Rennes, ville la plus embouteillée, et c'est fait exprès
Une étude de nos confrères d'Auto Plus montre que Rennes est devenue en quelques mois la ville la plus embouteillée de France pour le mois de septembre.
Une étude de nos confrères d'Auto Plus montre que Rennes est devenue en quelques mois la ville la plus embouteillée de France pour le mois de septembre.
Cet état de fait peut être constaté tous les matins et tous les soirs par les Rennais ainsi que tout ceux de la zone urbaine ou ceux en transit. De plutôt fluide avec quelques zones dures comme la sortie 15 (Porte des Longchamps), son opposée la 3a (Porte de Beaulieu) ou encore la route de Lorient (n24), l'agglomération rennaise est passée en quelques semaines à peine à un gloubi-boulga de voitures empilées les unes derrière les autres. C'est pire que lors de l'expérimentation de la rocade à 70 km/h. C'est dire.
Comment en est-on arrivé là en quelques semaines ? A cause de nombreux travaux, tous faits en même temps, et qui empêche une circulation intra-rocade fluide, ce qui se répercute sur la rocade et à plusieurs kilomètres de Condate. Mais, aussi à cause de la réduction de certaines voies de circulation.
Selon l'étude qui regarde les données des GPS Tom-Tom, ce sont 18h05 de perdues dans les bouchons en moyenne pour le mois de septembre. Rennes détrône Marseille ! Et pourtant en janvier 2020, Rennes n'était "que" 14e ville embouteillée de France. Belle "remontada" pour la 10e ville de France par habitants.
Il y a plusieurs facteurs. Déjà, le télétravail, s'il existait encore, n'existe plus depuis la rentrée. Ensuite, il y a à Rennes aussi une baisse de fréquentation des transports en commun de 10% environ. Et, malgré un covoiturage très développé (et encouragé par la STAR, le réseau de TC de la métropole de rennaise), les congestions sont de pire en pire. Cela va même jusqu'à embouteiller la deuxième couronne habituellement fluide.
Questionnée sur cet état de fait, la Maire de Rennes, Nathalie Appéré, "assume". Oui, elle assume avoir lancé de nombreux travaux en même temps, et profiter même de la construction de la deuxième ligne de métro pour cela. Plus les routes sont encombrées et plus son plan se met en place.
Citée par 20 Minutes, la Maire déclare : "Il y a encore des habitudes qui n’ont pas repris, notamment en ce qui concerne les transports en commun. Les difficultés, je ne les nie pas, elles existent. Mais on ne résoudra pas le problème en créant de nouvelles infrastructures routières". Déjà, ne pas réduire celles qui existent serait pas mal.
"La livraison de la deuxième ligne de métro [prévue début 2022] sera une réponse importante à ce problème, avec 50 000 voitures en moins dans l’intrarocade" ajoute-t-elle. Voilà le plan : bordéliser la route pour que le métro soit vu comme LA solution. Mais, comme ailleurs, ce métro reste intrarocade (donc en gros Rennes et Cesson-Sévigné).
Les nombreuses personnes qui viennent de la périphérie, et qui n'ont que les cars régionaux, en seront quittes pour garder leurs voitures et leurs bouchons encore longtemps.
La deuxième phase du plan, ce sera des trambus. Ils devraient innerver la périphérie proche (la Métropole). Mais, ces derniers ne sont pas attendus avant 2026 !
Il y a encore quelques mois, Rennes et sa zone urbaine étaient un "régal" pour circuler. Pas de bouchon ou presque (à part les soirs de match au "Roazhon Park"), une circulation rapide qui permet de ne pas perdre de temps pour aller de A à B, et des transports en commun tout de même très utilisés car pratiques (les deux parkings aux terminus de la ligne 1 par exemple, les nombreux bus de la proche banlieue, etc.).
Désormais, même les bus sont bloqués et Rennes décroche ainsi le titre de ville la plus embouteillée. Ou quand l'idéologie est plus forte que la logique et le bien public. En périphérie, de nombreuses villes de la Métropole commencent à grogner face à cette partition jouée en solo de la ville de Rennes.
Tout comme la Maire de Paris Anne Hidalgo, Nathalie Appéré a choisi de réduire certains grands axes fondateurs du plan de circulation de Rennes durant les confinements. Certains lui reprochent de ne pas avoir attendu la livraison de la ligne B pour congestionner la ville. Le pire ? Les pistes cyclables sont indécentes et pas encore prêtes elles non plus. Certaines pistes sécurisées venant de la périphérie sont promises depuis plus d'un an, et toujours espérées.
A Rennes comme à Paris, on "assume". La Maire reconnait qu'une grande partie des automobilistes n'ont pas d'autre alternative. Mais, visiblement, elle s'en fiche. Ils ne votent pas pour elle.
De nombreuses personnes ont vu leur trajet passer de 15 minutes à plus de 45. Et dire que le but est officiellement de réduire la pollution ! En 2015/2016 (octobre à septembre), la Maire avait voulu absolument abaisser la vitesse de la rocade de 90 km/h à 70 km/h. Déjà à l'époque, cela avait créé bouchons, pollutions, et accidents. Désormais, elle "assume" tout cela. A l'époque, elle avait au moins reconnu que l'expérience était un échec et était revenue en arrière.
A noter qu'une circulation compliquée entraînera de facto une hausse de la pression immobilière pour habiter au plus près de Rennes. C'est une chose qu'avaient évitée Edmond Hervé et Daniel Delaveau les précédents Maires de Rennes, travaillant de concert avec les villes satellites pour qu'elles se développent en gardant une moyenne des loyers acceptable.
Illustration : Stade Rennais Online, modifiée par leblogauto.com
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