Nissan Re-Leaf : le VE, idéal en cas de catastrophe ?
Le constructeur Nissan a dévoilé la RE-Leaf, un concept de véhicule d'intervention d'urgence 100% électrique. Le VE a bien des vertus : V2H, V2B, V2G.
Le constructeur Nissan a dévoilé la RE-Leaf, un concept de véhicule d'intervention d'urgence 100% électrique. Le VE a bien des vertus : V2H, V2B, V2G.
Le concept part d'une Nissan Leaf, le VE star de Nissan (500 000 unités vendues depuis son lancement NDLA) en finition Tekna avec ses 62 kWh de capacité de batterie li-ion. La voiture est adaptée pour pouvoir circuler sur des routes accidentées et jonchées de débris. La garde-au-sol passe à 22,5 cm (plus haut qu'un Qashqai) soit 7 cm de plus que la version civile.
Un carter de protection est aussi ajouté pour protéger les dessous de la Leaf. Elle est chaussée de pneus BF Goodrich Baja All Terrain 225-65/17 et possède des bavettes. Visuellement, elle dispose également d'élargisseurs en composite, de voies plus grande : 1830mm à l'avant / 1890mm à l'arrière (vs. 1740mm / 1760mm d'origine). Un vrai petit SUV électrique, avec la panoplie de lumières LED sur le toit.
Le principe de ce concept Re-Leaf est d'être un véhicule de secours. En effet, il permet de fournir de l'électricité, de façon mobile et sans émission à l'utilisation. Cela peut être sur le lieu d'une catastrophe qui n'a plus d'électricité, ou sur un lieu qui n'a jamais d'électricité.
Le véhicule a deux prises de courant sécurisées accessibles directement par l'extérieur (sur les ailes avant). Cela permet de distribuer du 110-230 volts directement depuis la batterie lithium-ion de la Nissan Leaf. Nissan indique que le concept Re-Leaf peut alimenter des équipements médicaux, de communication, d'éclairage, etc.
Avec ce concept RE-LEAF, Nissan a créé un écrin pour la technologie bi-directionnelle de sa batterie qui est disponible dans le véhicule de série. En 2011 lors du tsunami et de la catastrophe de Fukushima, de nombreux Japonais se sont retrouvés sans électricité chez eux alors que leur voiture électrique était chargée à 100%, dans leur garage. Depuis, les constructeurs de l'archipel ont implémenté la charge bi-directionnelle qui permet à la voiture de restituer l'énergie électrique stockée dans sa batterie.
Cela peut être utile en cas de panne électrique (catastrophe, etc.) pour alimenter la maison et conserver de la lumière, certains appareils électriques importants (réfrigérateur, congélateur, appareil médical, etc.). C'est le principe du Vehicle-to-Home (V2H) ou du Vehicle-to-Building (V2B).
Mais, il y a également le Vehicle-to-Grid (V2G) qui intéresse les fournisseurs d'électricité. En effet, l'intermittence et la production "au mauvais moment de la journée" de certaines énergies renouvelables (solaire et éolien) font qu'il est préférable de stocker le surplus pour mieux le consommer plus tard.
Or, pour cela, quoi de mieux qu'une armée de véhicules électriques ? Ainsi, un véhicule branché va pouvoir recevoir de l'électricité en surplus, puis, plus tard dans la journée, à l'occasion d'un pic de demande électrique, il fournira l'électricité au réseau (ou grid). Ce principe est déjà opérationnel dans plusieurs pays et la Nissan Leaf est capable de le faire. Mieux, certains opérateurs vous paient pour recevoir l'électricité et la stocker, puis vous paient de nouveau pour pouvoir la récupérer.
Ainsi, le V2G doit permettre de pallier les intermittences des EnR (Energies Renouvelables) mais également améliorer ce que l'on appelle la résilience du réseau électrique (la possibilité de pallier certaines pannes de courant).
La Nissan Leaf e+ dispose de 62 kWh de capacité de batterie. De quoi alimenter plus de 20 respirateurs médicaux de soins intensifs pendant une journée. Ou de quoi alimenter un marteau piqueur pratiquement en continu pendant deux jours.
Une maison, c'est entre 2 et 10 kWh par jour selon le type de foyer et les modes de cuisson, chauffage, etc. De quoi tenir facilement 6 jours. En mode "survie" (ne laissant que l'essentiel allumé), la Leaf alimentant la maison pourrait ainsi permettre de tenir plus de 15 jours et jusqu'à pratiquement 1 mois.
Pour rendre crédible son concept, Nissan a enlevé la banquette arrière, nivelé le plancher, mis une grille de séparation avec les occupants avant, ajouté une prise domestique ainsi qu'un bureau amovible "créant un hub opérationnel pour gérer les communications et diriger les secours".
Un VE pour alimenter le domicile en cas de panne, on trouve cela pratique. Un VE pour "tamponner" la production intermittente des EnR, c'est aussi pratique. Bref, V2H, V2B et V2G, on est ok.
En revanche, un VE pour véhicule de secours, est-ce finalement pertinent ? Surtout une Leaf qui n'est pas un 4x4. Le Nissan Ariya transformé en véhicule d'intervention serait sans doute plus crédible non ? Surtout, on se demande si un véhicule thermique avec un générateur, thermique ou des batteries de Leaf dans une benne arrière ne serait pas plus pertinent. Ah mais tiens, ne serait-ce pas le concept Nissan Frontier Sentinel présenté à Sao Paulo en 2018 ?
En tout cas, cela reste un exercice technique intéressant pour mettre en avant les avantages qu'un véhicule électrique peut avoir dans la régulation du réseau électrique.
Le constructeur Nissan a dévoilé la RE-Leaf, un concept de véhicule d'intervention d'urgence 100% électrique. Le VE a bien des vertus : V2H, V2B, V2G.
Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.