Rétro : Ford en F1

Ford reviendra en Formule 1 en 2026 dans le respect des traditions : non pas comme constructeur à part entière – l’expérience Jaguar a vacciné – mais comme partenaire technique et bien sûr porte-étendard marketing.

V8 DFV : le roi des seventies

A peine auréolé de son triomphe au Mans en 1966, Ford révolutionne la Formule 1 en 1967. C’est plutôt Cosworth qui en est responsable, le motoriste britannique, fondé en 1958, ayant été soutenu financièrement par Ford pour développer son fameux V8 DFV à hauteur de 100.000 livres. Travaillant depuis le début des années 60 sur des bases mécaniques Ford, Cosworth délivre ici le V8 DFV (Double Four Valves = Double arbre à cames et quatre soupapes par cylindre) de trois litres qui domine la Formule 1 pendant une quinzaine d’années. Entre 1967 et 1983, le bloc, qui équipe 80% du plateau, remporte 155 courses. Il obtient la totalité des pole positions de la saison en 1969 (réédité par Mercedes en 2014) remporte toutes les courses et tous les meilleurs tours en 1969 et 1973, année où il monopolise tous les podiums de la saison.

Proposé à partir du début 1969 comme moteur client pour une somme de 7500£ l’unité, le moteur est une révolution. Jackie Stewart en parle « comme un truc débarquant d’une autre planète. » Un bloc qui allait permettre aux « garagistes » de défier la Scuderia Ferrari.

Le trou d’air des années 80

Ce moteur V8 de 2 993 cm3 qui développe 405 ch à 8 750 tr/min à ses débuts, gagnant le Grand Prix des Pays-Bas 1967, et par évolutions successives, est monté jusqu’à 466 ch à 10 500 tr/min, en 1972-1973 pour finir à 495 chevaux au début des années 80. Le dernier succès est décroché par Michele Alboreto sur Tyrrell en 1983, mais déjà la nouvelle arme technologique est sur le point de tout écraser La domination de Ford prend fin avec l’avènement des turbos, où ce sont les grands constructeurs comme Renault, Ferrari, Honda et BMW qui trustent les succès, disposant de moyens technologiques et financiers bien supérieurs. En 1986, Cosworth développe un bloc turbo 6 cylindres en V à 120° qui équipe Lola Haas puis Benetton, mais sans succès.

1994, le dernier titre

C’est avec le retour des moteurs atmosphériques que le motoriste, toujours soutenu par Ford, retrouve des couleurs. Alors que le Ford Cosworth DFR, dérivé du DFV,  est le moteur de base, qui permet à bon nombre de petites équipes d’avoir de quoi faire avancer leur châssis, c’est la gamme des HB plus évoluée qui permet à Ford de renouer avec le succès, culminant avec le Ford Zetec R grâce auquel Benetton et Michael Schumacher coiffent le titre en 1994.

De Stewart à Jaguar

A partir de 1997, Ford soutient plus ouvertement la nouvelle équipe Stewart. Après deux première saisons décevantes où les soucis mécaniques furent légion, Ford, qui a acquis Cosworth entre temps, conçoit pour 1999 un nouveau moteur CR1, un V10 à 90% plus puissant qui permet à Stewart de remporter son unique grand prix en Europe. En 2000, Stewart est rachetée par Ford qui la transforme en Jaguar Racing. Jusqu’en 2004, Jaguar vivote et ne parvient pas à concrétiser malgré un budget conséquent. La dernière victoire est même décrochée par l’équipe cliente Jordan en 2003 au Brésil, avec le V10 3 litres CR-4. C’est en 2004 que l’on trouve les dernières F1 badgées Ford Cosworth.

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