Ralentisseurs : une mairie condamnée à réparer une Ferrari
Un automobiliste qui avait abîmé sa Ferrari sur un ralentisseur illégal a fait condamner la municipalité de Roquebrune-sur-Argens.
Un automobiliste qui avait abîmé sa Ferrari sur un ralentisseur illégal a fait condamner la municipalité de Roquebrune-sur-Argens.
Qui n'a jamais croisé un de ces "gendarmes couchés" un peu trop haut pour être honnête ? Ou un peu trop "court" ce qui fait que l'on en redescend avant que l'arrière ne soit dessus ? Une voiture un peu basse, et cela touche, même au ralenti.
C'est la mésaventure qui est arrivée à un propriétaire de Ferrari qui en avait pour 2 000 euros de réparation. Sauf qu'il a décidé d'attaquer la municipalité car le dos-d'âne ne respecte pas la norme en vigueur.
Constat d'huissier à l'appui, il est allé taper à la porte de la mairie qui a décidé de faire faire une contre-expertise. Sauf qu'elle a confirmé la première expertise. La mairie aura beau arguer que le conducteur roulait trop vite, il n'en reste pas moins que le dos-d'âne est illégal. La mairie doit donc payer. Et de rembourser également les frais d'huissier pour faire constater l'irrégularité de la bosse.
Le Maire de Roquebrune-sur-Argens a décidé de lancer un audit de tous les ralentisseurs de la ville pour vérifier leur conformité à la norme. Car la loi est très stricte, et pratiquement aucun ralentisseur ne la respecte.
Il faut dire que les dimensions des ralentisseurs sont très faibles, en hauteur. Un ralentisseur "en bosse" doit faire 4m de long pour 10 cm de haut. Oui oui ! 10 cm seulement. Et lorsqu'il est constitué d'un plateau, ce dernier doit faire entre 2,50 et 4m de long et les pentes de montées/descentes doivent faire de 1 à 1,40 m de long pour, toujours, 10 cm de haut ! La hauteur est au centimètre près selon la norme.
De quoi considérer que 100% des ralentisseurs en France sont illégaux. Surtout si on ajoute qu'un ralentisseur ne peut être installé sur une voie empruntée par un transport public, ni sur une voie où plus de 3 000 véhicules circulent par jour.
On rajoutera d'autres restrictions comme une pente de route qui ne doit pas excéder 4%, une implantation interdite à moins de 200 m de la limite d'agglomération, etc.
Certains ont décidé de s'attaquer à ces ralentisseurs illégaux. On citera Thierry Moldo (source de cette histoire de Ferrari NDLA) qui anime une page Facebook pour dénoncer les dérives de ces véritables trottoirs que l'on croise parfois.
Pourtant, des alternatives existent pour faire ralentir le flux de circulation. On citera des feux tricolores qui se déclenchent lorsque l'on dépasse une certaine vitesse. Ou bien encore des "zones vertes". Les feux tricolores sont coordonnés et si on roule à 50 km/h (ou autre vitesse fixée) on a alors tous les feux au vert. On peut également rétrécir artificiellement la voie de circulation ou créer des chicanes. Enfin, des radars peuvent être également placés.
D'autres - nombreuses - municipalités cèdent à la mode des "coussins berlinois". Ces ralentisseurs en caoutchouc vulcanisé, souvent brun rouge, n'impactent pas les bus ou les camions. Ils laissent également les deux-roues passer sans cahot, et les SUV ou 4x4 les avalent sans soucis. C'est d'ailleurs ce qu'on leur reproche, de ne pas ralentir suffisamment.
Pour voir la norme NF P 98-300 de 1994, sur les ralentisseurs, on peut la consulter ici.
Source : Thierry Moldo via Var Matin, illustration : Mathis73 B/wikimedia
Un automobiliste qui avait abîmé sa Ferrari sur un ralentisseur illégal a fait condamner la municipalité de Roquebrune-sur-Argens.
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