Pour ceux qui aiment le réalisme
Le Mans (1971)
Proche du reportage, brut, ce qui expliquera en partie son échec commercial, le film, tourné en 1970, est porté à bout de bras par sa star, Steve McQueen. Très bon pilote en plus d'être un acteur mythique(il termine 2e des 12h de Sebring et a failli disputer le Mans avec Stewart, jusqu'au refus des assurances), McQueen s'implique à fond dans le tournage qui fut chaotique : démission du réalisateur John Sturges, accidents en cascade (dont David Piper amputé d'une jambe). A défaut de piloter pour les scènes de course, où il est doublé par le grand Jo Siffert, il réussit néanmoins à privatiser le circuit pour des prises de vue supplémentaires de haute volée et donne de sa personne au volant, comme dans les poursuites de Bullitt.
Grand Prix (1966)
Révolutionnaire en son temps, Grand Prix est réalisé par l'immense John Frankenheimer (French Connection). Tourné au cours de la saison 1966, avec des prises de vue faites sur de véritables grands prix, le film met en scène la lutte de 4 pilotes pour le titre mondial, avec en vedettes Yves-Montand, alias Jean-Pierre Sarti et James Gardner, mais aussi Toshiro Mifune (Les sept Samouraïs) et les caméos de Graham Hill, Jim Clark ou encore Fangio ! Avec ses caméras embarquées incroyables et ses split-screens, le film est une merveille de mise en scène et nous stupéfie grâce à l'immersion procurée par les scènes de course.
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Pour le grand spectacle
Rush (2013)
Le légendaire duel Lauda-Hunt de la saison 1976 est mis en scène avec brio par Ron Howard (Apollo 13), qui offre des scènes de course spectaculaires (mais avec beaucoup d'effets visuels). Le film vaut aussi par l'interprétation de ses acteurs, en particulier Daniel Brühl (Goodbye Lenin), parfait dans la peau du champion autrichien et Chris Hemsworth (Thor) en pétillant James Hunt. Le rythme est haletant et les faits sont assez fidèles à la véritable histoire.
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Le Mans 66 (2019)
On vous renvoie à notre critique récemment parue. Un excellent casting, une mise en scène efficace (James Mangold quoi), des scènes de course bien fichues avec des répliques à l'identique de Ford GT40 et Ferrari 330 P3. Alors, évidemment, l'histoire est repassée à la moulinette hollywoodienne, avec ses approximations et ses arrangements américano-compatibles, mais c'est quand même excellent.
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Jours de tonnerre (1990)
Avec Jerry Bruckheimer aux manettes pour produire (le Flic de Beverly Hills, Top Gun) Hans Zimmer au son et feu Tony Scott pour le réaliser, c'est le blockbuster par excellence. Le film a pour toile de fond la Nascar, la dure, la vraie de l'époque Dale Earnhardt. Des crashs, des duels de coqs, Tom Cruise en vedette, dans le rôle de Cole Trickle, un jeune loup ambitieux qui doit être canalisé, Robert Duvall en team-manager vétéran et rusé, puis, pour l'histoire à l'eau de rose incontournable du pop-corn movie, Nicolas Kidman, future madame Cruise dans la vraie vie. Tous les ingrédients d'un bon film à succès.
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Pour rigoler
Driven (2001)
A la fin des années 90, Sylvester Stallone arpente régulièrement le paddock et les grilles des grands prix de F1, signant un accord avec Bernie Ecclestone pour réaliser une superproduction sur la F1. Hélas, sur fond de désaccords contractuels (scénario et business), le projet tombe à l'eau et Sly se rabat sur le CART pour mener à bien son projet, tourné au cours de la saison 2000. Si le scénario n'a rien d'exceptionnel et joue la carte classique du vétéran qui doit guider vers le succès le jeune loup, on ne peut s'empêcher de rire devant les invraisemblances (les pilotes à la carrure de rugbymen, les plaques d’égout volantes, les monoplaces que l'on démarre comme une simple Clio), les effets spéciaux Amstrad, le casting digne d'une sitcom pour ados et une réalisation un peu aux fraises, confiée à Renny Harlin (pourtant auteur de Cliffhanger). Mais avec Burt Reynolds en clone de Frank Williams, Stallone en roue libre qui nous fait le coup des pièces de monnaie sur la piste (il faut regarder pour comprendre) et un petit cameo très bref de Jean Alesi, c'est collector !
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Michel Vaillant (2003)
Attention, accident industriel ! Adapter Michel Vaillant était une belle idée...à condition d'en respecter l'univers ! Produit par Luc Besson, le scénario se déroule lors des 24 heures du Mans. Deux voitures de compétition ont été engagées par l'équipe Dams aux 24 Heures du Mans 2002 spécialement pour le film. Il s'agit d'une Lola B98/10 en tant que Vaillante et une Panoz LMP01 Roadster S pour jouer la Leader. Mais la mise en scène poussive, qui essaie de singer Taxi, et les acteurs au charisme d'huître n'ont pas aidé.
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La course à la mort de l'an 2000 (1975)
Produit par Roger Corman, le roi du bis américain dans les années 60-70, c'est un monument de mauvais goût mais aussi une critique acerbe des dérives de la société consumériste américaine: une émission de téléréalité sous forme de course futuriste où tous les coups sont permis et où les concurrents marquent des points bonus en écrasant des passants. Un film inimaginable aujourd'hui, mais rassurez-vous, c'est tellement kitsch qu'on ne le prend pas au sérieux. Au casting, David Carradine alias "Frankenstein" et Sly Stallone alias Joe "Mitraillette" Viterbo, avant même qu'il ne tourne Rocky !
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mais aussi :
Drive to survive, la série Netflix sur la F1 actuelle.
Weekend d'un champion, un documentaire tourné par Roman Polanski en 1971 lors du grand prix de Monaco, qui suit de près Jackie Stewart.
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Senna, d'Asif Kapadia. Un (gros) brin partisan et pro-Senna, notamment dans le traitement de sa rivalité avec Alain Prost, le film mérite néanmoins le détour pour son montage et l'intérêt des images retraçant la carrière de Magic, et on ne peut s'empêcher de verser sa larme à la fin...