Rétro 40 ans déjà : KITT, viens me chercher !

La bagnole, star du petit écran dans les eighties

Dans les années 80, les justiciers, policiers ou non, sont légion : Starsky et Hutch, l’homme qui tombe à pic, Rick Hunter, Miami Vice etc…et un bon justicier se doit d’avoir une monture adéquate. Que serait Sonny Crockett sans sa Ferrari Testarossa blanche, Thomas Sullivan Magnum sans sa Ferrari 308 ou Colt Seavers sans son pick-up GMC Sierre Grande ?

A cette époque aussi, les placements de produit explosent au cinéma ou à la télévision, et la mode est aussi à la science-fiction. Les constructeurs automobiles y voient une aubaine pour faire la promotion de leurs nouveaux modèles et se doter d’une image avant-gardiste. Glen Larson, à qui l’on doit justement les séries Battlestar Galactica et L’homme qui tombe à pic, produit une nouvelle série qui est diffusée à partir de septembre 1982 sur la chaîne NBC : Knight Rider, plus connue en France sous le nom de K2000. La série met en scène Michael Long, un ancien détective de police gravement blessé au visage et laissé pour mort lors d’une opération et qui, après avoir reçu une chirurgie faciale et une nouvelle identité sous le nom de Michael Knight, est engagé par Devon Miles, directeur de l’organisation de justice publique FLAG, pour lutter contre la criminalité avec des moyens inédits, dont un véhicule ultra sophistiqué à hautes performances, doté d’une intelligence artificielle révolutionnaire avec laquelle il pourra communiquer : la Knight Industries Two Thousand, alias KITT.

Pontiac Transam 82 :  de la gueule mais pas trop de muscles

La voiture en question, héroïne de la série au même titre que le personnage de Knight incarné par David Hasselhoff, est basée sur la version Transam de la Pontiac Firebird, dont la 3ème génération vient justement d’être lancée en 1982. Anecdote marrante, au moment où les producteurs cherchaient le modèle adéquat un train de la General Motors transportant des Pontiac Firebird toutes neuves dérailla ! Les voitures étant devenues invendables suite aux dégâts, Universal vit là une occasion en or, et en les acheta selon certains pour 1$ pièce ! Le studio ne finança que le modèle transformé et utilisé pour les gros plans et les intérieurs, qui couta la bagatelle de 100.000 $ de l’époque.

Contrairement à la précédente génération, qui était née au début des années 70 en pleine folie des Muscle Cars, la nouvelle Firebird est plus moderne dans sa conception mais n’a plus rien à voir avec la pony car rageuse que fut son aînée. Les chocs pétroliers et la crise économique sont passés par là, et la voiture a dû énormément gagner en efficience. Elle pèse 230 kilos de moins que la génération 2 et bénéficie d’une ligne très aérodynamique avec un coefficient de traînée de 0.32, fruit d’études poussées en soufflerie. Les designers sont allés très loin dans les détails, avec des boîtiers de rétroviseurs latéraux en alliage métallique léger, presque en forme de cône, ou encore des essuie-glaces cachés sous le capot avec la prise d’air pour le système de climatisation. Le capot est plongeant, les optiques sont effilés et des phares escamotables font leur apparition dans la plus pure mode de l’époque.  

Normes antipollution et contexte de crise pétrolière oblige, les gloutonnes Muscle cars des sixties et seventies ont dû ranger au placard leurs monstrueux blocs. La Firebird 3ème génération reçoit l’injection mais débute, dans son premier millésime, avec un 4 cylindres de « seulement » 2.5 litres et 90 chevaux. Ouch ! A l’autre bout de la gamme, on trouvait un V6 à carburateur de…112 chevaux, un V8 5.0 à carburateur 4 corps de 145 chevaux et, pour la Transam, un V8 « Crossfire » Chevrolet de… 175 chevaux, le tout couplé à une boîte automatique à 3 vitesses ! Si elle a de la gueule, autant dire que la Firebird n’était pas une sportive, et encore une Muscle car !

Pour un James Bond du futur

Mais dans la série, grâce à la fiction, tout change. Devenue KITT, dotée d’un supercalculateur à l’intelligence artificielle évolutive et sensible, la Firebird dispose dans la série d’un turboréacteur qui peut fonctionner avec différents carburants dont l’hydrogène. Sa carrosserie est blindée et résiste à presque tout. En mode Turbo Boost, elle peut décoller grâce à des propulseurs pour éviter un obstacle ou alors dépasser 320 Km/h. A partie de la saison 4 le « super Pursuit mode », où se déploient alors des appendices aérodynamiques à faire frémir Mansory, permet même de franchir les 300 Mp/h. Idée brillante de Glenn Larson également : donner une « âme » à cette voiture. Cela passera par le travail digital de la voix de l’ordinateur, doté d’une vraie personnalité et pince-sans-rire (plus cool que HAL 9000) et aussi par le faisceau rouge lumineux implanté sur le museau (qui fut rallongé pour l’occasion), qui était censé représenter une sorte de « rythme cardiaque » pour cette voiture presque « vivante ». Qui n’a pas essayé d’imiter le bruit du faisceau avec sa bouche ?

KITT dispose aussi de nombreux gadgets et modes : sièges éjectables, bouclier, brouilleurs, scanners, lance-flammes (sous le pare-chocs !) et même un parachute au cas où. Tout est devenu culte : le tableau de bord d’aviation flashy bardé de capteurs, la montre connectée visionnaire de Michael (« Kitt viens me chercher ! »), les bruitages, le générique (dont le refrain est inspiré…d’un ballet du XIXème siècle !), la Némésis « KARR » (le prototype initial qui a basculé du côté obscur, avec une IA sans limites morales contrairement à KITT) sans oublier la coiffure de David Hasselhoff évidemment.

KITT, c’est presque du réel maintenant

Il est marrant de constater que cette série, qui lança une mode sur les véhicules futuristes (Supercopter, Tonnerre mécanique), et qui a contribué à faire naître l’amour de la « bagnole » à votre serviteur, reposait sur une approche futuriste et high-tech avec voiture dotée d’une IA communicante (et maniant l’humour, contrairement aux assistants domestiques !), dont nous nous rapprochons toujours plus dans le monde actuel. Même les 300 Mph ont été atteints, par la Bugatti Chiron Super Sport ! Qu’est-ce qui pourra bien nous faire rêver dans les futures séries ? Dans quelques années, l’autopilote et le dialogue avec l’ordinateur de bord seront communs. Ce qui relevait du pur fantasme il y a 40 ans et faisait rêver les enfants devient peu à peu réel et se banalisera. Par contre, pas sûr que le Turbo boost soit autorisé…

« Les exploits d’un chevalier solitaire dans un monde dangereux. Le chevalier et sa monture ! Un héros des temps modernes, dernier recours des innocents, des sans-espoir, victimes d’un monde cruel et impitoyable. »

(6 commentaires)

  1. Bah moi, ce qui me faisait rêver quand j’étais gamin, c’était la Coyote dans la série Le juge et le pilote. La caisse ressemblait à une petite Lola T70, avec un super son.
    Combien de fois j’ai rêvé d’être à la place du pilote, pour prendre le volant de la Coyote !

  2. Série vue pour la première fois à Londres, ou mon collège faisait un échange de classe avec logement chez l’habitant… La voiture, dont le ramage ne valait certes pas le plumage, a esthétiquement fort bien vieillie, comme souvent avec des voitures à l’aérodynamique très travaillée d’ailleurs.
    Les SUV-grosses-bouses actuelles ne pourront en dire autant dans 40 ans…

  3. Actuellement dispo chez Playmobil, avec le camion Agence Tous Risques, et la Dolerean de Retour vers le Futur 😀

    Et on ne parlera pas du reboot moisi à base de Ford Mustang….

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