Un grand directeur de course du Moto GP
" Davide rejoint l'équipe Alpine F1 Team avec une grande expérience et de nombreux succès après plus de 20 ans de participation au championnat du monde de MotoGP, dont le dernier en date a été le titre de champion du monde pour le pilote Joan Mir, et le titre de champion par équipes pour son ancienne équipe. Nous nous réjouissons d'accueillir Davide alors que nous entamons la prochaine étape de notre voyage en Formule 1
Placé directement sous la direction de Laurent Rossi, Davide Brivio pourrait occuper le poste de directeur de course, mais ses fonctions précises seront communiquées ultérieurement. En tous cas, Davide Brivio, 57 ans, est une référence dans le monde du Moto GP. Après avoir dirigé des équipes privées puis la structure officielle de Yamaha en Superbike dans les années 90, Brivio fut appelé à la tête du team Yamaha en MotoGP au début des années 2000, lorsque la réglementation de la catégorie reine des Grands Prix passa du 500 cc deux-temps aux 800 cc puis 1000 cc quatre-temps.
C'est Brivio qui parvint à recruter Valentino Rossi, alors chez Honda, pour former une véritable "dream team" qui régna entre 2004 et 2010 sur le championnat. C'est aussi dans ces années-là, alors que Yamaha avait comme sponsor-titre FIAT, que Brivio fit la connaissance de Luca Di Meo, qui était alors le directeur marketing du constructeur turinois. Après une pause de quelques années comme consultant, l'italien est revenu en MotoGP en 2013 avec Suzuki, et y a occupé le poste de team manager jusqu'à cette saison, avec en apothéose le titre de Joan Mir.
C'est donc un homme de grande expérience et à succès qui rejoint le team Alpine, même si le défi est de taille, puisque Brivio n'a encore jamais dirigé d'équipe de sport automobile et doit découvrir un autre univers. Mais ses qualités humaines et managériales sont un plus évident, surtout au sein du team Alpine qui a la particularité d'être bicéphale, avec la partie moteur en France à Viry-Châtillon et la partie châssis en Angleterre à Enstone.
Alpine et Lotus pour une future berlinette ?
Dans une actualité décidément débordante pour Alpine, le A fléché ambitionne de devenir à terme une marque 100% électrique et surtout rentable. Trois projets ont été annoncés, déclinés dans la présentation sous les expressions "for me", "for us" et "for the weekend" : visiblement, une petite voiture reposant sur la plate-forme CMF-B, un crossover électrique à vocation plus familiale sur la plate-forme CMF-RV et une sportive qui remplacera l'actuelle A110. Et justement, celle-ci pourrait bien être le fruit du partenariat technique que Alpine vient de conclure avec Lotus.
Alpine et Lotus mèneront une étude de faisabilité complète pour l’ingénierie, la conception et le développement d’une "voiture de sport électrique de nouvelle génération"en tirant partie des ressources, de l’expertise et des installations des deux entités présentes en France et au Royaume-Uni. Le petit constructeur britannique (propriété du chinois Geely) commercialise cette année sa supercar électrique Evija. N'oublions pas aussi que, historiquement, des ponts ont été établis entre Lotus et le groupe Renault. Les premières Lotus Europa embarquaient des moteurs Cléon-Alu, et des liens puissants se tissèrent aussi en F1. Les Lotus noir et or pilotées par Ayrton Senna en 1985 et 1986 étaient propulsées par le V6 Turbo du Losange tandis que l'écurie de F1 Renault, rachetée fin 2010 par Genii Capital, avait été rebaptisée Lotus F1 Team entre 2011 et 2015...avant de redevenir Renault F1 Team en 2016 ! Le monde est petit. On se souvient que l'actuelle berlinette A110 aurait dû naître d'une entente conclue en 2012 entre Renault et Caterham, avant que le projet ne tombe à l'eau subitement en 2016.
Ce partenariat Alpine/Lotus pourrait aussi avoir des ramifications en compétition, puisque des projets de faisabilité seraient à l'étude en LMDH et aussi en Formule E.
« La signature de ce protocole d’accord avec Lotus montre l’approche allégée et intelligente que nous mettons en œuvre dans le cadre de la nouvelle stratégie de marque Alpine », a déclaré Laurent Rossi, patron d’Alpine. « Les deux marques ont un héritage incroyable et nous sommes très heureux de commencer ce travail ensemble, de trouver des solutions d’ingénierie sur mesure au développement d’une voiture de sport électrique de nouvelle génération. Cette collaboration, ainsi que notre transformation, marquent le début d’une nouvelle ère dans laquelle nous porterons le nom et la gamme Alpine vers le futur. Nous mettons la F1 au cœur de notre activité, en tirant parti de notre expertise interne et de nos meilleurs partenaires tels que Lotus pour injecter à nos voitures des performances, une technologie et une motorisation de pointe. »
Phil Popham, patron de Lotus, se réjouit de cette collaboration : « L’annonce d’aujourd’hui est la première étape de ce qui devrait être une collaboration extrêmement enrichissante entre nos marques emblématiques. Nous sommes fiers de collaborer avec le Groupe Renault dans le cadre de cette collaboration en partageant l’expertise et les capacités techniques de Lotus et en tirant parti de notre longue expérience de collaborations fructueuses. Nos entreprises ont beaucoup en commun, d’un pedigree innovant dans le domaine de la légèreté, aux voitures de sport gagnantes de championnats qui fonctionnent autant sur la route que dans l’arène du sport automobile. C’est un choix bien naturel à bien des égards et le co-développement d’une voiture de sport électrique est extrêmement excitant pour nos entreprises. »
Bref, entre un plan produit qui annonce enfin du nouveau (même si les puristes seront sans doute déçus du 100% électrique) et des ambitions sportives affirmées, Alpine est, espérons-le, sur de bons rails pour (re)devenir cette grande marque sportive française.
Source : Alpine