Après une première expérience réussie en 2017, les équipes de Bed & Historic Motors ont remis cette année le couvert avec la deuxième édition du Rallye des Cracks. Le but de l'événement ? Faire plaisir, le temps d'une journée, à des enfants frappés par la maladie dans le cadre d'un rallye d'orientation en ancienne.
La voiture ancienne, un plaisir qui se partage
Les événements de ce genre concernant le plus souvent des voitures modernes, l'initiative de Bed & Historic Motors m'avait séduite l'an passé. Ne possédant pas d'auto de collection mais souhaitant absolument faire partie de l'aventure cette année, il m'a fallu battre le rappel pour en emprunter une. Et c'est auprès d'un ami professionnel que j'ai trouvé mon bonheur. Ainsi, Maxime du garage FF Collection a eu la gentillesse de me prêter une Lancia Fulvia 1.3 S. Dans sa robe rouge et chaussée de jantes Campagnolo, c'est la voiture idéale pour émerveiller petits et grands!
La vingtaine de kilomètres séparant le garage de mon domicile m'auront permis de faire connaissance avec la petite italienne. Il s'agit d'une Série 3 de 1974, qui totalise 41 000 kilomètres au compteur. Celui-ci étant à cinq chiffres, c'est peut-être 141 000 en fait. Qu'importe, son comportement routier est vif et son moteur se montre volontaire et sonore passés les 3 000 trs/minutes. Le moteur, justement, est un quatre cylindres en V de 1300 cc qui délivre 90 chevaux dans cette version 1.3 S. Quant à la boite de vitesse inversée (la première est en bas à gauche), son maniement est précis, mais ses débattements paraissent très longs quand on sort d'une auto moderne...
Des anglaises, des italiennes, des françaises...
Samedi matin. Me voici avec la Lancia à Vaucresson, lieu de départ et d'arrivée du rallye. Le temps semble être avec nous, espérons qu'il le reste toute la journée. Je suis dans les premiers arrivés, mais le plateau s'annonce déjà varié. Impression confirmée à mesure que les autres participants arrivent : Fiat 850, Saab 900 Cabriolet, Rolls Royce Silver Spur, ou encore Porsche 911 de toutes époques pour ne citer qu'elles. Sans compter une jolie Matra Murena 2.2 litres, témoin supplémentaire de la diversité des modèles présents... Au total, ce sont 60 autos qui prennent le départ du rallye.
Un mail de l'organisation avait prévenu la semaine précédant l'événement que les pilotes ayant choisi d'emmener un crack seraient prévenus de la disponibilité de celui-ci quelques jours avant. N'ayant rien reçu, je m'étais fait une raison : je n'aurai pas d'enfant en passager pour me copiloter. Puis une personne m'aborde pour me présenter Anaïs, une adolescente souriante atteinte de leucémie de type B. L'équipage numéro 26 est formé!
Dans le vif du sujet
Après s'être restaurés, c'est l'heure du départ. Un départ 'à la française', sans ordre établi, qui crée un sympathique embouteillage en sortie de parking. Nous récupérons le roadbook et entamons le parcours à travers les rues sinueuses et pentues de Vaucresson. Trois étapes sont au programme, avec dans chacune d'elle un château à trouver. La première 'spéciale' va nous mener jusqu'à Jouars-Pontchartrain. Durant une vingtaine de kilomètres, nous sommes seuls sur la route sans trace des autres participants. A la sortie de Saint Quentin en Yvelines, une erreur dans le roadbook nous fait tourner entre les ronds-points durant de longues minutes. C'est là que nous croisons et recroisons à plusieurs reprises d'autres équipages, eux aussi désorientés. Entre sourires et grands gestes échangés, tout le monde finit par retrouver le droit chemin.
A la fin de la première étape, nous sommes rodés. Anaïs prend de plus en plus d'assurance dans l'annonce des changements de direction. Durant la deuxième étape, nous sommes encadrés par deux Porsche, une 914 2.0 litres orange signal et une 964 cabriolet gris sombre. Nous jouons avec elles au jeu du 'tu me doubles, je te double' alors que notre chemin traverse la voie de la liberté, axe emprunté par les américains lors de la seconde guerre mondiale pour libérer la France. En arrivant aux étangs de Hollande, non loin du château de Gambaiseul, les deux allemandes ont fini par nous distancer, et c'est à présent une Abarth 695 SS que nous suivons.
Retour au bercail
La dernière étape de notre petit périple nous fait traverser la vallée de Chevreuse, où nous pouvons profiter du comportement routier enjoué de la Fulvia et du grondement émis par son 4 cylindres. Entre deux groupes de cyclistes, ceux-ci profitant également du soleil francilien pour se dégourdir les pattes... Après un passage devant le château de Dampierre, nous remontons vers Versailles avant de revenir à Vaucresson. Où les organisateurs nous proposent une collation et une coupe de champagne avant le mot de la fin. Et la remise de la récompense à l'équipage vainqueur, celui qui a trouvé le nom des trois châteaux.
Au moment de quitter mon petit Crack, le bilan de cette journée est très positif : une belle rencontre avec ma copilote, une météo au beau fixe, une organisation au top et aucun problème sur la voiture. Allez si, un seul : une plaque minéralogique éprise de liberté qui nous a faussé compagnie près de l'abbaye des Vaux-de-Cernay... Mais plus important encore, le plaisir d'avoir pu partager avec Anaïs la passion de l'automobile tout au long des 120 kilomètres que comptait le parcours.
Pour terminer, il faut féliciter Bed & Historic Motors, organisatrice de l'événement en partenariat avec l'association Paliped (dont vous pouvez soutenir l'action via un don), pour cette belle aventure. Merci également à Maxime de FF Collection pour le prêt de sa jolie Lancia Fulvia. Enfin et bien sûr, un énorme bravo à ma vaillante copilote Anaïs, à la maturité et à la gentillesse impressionnantes. Portes-toi bien, on se retrouve l'an prochain pour la troisième édition du rallye!
Illustrations : Le Blog Auto (sauf dernier cliché : Angeline Mattiocco, avec son aimable autorisation)