La route solaire est un échec...
Fin 2016, la première route solaire était inaugurée dans l'Orne par la Ministre de l'Ecologie d'alors, Ségolène Royal. Après 2 ans 1/2 d'expérimentation il faut se rendre à l'évidence, c'est un échec total.
Fin 2016, la première route solaire était inaugurée dans l'Orne par la Ministre de l'Ecologie d'alors, Ségolène Royal. Après 2 ans 1/2 d'expérimentation il faut se rendre à l'évidence, c'est un échec total.
Fin 2016, la première route solaire était inaugurée dans l'Orne par la Ministre de l'Ecologie d'alors, Ségolène Royal. Après 2 ans 1/2 d'expérimentation il faut se rendre à l'évidence, c'est un échec total.
Dès le début, Colas et sa filiale Wattway avait bien précisé que c'était une expérimentation pour voir comment vieillissait une telle route et si c'était intéressant niveau production électrique. Déjà à l'époque, nous étions sceptiques sur la production de cellules disposées à plat et non perpendiculairement au soleil. Le coût 13 fois plus important que pour une route normale faisait aussi tiquer.
Et bien, c'est la dure réalité qui aura sans doute raison de cette expérimentation. En effet, le passage répété des véhicules, légers ou lourds, les intempéries, le froid, le chaud, le gel, etc. ont fortement dégradé la route. Les plaques se disloquent et une partie à même été carrément déposée. Autre souci de taille, les feuilles qui tombent sur les plaques et les obscurcissent, réduisant beaucoup la production solaire.
Chez Colas, on reconnait avoir testé plus d'une dizaine de façons de coller les dalles sur la route. L'expérimentation continue et d'autres sont même lancées comme à Vernay dans le Rhône comme le relate Le Progrès. Une autre tentative de 66 m2 a été lancée sur une aire de covoiturage à Narbonne Sud (autoroute A9, sortie 38).
L'expérimentation dans l'Orne a bénéficié de 5 millions d’euros hors taxe de subvention de l’Etat. Mais, la route de Tourouvre n'est pas inutile. En effet, elle valide ce que beaucoup disaient d'entrée de jeu : une route n'est pas faite pour ce genre de panneaux intégrés.
Au lieu des 790 kWh quotidiens espérés, la route en a généré 395 la première année (2017). Las, la production s'est effondrée en 2018 et 2019 avec moins de 215 kWh par jour en moyenne. La commune qui a accepté l'expérimentation comptait revendre l'électricité pour 10 500 €/an et se retrouve plutôt avec 2 800 €/an. Pour comparaison, 3 éoliennes rapportent environ 100 000 euros par an à la commune d'implantation.
Désormais, Colas et Wattway visent plutôt des installations sur de petites surfaces de quelques m². L'objectif est d'alimenter un mobilier urbain comme un abribus, ou une caméra de surveillance. Quant au Conseil général de l'Orne, il a voté une subvention de 100 000 euros pour une nouvelle expérimentation sur son territoire.
Difficile de comprendre pourquoi Colas s'entête à installer ses panneaux sur la route. Mal orientés, on voit en plus qu'ils sont vite recouverts d'une crasse qui fait baisser la production en plus de subir les affres de la circulation. Et pourquoi, s'ils veulent absolument les mettre à plat, ne tentent-ils pas de mettre leurs panneaux sur les trottoirs ?
Surtout, il est difficile d'approuver des panneaux qui ne produisent pas de façon optimale vu que mal orientés. Il y a des milliers de m² de toitures qui n'attendent que cela de recevoir des panneaux photovoltaïques plutôt que de mettre cela sur la route. Les communes souhaitant un "revenu électrique" se tourneront plutôt vers les éoliennes, même si ces dernières suscitent toujours moult discussions. Celles qui veulent alimenter des équipements municipaux regarderont vers les panneaux de toiture et l'autoconsommation.
Illustration : Colas/Wattway
Fin 2016, la première route solaire était inaugurée dans l'Orne par la Ministre de l'Ecologie d'alors, Ségolène Royal. Après 2 ans 1/2 d'expérimentation il faut se rendre à l'évidence, c'est un échec total.
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