L'usine en Normandie ? Sans doute aux oubliettes. Et la Machina, la supercar à hydrogène ? Sans doute dans un placard pour de bon. "Par jugement en date du 19 juillet, le tribunal de commerce de Paris a ouvert au bénéfice de la société Hopium une procédure de redressement judiciaire pour une période initiale de 6 mois (jusqu'au 19 janvier 2024), éventuellement renouvelable pour 6 mois" selon le communiqué de la société.
Mais, Hopium promet de rembourser les dettes et que de l'argent frais devrait arriver de la part de son partenaire, le fonds Atlas Special Opportunities. Cet apport devrait permettre de continuer l'activité pour une année et de développer la pile à combustible. En effet, Hopium change un peu son fusil d'épaule en mettant de côté la Machina pour se recentrer sur la commercialisation de sa PàC hydrogène. Ce recentrage avait été annoncé au printemps dernier.
Toutefois, cette PàC n'est pas encore là. Ainsi, Hopium explique que "ce soutien va permettre à Hopium de poursuivre le développement de sa pile à hydrogène jusqu’au niveau technologique TRL 6 (démonstration d’un prototype ou d’un modèle de système/sous-système dans un environnement représentatif)".
Avec différentes augmentations de capital (AK), Hopium n'arrive tout de même pas à s'en sortir et affichait au 31 décembre 2022 des capitaux propres négatifs à -10,4 millions d'euros et une trésorerie à -1,3 million d'euros selon les résultats 2022. Hopium a déjà procédé au départ de 35 salariés au début de l'année 2023 via une rupture conventionnelle collective (RCC).
L'action de la société avait été suspendue le temps de l'annonce avant de reprendre sur Euronext Growth à Paris. A la reprise, l'action qui était à 0,92 € s'est retrouvée chahutée en chutant à 0,4 € avant de se reprendre et terminer à 0,733 €. En mars, l'ancien Ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui était devenu le patron d'Hopium en quittant le Gouvernement, était débarqué de son poste.
L'avenir de l'hydrogène fait débat
L'utilisation de l'hydrogène dans les transports fait encore débat entre constructeurs, industriels, etc. Certains poussent pour un hydrogène utilisé dans les transports personnels (voitures, etc.) tandis que d'autres lui préfèrent les transports lourds, en commun ou non. Enfin, les plus pragmatiques préfèrent l'utilisation du H2 directement dans l'industrie qui est une grande consommatrice de l'hydrogène sans avoir forcément besoin de le comprimer (la compression consomme beaucoup d'énergie NDLA).
C'est comme cela que l'on a BMW ou Toyota (pionnier et qui y croit fortement) qui poussent pour la voiture à hydrogène comme l'Hopium Machina, et les autres constructeurs qui mettent l'hydrogène dans les fourgons utilitaires. Enfin, certaines villes comme Le Mans, Belfort, etc. misent sur l'hydrogène pour les transports en commun.