Automobiliste, vous avez décidé de traverser ou de passer quelques jours de vacances en Belgique. Bonne idée, mais pour éviter que votre voyage ne se transforme en parcours du combattant, voici quelques conseils avisés. Tout dabord, sachez quen Belgique, le gendarme, désormais appelé policier fédéral, utilise encore le bon vieil appareil à film argentique pour vos photos souvenir. Les routes flamandes et la province de Liège accueillant davantage de radars automatiques que les autres régions. Sinon, la voiture ou la camionnette banalisées vous attendront cachées dans les fourrés ou sur la bande darrêt durgence. Mais la police belge a récemment acquis des équipements permettant de mesurer la vitesse depuis les ponts. Méfiez-vous aussi des Peugeot 406 bleu marine.
La première chose à savoir cest quen Belgique, on roule à droite. Ceci dit, beaucoup de distraits semblent apprécier la bande centrale sur autoroute. Un comportement qui rend certains Belges hystériques. Des autoroutes où il faut, officiellement, rouler à 120 km/h. Peu importe la météo. Néanmoins, la verbalisation ne débutera quà 127 km/h. Les 10 premiers km/h excessifs vous seront facturés 50 euros et puis on ajoutera 5 euros par km/h supplémentaire. En agglomération, et surtout en zone 30, le calcul est plus radical : 10 euros par km/h au-delà du seuil des 10 km/h de trop toujours facturés à 50 euros. De quoi calmer les ardeurs. Surtout quen Belgique, qui dit école dit zone 30. Même un dimanche à 2 heures du matin (et oui, les écoliers belges travaillent parfois tard). Ceci dit, les étrangers bénéficient dun avantage. Si la maréchaussée ne vous interpelle pas, vous avez peu de risque de voir arriver le PV dans votre boîte aux lettres. Attention toutefois, les plaques jaunes (Luxembourg, France, Pays-Bas) sont souvent suspectes aux yeux de certains officiers. Ah oui, au fait, la police belge utilise des leurres : des véhicules dintervention ou des motards en carton déposés sur le bord de la route. Ce qui a pour effet de faire freiner les automobilistes paranoïaques.
Un autre truc : pensez à garder vos distances. Ce nest pas pour respecter une quelconque règle de circulation mais pour voir à temps les nombreux nids de poule qui jalonnent les routes belges et wallonnes en particulier. À ce titre, la E411 doit certainement détenir le record du monde dautoroute la plus souvent en réfection. Vive les bouchons. Bref, hormis léclairage des autoroutes, le réseau est moins bon que dans beaucoup de pays limitrophes. Dailleurs, un Belge sait doffice quand il est de retour dans son pays : il entend la route sous ses roues. À se demander si certaines portions ne sont pas recouvertes de tôle ondulée. Et en hiver, il arrive que certaines provinces « oublient » de faire un épandage préventif. Leur fonctionnaire responsable, cloîtré dans son bureau, étant persuadé quil ne neige pas puisque son ordinateur dit quil ne va pas neiger. Expérience vécue
Une autre particularité des règles de circulation belges : la priorité de droite facultative. En réalité, cette idée nest pas mauvaise, mais comme les autres adeptes de la priorité de droite ny ont pas pensé et que cela complique les constats daccident, et donc le travail des assurances, un lobby a semble-t-il convaincu le ministre responsable de modifier cette règle dici octobre. En attendant, durant tout cet été, si vous vous arrêtez à un carrefour fonctionnant sous le régime de la priorité de droite et bien vous perdez votre priorité. Tous les autres en profiteront bien sûr pour vous souffler la politesse et vous devrez attendre que tout le monde soit passé. En Flandre, on applique aussi le système de la tirette dans les goulots. En gros, on va jusquà lobstacle sur sa bande respective. Ensuite, on alterne les passages. Un coup celui qui est sur la bande de gauche, un coup celui qui est sur la bande de droite.
Soyez aussi vigilant aux piétons : ils ont priorité dès quils manifestent leur intention de traverser. Les cyclistes ont aussi certains avantages comme celui de sinstaller devant les voitures aux feux de signalisation et de pouvoir remonter certains sens interdits. Pour le savoir, il faut vérifier si sous le panneau de sens unique on ne trouve pas un petit vélo avec une double flèche. Si ce vélo dans le rectangle blanc est présent, évitez de serrer à gauche, vous risquerez de choquer un adepte de la petite reine.
Difficile de faire le tour de toutes les règles de circulation. On va donc devoir sarrêter là. Mais il est important de conclure sur les jargons et les particularités linguistiques de la Belgique. Dans ce petit royaume on parle, officiellement, trois langues : français (ouf !), néerlandais (bon courage) et allemand (ah bon ?). Ne rêvez pas, hormis dans les communes dites à facilité et à Bruxelles, toutes les indications seront unilingues. En français en Wallonie, en néerlandais en Flandre et en Allemand dans les cantons du lEst entre Liège et lAllemagne. Autant savoir que Lille si dit Rijsel en flamand, Liège Luik (Lüttich en allemand), Mons Bergen, Namur Namen, Courtrai Kortrijk, Jodoigne Geldenaken, Tournai Doornik, Ypres Ieper, Notre Dame au Bois Jezus-Eik, etc. Si vous tombez sur des infos routières en français, on vous parlera de « berme centrale », il sagit du terre-plein séparant les voies de circulation des autoroutes. Certaines radios informent également les automobilistes de certains contrôles radar. Enfin, si on vous appelle Bob, cela veut dire que vous ne buvez pas avant de prendre le volant. Voilà, jespère que ces petits conseils vous aideront à traverser ce territoire hostile sans trop de difficultés. Bonne route quand même.
Photos : Police Fédérale et MET