on est à peine à 1,24 actuellement.
Notre avis, par leblogauto.com
Vinci ne s'est penché que sur le réseau qu'il gère. Mais, le phénomène de "l'autosolisme" est valable partout en France, en ville comme à la campagne, en Ile de France comme en Province. Pourquoi ? C'est plutôt simple à comprendre : les gens veulent être libres ! Libres de partir et revenir à l'heure qu'ils veulent sans devoir prévenir quelqu'un d'autre. Libres de ne pas dépendre de quelqu'un d'autre (quand on ne conduit pas), ou libres de changer de plan pour sortir après le travail par exemple.
Qu'est-ce qui décourage le covoiturage ?
Il y a aussi le fait que bien que cela nous énerve souvent de conduire (bouchons, mauvais conducteurs sur la route, etc.) le trajet domicile-travail se traduit bien souvent par une pause dans sa journée. Pause musicale, ou radiophonique, mais aussi moment pendant lequel on a le temps de passer un coup de fil (via le bluetooth de la voiture évidemment !). Bref, c'est souvent le seul moment de la journée, avec les pauses toilettes où on peut être seul !
Et c'est d'ailleurs ce qui fait que, bien que les carburants soient chers et les fins de mois plus ou moins difficiles, les gens continuent de prendre leur voiture, seuls ou avec les enfants le temps de les déposer ou les reprendre à l'école. Le jour quand les autorités et les chantres du covoiturage ou de la non-bagnole auront intégré cela, on aura fait un grand pas en avant. La bagnole reste quand même encore synonyme de liberté.