Ce modèle, dévoilé la première fois au Mondial de Paris en 2018 et exposé également au salon de Monaco en 2019, est la Montecarlo Tecno Nanni Galli V8 Ecoracing (ouf).

Montecarlo Automobiles, filiale de MonteCarlo Engeneering, c'est un constructeur de supercars exclusives implanté à Monaco, qui a été fondé en 1983 par le pilote Fulvio Maria Ballabio. Ce dernier, qui a été vu dans les années 80 en F3000, Indycar et compétitions Offshore, a d'abord investi le motonautisme avant de se lancer dans la construction automobile. MonteCarlo, qui fut brièvement la propriété du défunt constructeur Français Mega, a produit quelques supercars atypiques comme la Centenaire GTB à V12 Lamborghini en 1989 et plus récemment, en 2014, la Rascasse à moteur BMW, très inspirée du motonautisme pour son habillage intérieur.

Fabriqués en très petites séries (quelques exemplaires à chaque fois), ces bolides monégasques ont un design qui s'inspire fortement des supercars célèbres. La Centenaire était un mélange lointain de F40 et de Lamborghini Diablo, là où la Rascasse donnait l'impression de revisiter la Ferrari Enzo.

Montecarlo Engeneering possède plusieurs filiales, dont la société Tecno implantée à Bologne. Tecno, c'est une vieille connaissance du sport automobile, un constructeur italien culte fondé au début des années 60 par les frères Pederzani et qui connaît la gloire en Karting, en F3 et en F2, avec un titre Européen à la clé en 1970 remporté par Clay Regazzoni. Tecno tente l'aventure F1 au début des seventies mais, en dépit du soutien de Martini, c'est un échec.

L'association MonteCarlo-Tecno décide à partir du milieu des années 2000 d'investir la compétition mais en développant des prototypes à énergie alternative et "verte". Avec le soutien de l'industrie du GPL-très puissante en Italie où ce carburant occupe une part de marché importante- et de la principauté de Monaco qui souhaite promouvoir ce type de technologie, le constructeur a d'abord développé une Monza "Carlo Chiti" (en hommage à l'ingénieur motoriste) Quadrifuel basée sur un V6 Alfa, pouvant fonctionner avec 4carburants différents, puis une GT BRC W12 basée sur le fameux bloc Volkswagen. Au passage, Ballabio est membre du WLGPA, l'association (lobby) mondiale des producteurs de gaz de pétrole liquéfié, qui fait régulièrement la promotion sur ses pages des modèles MonteCarlo. Ça peut aider...

Depuis 2018, un nouveau modèle a pris le relais : la Nanni Galli V8 Ecoracing, qui rend hommage au pilote italien du même nom, aperçu en F1 avec Tecno dans les seventies.

Cette supercar, conçue entièrement en fibre de carbone, revient à une mécanique Alfa Romeo. Il s'agit du V8 4,7 litres d'origine Maserati, délivrant ici 503 chevaux, que l'on retrouvait sur la 8C. Elle est engagée principalement en championnat Italien d'Endurance de la série Peroni, dans la classe des énergies alternatives mais plusieurs versions de route doivent être commercialisées. La filiation avec le Biscione se retrouve sur la calandre, qui arbore le fameux Scudetto triangulaire de Alfa et fait un clin d’œil appuyé aux prototypes des années 70 comme la T33. Vue d'ensemble et surtout de face, elle fait penser à un mélange entre la Maserati MC12 et le prototype Groupe C Alfa SE048 développé en 1990 mais qui n'a jamais couru. L'arrière, anguleux et musclé, fait davantage penser aux monstres du championnat américain Transam de la fin des années 80 en catégorie GTO. La bête a de la gueule néanmoins. Pesant 1200 kilos, elle flirte avec les 300 Km/h. Le rêve avoué de leurs concepteurs, ce serait une participation aux 24 heures du Mans.

Images : MonteCarlo Engeneering, wikimedia commons, WLGPA