« Personnellement, j’aimerais voir des ravitaillements, mais je serais aussi ravi de voir une étude sur les effets positifs et négatifs de cette mesure » a confié le Français à Silverstone.« Les voitures sont devenues trop lourdes, nous en avons discuté (...) Je pousse pour analyser les conséquences d’un retour aux ravitaillements. Si on le faisait, les voitures seraient plus légères au départ d’une course. »
En effet, depuis l'arrivée de l'ère hybride, les F1 ont pris de l'embonpoint: environ 750 kilos aujourd'hui, soit 100 de plus que les F1 de 2013, et même 150 kilos supplémentaires par rapport aux monoplaces du début du siècle, des "ballerines" très agiles et nerveuses. Plusieurs pilotes, et pas des moindres comme Hamilton et Vettel, déplorent cet alourdissement des F1 modernes, qui impacte fortement l'usure des pneus et briderait l'attaque en piste.
Cependant, des arguments existent contre les ravitaillements : d'abord, le coût induit par le matériel et le personnel spécialisé nécessaire à l'exercice; ensuite, le problème de sécurité; enfin, l'impact potentiellement négatif que cela aurait sur le spectacle, avec des qualifications faussées et des stratégies bloquées. "Les stratégies avec les ravitaillements sont plus prévisibles et permettent moins de variation en course et moins de surprise que dans le cas contraire'', indiquait l'an dernier James Allison, alors directeur technique de Mercedes, qui avait été déjà questionné sur le sujet.
On se rappelle en effet qu'à une certaine époque, les dépassements se jouaient davantage sur la stratégie de ravitaillement que sur la piste, provoquant de lénifiantes processions. Pour ce qui est du coût, Todt a préféré en rire: "Quand je vois la taille des motorhomes des équipes..."
Le président de la FIA a également confirmé sa volonté de réduire certaines aides au pilotage, notamment les systèmes anti-calage, afin de rendre les départs plus délicats pour les pilotes.
L'avis de leblogauto.com
Les ravitaillements et la F1, c'est une longue histoire. Leur réintroduction est régulièrement remise en selle. Inhérents à la course automobile à ses débuts, ils furent bannis de la F1 en 1984, puis réintroduits en 1994 dans une logique de spectacle. L'incident d'Hockenheim 1994 et l'affaire de tricherie Benetton ne refroidirent pas les autorités. Le système demeura en vigueur jusqu'en 2009, avant d'être une nouvelle fois prohibé pour des raisons de sécurité mais surtout de réduction des coûts.
Le poids des monoplaces est en effet une vraie question, mais l'allègement via la baisse de la charge d'essence est-il une bonne solution ? Les discussions promettent d'être encore bien animées d'ici la validation définitive de la règlementation 2021 !
Source : F1