Dotés de quatre réservoirs de 30 kg d'hydrogène sur le toit et d'une pile à combustible, six bus fabriqué par la société française Safra, couvriront une ligne de 13 km entre les communes de Bruay-La-Buissière et d'Auchel et seront rechargés quotidiennement dans cette station, inaugurée en présence de nombreux élus locaux, partenaires et responsables d'entreprises.
"Nous produisons notre propre hydrogène sur place avec une électrolyse de l'eau: on sépare des molécules d'oxygène et d'hydrogène, l'hydrogène est stocké puis comprimé et c'est cela qu'on va mettre dans le bus", a expliqué à l'AFP Sophie Masure, chef du projet au syndicat mixte des transports Artois-Gohelle.
"Cela ne changera absolument rien en terme de qualité de transport pour l'usager sauf que le bus sera comme un bus électrique, silencieux", a-t-elle ajouté, voyant dans cette "solution complètement verte" un "pari pour l'avenir".
Le "projet hydrogène", nécessitant 12,9 millions d'euros d'investissements, a mobilisé l'expertise de plusieurs entreprises françaises - outre Safra, Engie, Michelin, McPhy - et devrait permettre d'économiser quelque 530 tonnes de CO2 par an.
Il s'inscrit dans un projet de réorganisation globale du réseau de transports, dont l'investissement total s'élève à 405 millions d'euros, incluant notamment l'achat de bus hybrides, d'importants travaux de voirie, la rénovation de dépôts de bus ou encore des transformations de la billetterie.
"Face à l'urgence climatique et à la pollution, nous devons passer à la vitesse supérieure. Les questions de santé et d'environnement sont corrélées", a déclaré Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, qui a investi quelque 2,7 millions d'euros dans le projet hydrogène.
"Nous croyons vraiment à l'avenir de l'hydrogène: nous allons aussi en développer les études", a-t-il ajouté, se disant fier de voir sa région "à la pointe de cette transition économique et sociétale".
L'hydrogène est "une voie d'avenir pour les bus, les cars et les transports routiers qu'il faut pousser en avant au niveau européen, car c'est un enjeu industriel très fort", a pour sa part affirmé Thierry Mallet, PDG du groupe Transdev qui exploitera cette ligne dès la fin de l'été.
"Nous avons encore besoin d'optimiser les coûts, mais cela marche et c'est une réalité économique", a-t-il ajouté.
Par AFP