Hydrogène bas carbone : suprématie de la Chine !
par Elisabeth Studer

Hydrogène bas carbone : suprématie de la Chine !

L’hydrogène, méthode « miracle » pour préserver la planète et s’affranchir des grands producteurs de pétrole, vraiment ? L’alternative pourrait mine de rien créer un nouveau leader mondial : la Chine !

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La Chine « dominante » sur les électrolyseurs bas carbone

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) indique ainsi dans un rapport qu’à la fin de l’année 2023, la Chine contrôlera la moitié de la capacité installée d'électrolyseurs produisant de l'hydrogène bas carbone dans le monde. "Après un lent démarrage, la Chine a pris la tête du déploiement des électrolyseurs : d'ici la fin de l'année, la capacité installée d'électrolyseurs en Chine devrait atteindre 1,2 Gigawatt, soit 50% de la capacité mondiale de production", précise l'AIE dans ce rapport consacré à l'hydrogène.

En juillet 2023, la Chine a ainsi annoncé avoir mis en service la plus grande installation de production d’hydrogène par électrolyse du monde. Une méga-centrale qui en annonce d’autres, plus grandes encore.

Pour rappel, les électrolyseurs sont les équipements qui permettent de séparer de façon industrielle l'hydrogène et l'oxygène au sein de la molécule d'eau (H20) via de l’électricité. Laquelle provient elle-même de sources peu ou pas carbonées (énergie solaire, éolienne, hydro-électrique ou nucléaire).

Les électrolyseurs deviennent désormais essentiels pour remplacer le mode de production traditionnel de l'hydrogène industriel. Lequel était jusqu'à présent issu du gaz méthane (CH4) fossile, méthode souvent associée à l'industrie pétrochimique, certes peu onéreuse mais à l’origine d’importantes émissions de CO2.

Sinopec : le roi du pétrole chinois, plus grand consommateur d’hydrogène en Chine

Sinopec, géant chinois du pétrole, du gaz et de la chimie est quant à lui le plus grand consommateur d’hydrogène (H2) en Chine, à hauteur de 4,5 millions de tonnes chaque année.

Le groupe l’utilise essentiellement pour traiter le pétrole et fabriquer des produits pétrochimiques.

Ses besoins en hydrogène devraient encore progresser, la compagnie pétrolière s’étant lancée récemment dans la vente d’hydrogène en tant que carburant pour le secteur du transport. Sinopec a ainsi construit un total de 74 stations à hydrogène, destinées à distribuer 45 tonnes par jour pour ravitailler 9 000 véhicules à pile à combustible.

Cet hydrogène est toutefois produit aujourd’hui à partir d’hydrocarbures fossiles, et Sinopec déclare mener des développements technologiques pour « pour produire de l’hydrogène propre et permettre au pays de passer à un système énergétique plus vert et plus durable. »

Ralentissement des projets de nouvelles installations suite à l’inflation

Selon l'AIE, la production d'hydrogène bas carbone pourrait atteindre 38 millions de tonnes en 2030, si les projets d’ores et déjà annoncés se concrétisent. L’Agence s'inquiète toutefois de la hausse des coûts des équipements due à l'inflation, qui "met des projets à risque" et "réduit l'impact des aides gouvernementales". "Certains projets ont révisé leurs estimations initiales de coûts jusqu'à 50%", précise ainsi l'AIE.

Lenteur du passage de l’hydrogène gris à l’hydrogène dit vert

L'agence s'inquiète parallèlement de la lenteur du remplacement de l'hydrogène gris, produit de manière traditionnelle, par l'hydrogène « vert » au niveau mondial.

"En 2022, la progression de l'utilisation de l'hydrogène bas carbone est très lente, couvrant seulement 0,7% de la demande mondiale d'hydrogène", souligne le rapport, "ce qui implique que la production et l'utilisation d'hydrogène en 2022 a émis 900 millions de tonnes d'équivalent CO2". "L'utilisation d'hydrogène bas carbone est encore loin de ce qui est nécessaire pour satisfaire les objectifs climatiques", souligne le rapport. L'AIE souhaite aussi plus de coopération internationale pour "éviter une fragmentation du marché".

Notre avis, par leblogauto.com

Vous l’aurez compris : l’hydrogène est loin d’être la panacée et la solution miracle que l’on tente de nous vendre. Histoire avant tout de booster l’économie …

Quant à la Chine, ses capacités en font déjà un leader.

L’installation chinoise rendu opérationnelle en juillet dernier a une capacité de production initiale de 10 000 tonnes d’hydrogène par an, et est prévue pour pouvoir produire jusqu’à 20 000 t/an. Elle est équipée de 52 électrolyseurs de 5 MW, pour une puissance totale de 260 MW. Le site peut stocker 210 000 m3 d’hydrogène et les canalisations ont un débit maximal de 28 000 m3/h.

À titre de comparaison, le futur plus grand site de production d’hydrogène « vert » de France sera équipé d’un électrolyseur de 40 MW. Il sera donc 6,5 fois moins puissant que son homologue chinois.

Sources : AFP, AIE, Sinopec

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Pour résumer

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) indique ainsi dans un rapport qu’à la fin de l’année 2023, la Chine contrôlera la moitié de la capacité installée d'électrolyseurs produisant de l'hydrogène bas carbone dans le monde.

Sinopec, géant chinois du pétrole, du gaz et de la chimie est quant à lui le plus grand consommateur d’hydrogène (H2) en Chine, à hauteur de 4,5 millions de tonnes chaque année.

Le groupe l’utilise essentiellement pour traiter le pétrole et fabriquer des produits pétrochimiques.

Ses besoins en hydrogène devraient encore progresser, la compagnie pétrolière s’étant lancée récemment dans la vente d’hydrogène en tant que carburant pour le secteur du transport. Sinopec a ainsi construit un total de 74 stations à hydrogène, destinées à distribuer 45 tonnes par jour pour ravitailler 9 000 véhicules à pile à combustible.

Cet hydrogène est toutefois produit aujourd’hui à partir d’hydrocarbures fossiles.

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