Personnalité à part dans le milieu de la collection, le marseillais Jean Guikas vend des voitures de collection et de compétition depuis 1989 à travers la société GTC. Les véhicules qu’il propose à la vente n’étaient pas en dépôt mais sa pleine propriété. Une partie conséquente de sa collection était proposée à la vente dans le cadre d’un évènement organisé par RM Sotheby’s sur le circuit du Castellet, ce qui a permis notamment d’effectuer des démonstrations des nombreux modèles de course engagés !
Ferrari, succès garanti
Sans surprise, c’est un trio Ferrari qui domine le classement des ventes. La timballe est remportée par une 250 GT Berlinetta Competizionede 1955, carrossée par Pininfarina à seulement 3 exemplaires ! Restaurée par Ferrari en 1977, elle a bénéficié ensuite d’une restauration du V12 Colombo en 1995. Elle a été adjugée à 6.192.500 euros.
Vient ensuite une Ferrari 250 GT Cabriolet de 1958 partie à 4.420.625 euros. Préservée dans son jus d’origine, sa restauration avait révélé qu’elle avait été équipée d’élégantes et discrètes grilles de ventilation sur ses ailes avant, visibles sur les photos datant de ses toutes premières années. La personnalisation avant l’heure ! Le podium des ventes est ensuite complété par une Ferrari 575 GTC de 2005 pour 2.648.750 euros. Engagée dans le championnat italien de GT, cette voiture de compétititon a la particularité d’être le dernier modèle de compétition du cheval cabré propulsé par un V12 !
L’Alpine mystère, l’Iso de Johnny, etc
Les 24 heures du Mans étaient d’ailleurs à l’honneur dans cette vente. Les 4e et 6e meilleures ventes ont été réalisées par des prototypes. C’est d’abord le cas de l’Alpine Renault A442 qui a été vendue pour 2.255.000 euros, accompagnée également de stoc de pièces détachées vendues séparément. Le châssis 4422 du lot, seul parmis les 4 existants à être détenu par un particulier, a été la propriété de Jean Sage puis par Adrien Maeght qui l’a exposé pendant 25 ans dans son musée de l’automobile de Mougins. Revenu à Jean Guikas en 2014, elle a été restaurée et a effectué une demonstration sur le circuit.
Le dossier présenté affirmait apporter des preuves photographiques solides attestant qu’il s’agissait du modèle ayant gagné les 24 heures du Mans 1978 avec Jean-Pierre Jaussaud et Didier Pironi, mais l’identité du châssis victorieux est sujet à caution depuis des années et Renault semble en désaccord avec cette affirmation.
Dans un addendum du guide, Renault faisait savoir que « pour les 24 Heures du Mans 1978, la voiture portant le numéro de course « 2 » était le numéro de châssis 4423, et la voiture portant le numéro de course « 3 » était cette voiture, numéro de châssis 4422. Le châssis 4422—ayant affiché le numéro « 3 » pendant la course—a été redécoré avec le numéro « 2 » après les 24 Heures du Mans 1978 afin d’être utilisé à des fins promotionnelles et d’exposition.
L’incertiude a peut être joué puisque l’estimation tablait sur une fourchette entre 4 et 5 millions, soit le double de ce qui a été obtenu.
Une Ferrari 512 BB LM de 1981 est également partie pour 1.973.750 euros. Ce modèle animé par un 12-cylindres à plat 5 litres, capable de développer 550 ch, marquait un retour semi-officiel de Ferrari au Mans, même si les résultats escomptés ne furent pas couronnés de succès. Cette voiture fait partie de 16 BB/LM Série 3 de compétition fabriquées entre 1980 et 1982.Ayant fait récemment l’objet d’une certification par Ferrari Classiche, cette 512 BB/LM très bien préservée d’origine est vendue avec le « Red Book » qui confirme qu’elle est équipée de son moteur d’origine (« matching numbers ») et d’une transmission du type adéquat.
D’autres modèles sont sortis du lot, comme une Iso A3/C de 1965. Créée par ce petit constructeur audacieux, elle a été dévoilée au Salon de Turin 1963. L’A3/L se voulait être une fastueuse GT, alors que l’A3/C était une voiture de compétition développée et soigneusement affûtée par Giotto Bizzarrini, connu pour être l’ingénieur en chef de la célèbre Ferrari 250 GTO. Les deux versions, tourisme et compétition, eurent tôt fait d’acquérir une brillante réputation du fait de l’attrait de leur style dû à Giorgetto Giugiaro, de chez Bertone, et de leurs puissants V8, dans le cas présent dérivé de celui de la Chevrolet Corvette.
L’exemplaire proposé est une rare A3/C très recherchée, construite à Modène par la Carrozzeria Sports Cars de Piero Drogo. Sa carrosserie constituée de duralumin aviation, un alliage d’aluminium, de cuivre et de magnésium léger et souple mais très difficile à souder, devait être assemblée par rivetage, comme c’est le cas pour les avions, mais elle lui permettait de gagner du poids et de ne peser que 969 kg. Cette voiture est la huitième des dix A3/C construites en 1964 ; elle fut livrée neuve à un certain… Johnny Hallyday !
Quelques F1 étaient aussi de la partie : une March 77 Cosworth, la « mémorable » Footwork Porsche de 1991 avec un V12 entré dans les annales de la lose, et une Prost Peugeot AP03 de 1999, étonamment présentée dans une livrée 2001.
Ferveur italienne, luxe français, etc
La passion de Jean Guikas pour les belles italiennes ets manifeste, puisqu’on a pu apprécier une Countach LP400 de 1975, une Bizzarrini 5300 GT Strada de 1968, un Spider Maserati Ghibli 4.7 de 1970 ou encore une Ferrari 365 GTB/4 Daytona de 1969. D’autres GT de course étaient présentées, dont une Lister Storm de 2001, une Jaguar XJ220 CLM de 1993 et une Ferrari 360 GTC de 2006. La France était à l’honneur aussi avec une splendide Delage D8 S Cabrio de 1933, acquise pour plus de 800.000 euros, une Facel Vega Face II ou encore une Delahaye 135 MS Cabriolet de 1950. Un luxe à la française malheureusement révolu…
images : RM Sotheby’s
Elle est partie à combien la Lola B12?
241.000 euros et des poussières
J’ai le souvenir d’une démonstration de l’alpine victorieuse au mans lors de coupes de l’Age d’Or à Montlhéry. En descendant de l’auto prétée par Renault, Jean-Pierre Jaussaud rappelait les problèmes de Boite de vitesse de fin de course qu’il avait retrouvé sur la voiture qu’il venait de piloter.
très intéressant