Marques disparues, épisode 31 : Pontiac

égarements, agonie et coup de grâce

L’histoire de Pontiac est née de la rencontre en 1906 entre Edward Murphy, propriétaire de la Pontiac Buggy Company qui prduisait des calèches, et d’Alanson Brush , designer et concepteur des premières automobiles Cadillac dont l’idée de petite voiture à deux cylindres avait été rejeté par la marque. Les deux hommes fondèrent la Oakland Motor Car Company en 1907 pour se lancer sur le marché des véhicules à moteur, une petite marque rapidement absorbée par GM en 1909.

Au milieu des années 20, les dirigeants de General Motors estiment qu’il y a moyen d’intercaler des produits entre les véhicules d’entrée de gamme Chevrolet et les modèles proposés par Oakland. C’est ainsi qu’en 1926, la marque, portant le nom d’une petite ville du Michigan faisant partie de la grande banlieue de la « Motor City » Détroit et inspiré d’un chef amérindien du XVIIIème siècle, sort son premier modèle à part entière : la  Series 6-27 à moteur 6 cylindres ,Conçue pour être vendue au même prix qu’une voiture à moteur 4 cylindres, elle connut un succès immédiat. S’ensuivit la Pontiac Big Six en 1929, ainsi nommée en raison de l’augmentation de sa cylindrée et de sa puissance.

Pontiac surmonte la Grande dépression grâce aux synergies du groupe avec Chevrolet, Oldmsobile et Buick, sortant en 1933 un modèle à moteur 8 cylindres en ligne le moins chèr du marché, immédiatement identifiable grâce à la « Silver Streak », une moulure chromée séparant le capot en deux qui devint une des caractéristiques visuelles emblématiques de la marque.

Crise des seventies et véhicules cultes

La crise pétrolière des années 70 toucha durement la marque dont les modèles étaient évidemmet très gloutons. General Motors exigea ainsi que tous les moteurs produits par les marques du groupe puissent utiliser de l’essence sans plomb à faible indice d’octane. Pontiac commenca ainsi à perdre peu à peu les caractéristiques qui faisaient son originalité avec des motorisations moins puissantes.

Certains des véhicules ayant fait la gloire de la marque telle la Bonneville furent remplacés par des modèles plus luxueux comme le Grand Ville. Les modèles de 1976 furent les dernières voitures américaines traditionnelles propulsées par un V8 « Big Block ». La fin des années 70 marqua également la fin des moteurs conçus uniquement par Pontiac. Les voitures développées ultérieurement furent ainsi équipées de moteurs en provenance d’une production commune à toutes les marques du groupe.

Entre la fin des années 70 et le milieu des années 80, la marque se diversifie afin de sortir de son image de fabricant de muscle cars et de grandes berlines avec de gros moteurs, plus en phase forcément avec les besoins du consommateur et les contraintes économiques du moment. Une diversification dans des modèles plus familiaux, comme la Pontiac J2000  ou en 1984, le lancement de la Fiero, un petit coupé sport 2 places a moteur central visant les jes jeunes acheteurs, attirés par la seule voiture de sport américaine à moteur central arrière produite en série.

La marque connaît un regain de popularité aussi grâce au petit écran et au grand écran. En 1976, Pontiac présenta la version Special Edition de la Trans Am avec sa peinture noire bordée d’or et un aigle géant sur le capot. La puissance de son moteur V8 de 6,6 litres de cylindrée n’était plus que de 200 chevaux mais le succès du film Cours Après-Moi Shérif mettant en scène Burt Reynolds permit à Pontiac de redynamiser les ventes de son modèle phare, avec 117 108 exemplaires écoulés en 1979. En 1982, une nouvelle série TV futuriste fait son apparition : K2000. La vedette de la série est incontestablement KITT, la voiture parlante qui est basée sur la nouvelle Pontiac Firebird Transam 82 au style très réussi et à la conception plus moderne que la précédente génération.

Malgré tout, Pontiac souffre de la stratégie de réduction des coûts instituée par sa maison mère General Motors, obligeant les marques du groupe à utiliser des plateformes communes dès les années 70.

le renouveau des fifties

Les années d’après-guerre furent rentables mais la marque avait du mal à se différencier de Chevrolet et Oldsmobile. C’est ainsi que le nouveau président de Pontiac, Semon E. Knudson, décida dès son arrivée en 1955 de retravailler l’image de la marque. Les Pontiac étaient devenues au fil des années des voitures au style « conservateur ». La nouvelle direction prit ainsi le parti de proposer des voitures plus sportives et plus audacieuses, sur le plan visuel comme sur le plan cu comportement.

C’est ainsi que sort en 1957  la Bonneville équipée du premier moteur à injection de Pontiac et qui introduisit la mode des ailerons tape à l’œil. Bardée des chromes,  la nouvelle Pontiac incarne cette démesure et cette insouciance d’une Amérique en plein essor. Elle est nommée Voiture de l’Année 1959 par le magazine Motor Trend. La plupart des modèles Pontiac étaient certes similaires aux autres véhicules General Motors mais avaient des styles uniques et disposaient surtout de leurs propres moteurs. C’est cette même année 1959 que le traditionnel logo représentant une coiffe indienne fut remplacé au profit du logo en pointe de flèche.

Naissance de Pontiac

Pontiac stoppe la production des Firebird et Trans Am en 2002 pour cause de baisse des ventes dans un contexte de saturation du marché des coupés sportifs. Ces deux modèles emblématiques de la marque furent remplacés en 2004 par une nouvelle GTO basée sur la Holden Monaro australienne qui ne connaîtra pas le succès escompté, faute d’une ligne fade et d’une perte singulière d’identité de la marque, un peu à l’image de ce que Lancia subit à l’époque en ne recevant que des rebadgages de Chrysler. La marque se perd aussi dans des modèles abstraits, comme le SUV Aztek aux lignes tarabiscotées, considéré comme l’un des véhicules les plus laids jamais dessinés.

En 2004, une refonte de l’image passe par une nouvelle nomenclature des noms des modèles, caractérisés par la lettre G, suivie par un chiffre qui situe le modèle dans la hiérarchie de la marque. Le premier modèle à subir ce sort sera la Grand Am, qui est renommée G6 ors de sa refonte. Certains modèles échappent toutefois à cette désignation, comme la Solstice. En 2008, Pontiac présente la G8, une berline hautes performances à propulsion construite en Australie, qui est en fait une version rebadgée de la Holden Commodore.

Suite à la crise financière, General Motors fut obligé de demander un prêt de 25 milliards de dollars au gouvernement fédéral américain afin de rester à flot. Dans le cadre de son plan de réorganisation, la société dut tailler dans les effectifs et surtout sacrifier les marques malades, et annonça l’arrêt des activités de Pontiac en 2010. La dernière Pontiac américaine, une G6, fut produite le 25 novembre 2009 dans l’usine d’Orion dans le Michigan, ne laissant en production que la petite compacte G3, produite en Corée du Sud pour le marché canadien, jusqu’en décembre 2009. Pontiac devint ainsi la deuxième marque abandonnée par General Motors après Oldsmobile en 2004. Triste fin pour une marque qui avait une identité bien affirmée et qui produisit bon nombre de véhicules cultes dans les années 60 et 70.

Sixties : L’ère des pony cars

Sous l’impulsion de John DeLorean, futur inventeur de la DMC-12, Pontiac propose dans les années 60  des voitures toujours plus sportives et élégantes telles la Grand Prix en 1962, orientée luxe, mais surtout la GTO en 1964. Souvent considérée comme la première Muscle Car de l’histoire, la GTO (pour Gran Turismo Omologato en référence aux voitures de courses de Ferrari) n’était à la base qu’une option de la Tempest LeMans mais devint un modèle à part entière suite à son succès commercial. Deux ans plus tard, c’est au tour de la Firebird de voir le jour. Sœur jumelle de la Chevrolet Camaro, son objectif était de concurrencer l’incroyable succès de la Ford Mustang. Proposant un grande choix de moteurs et un style toujours recherché, elle obtient rapidement le succès. La version Trans Am de la Firebird fut présentée dès 1969 et devint rapidement une icône de la production automobile américaine.

Les années 60 marquèrent un point d’orgue pour Pontiac qui atteint le rang de 3ème constructeur nord-américain en terme de ventes. L’image sportive du constructeur fut aussi dynamisée par ses programmes sportifs, avec la victoire dans les championnats NASCAR 1961 et 1962, ainsi que l’engagement des Firebird et GTO en Transam series et dans les courses d’endurance de Daytona ou de Sebring.

(2 commentaires)

  1. Pontiac c’est du Chevrolet +, d’ailleurs très souvent les deux marques partageaient les mêmes châssis – pour les moteurs c’est plus compliqué. Quand dans les années 60 Chevrolet se mit à proposer des modèles dans les catégories supérieures le client ne voyait pas pourquoi payer plus cher pour avoir la même chose.
    GM a été obligé de supprimer cette marque (comme Oldsmobile) pour des raisons comptables, une histoire de dépréciation.

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