Le circuit de Mérignac a été créé en 1991 à l'initiative de cette municipalité de la banlieue bordelaise. Longtemps géré par la ville, le circuit ferme ses portes, fin 2004 pour mieux les rouvrir le 15 avril 2006, il y a 17 ans. La gestion est alors confiée à la société "Piste SR" (pour Pôle Industriel, Scientifique, Technique et Educatif de Sécurité Routière), puis exploitée exclusivement par l'école de formation GTRS.

Sur cette piste se déroulent des stages de conduite, auto et moto, mais aussi de la sensibilisation à la sécurité routière, dès le plus jeune âge (10 ans). Quant au bruit, il est géré en bonne intelligence. Il faut dire que le circuit est sur l'emprise au sol de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac. Oui, mais voilà, le 25 janvier 2022, la mairie de Mérignac annonce à GTRS que le circuit doit être libéré aussi tôt que faire se peut. Le circuit ferme fin août 2022.

Aménager la zone aéroportuaire

Depuis, le site était à moitié en déshérence. Pourquoi la mairie souhaitait-elle la fermeture du circuit ? Pour y agrandir les activités aéronautiques de l'aéroport. Mais, il doit également être construit une "aire de grand passage". En clair, un terrain pour la communauté des gens du voyage. Ces derniers ont d'ailleurs investi les lieux plusieurs fois de manière illégale.

Désormais, on a des pelleteuses en train de détruire le circuit et bientôt donc, on aura des entreprises de l'aéronautique et une aire d'accueil. Pour faire du circuit et rouler en toute sécurité, il faut se rabattre par exemple sur le circuit de Haute Saintonge (La Genétouze en Charente-Maritime). Une excuse de plus pour ceux qui préfèrent faire du rodéo urbain et des runs sauvages en pleine ville au mépris de toute sécurité.

Le circuit de Merignac en cours de destruction par la ville de @Bordeaux et @merignac c’est juste honteux ! pic.twitter.com/VUNTRFOsDQ

— Motards de France (@fmfnational) April 26, 2023

La difficile vie des circuits en France

La vie de circuit n'est pas un long fleuve tranquille. On a plusieurs exemples comme Albi, ou même le petit circuit de Lezennes (moto) dans le département du Nord. Déjà en 2014, le maire de la commune, Dany Wattebled, demandait sa fermeture pour nuisances sonores. Le maire a un moyen simple, il faut faire 270 000 € de travaux de mise en conformité et personne ne peut/veut payer.

Le circuit rouvre tout de même en avril 2016 pour mieux fermer en 2018 après les 2 ans accordés à l'exploitation. Là encore l'ambition est de transformer le site en aire d'accueil des gens du voyage. Là encore ils s'y sont installés plusieurs fois sans demander et là encore le circuit risque de disparaître sous les coups de pelleteuse.

En France, il existait environ 75 circuits asphaltés pour automobile, ouverts au public. Mais, peu à peu la liste se réduit. On en compte désormais une cinquantaine encore exploités. Les fermetures se font soit sous couvert de mises aux normes de la piste impossible à financer, soit de nuisances provoquées auprès de riverains souvent arrivés après la création du circuit.

Heureusement, on a pu se réjouir récemment de la réouverture au public du circuit du Mas du Clos. Mais attention, tout n'est pas fini car l'association "Rêve Val de Tardes" a lancé une action contre l'arrêté d'homologation du circuit. L'arrêté d'homologation est très "laxiste" en effet puisque le fonctionnement est autorisé 365 jours par an. Alexandre Bardinon, petit-fils de Patrick Bardinon, le créateur du circuit, assure que les normes de bruit sont scrupuleusement respectées, et même en-deçà des autorisations reçues pour conserver un peu de tranquillité à ce coin de l'Auvergne.

La contestation est menée par des exploitants de gites, ou autres trucs touristiques, sans voir que l'exploitation du circuit va forcément ramener des nuitées pour tout le coin.

Notre avis, par leblogauto.com

Un circuit, c'est un endroit où on peut rouler au-dessus des limitations légales dans un cadre sécurisé. Cela peut servir de défouloir à de nombreuses personnes qui, sans cela, le feraient sur la route, en ville ou sur un parking de centre commercial. C'était par exemple la raison de la création du circuit Carole en Ile-de-France pour donner un cadre légal et sécurisé aux motards fin des années 70, début des années 80.

Alors oui, un circuit peut créer des nuisances sonores. Mais elles sont légalement encadrées. Et quand on vient s'installer autour d'un circuit, on sait qu'il y aura du bruit. Pour le cas de Merignac, beaucoup déplorent la disparition d'un circuit facile d'accès, proche de la ville (dans la ville...). Désormais, il faut faire la démarche d'aller jusqu'à celui de Haute Saintonge, à 100 km de là. Heureusement, d'autres villes ont compris l'intérêt d'un circuit comme le village de Lohéac en Bretagne qui s'il a accueilli Michel Hommell avec circonspection au début, voit très bien l'intérêt économique de telles installations.