Corée du Sud : La voiture électrique est le diable...pour l'emploi
C'est en tout cas ce que pense, de la voiture électrique, le responsable du syndicat de Hyundai Motors dans une interview à Reuters.
C'est en tout cas ce que pense, de la voiture électrique, le responsable du syndicat de Hyundai Motors dans une interview à Reuters.
Selon Ha Bu-young, patron du syndicat pour le groupe coréen, l'industrie automobile coréenne a mangé son pain blanc. En effet, avec des salaires plus élevés que chez certains pays voisins, les usines coréennes deviennent moins compétitives. General Motors doit fermer l'une de ses 4 usines dans le pays et pourrait aller plus loin encore.
Et Hyundai n'est pas épargné. Ventes en berne de certains véhicules et sur certains marchés, coûts salariaux élevés. Visiblement, Hyundai aurait même demandé à certains de ses employés de prolonger leurs vacances. Aussi, d'ici à parler de crise, il n'y a qu'un pas.
Mais, ce qui préoccupe surtout Ha, c'est le véhicule électrique. Il est même le Diable selon lui. En effet, une voiture électrique demande certes de la main d'oeuvre pour sa batterie, les trains roulants, la carrosserie et l'habitacle. Mais, sa chaîne de traction est - largement - plus simple que celle d'un véhicule thermique.
Aussi, le syndicaliste n'y va pas de main morte. Selon lui, un passage radical aux véhicules électriques mènera à une perte de 70% des emplois chez Hyundai. "Les voitures électriques sont un désastre. Elles sont le diable. Nous sommes très nerveux" déclare-t-il à l'Agence Reuters.
La production automobile coréenne vit une période compliquée. La production automobile coréenne est la 6ème au monde derrière la Chine, les USA, Japon, Allemagne, Inde. Quand en France, on s'enorgueillit de retrouver le niveau de 2011 (2,226 millions de véhicules produits en 2017), en Corée du Sud, on en produit 4,1 millions de véhicule en 2017 après un plus haut à 4,66 en 2011.
Mais, surtout, c'est un apport de devise important pour le pays avec la 5ème place mondiale en production automobile exportée. Plus de 2,5 millions de véhicules ont été exportés depuis la Corée du Sud en 2017. Après des années d'embellie et de croissance, certaines usines sont au ralenti et les directions cherchent comment faire des économies.
Par exemple chez Hyundai, on propose de supprimer certains avantages comme les "subventions" accordées à certains événements sportifs organisés (ou auxquels participent) des employés. Evidemment, du côté des salariés et de leurs représentants, on tient farouchement à ces acquis sociaux.
Le plus symbolique est sans doute l'ancienne division automobile de l'ex-chaebol Daewoo. Devenu depuis, General Motors Korea, le constructeur a lancé un plan de départ volontaire qui a été souscrit par 15% de ses salariés environ. Les salaires ont été gelés et les primes annulées.
Du côté de Hyundai, le syndicat présidé par Monsieur Ha a négocié une hausse d'un peu plus de 5% pour les salariés de Hyundai. Le syndicat va-t-il mettre des bâtons dans les roues des VE de son propre groupe ?
Hyundai a dévoilé au Salon de Genève 2018 le Kona électrique. Et au CES début 2018, c'était le Nexo, SUV à pile à combustible (donc électrique).
Illustration : Leblogauto.com
C'est en tout cas ce que pense, de la voiture électrique, le responsable du syndicat de Hyundai Motors dans une interview à Reuters.
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