Débust prometteurs en Allemagne
A l’automne 1950, Veritas fait faillite. Loof récupère une grande partie du matériel et relance une activité vers le Nurbrugring, appellée VERITAS-Automobil-Werke Ernst Loof GmbH Nürburgring . Il s’agit d’une sorte de service de préparation course et de soutien technique, qui se concrétise par une victoire au grand prix de l’Eifel 1951 et un titre de champion d’Allemagne de F2. L’année 1952, en revanche, est assombrie par de graves accidents. Sur le Grenzlandring , la voiture de Helmut Niedermayr sort de la piste et s’écrase dans les gradins bondés. Avec un total de 13 morts et 42 blessés, c’est la plus grave catastrophe du sport automobile allemand à ce jour.
Parallèlement aux activités de course, Loof a travaillé sur le développement d’une nouvelle série de modèles d’automobiles de luxe à trois et cinq places pour la route, qui étaient équipées des moteurs, toujours fournis par Heinkel, et des carrosseries Spohn. Ces véhicules étaient proposés sous la marque Veritas-Nürburgring avec un empattement court (trois places) ou long (cinq places) et chacun dans une variante ouverte et fermée. Une voiture de sport de course ouverte à deux places (désignation du modèle RS 2/52) était également prévue à partir de 1952 pour succéder au modèle RS précédent, qui était encore équipé du moteur BMW .
Mais malgré l’entrée du fabricant de machines à laver de Duisbourg Erwin Bonn, qui détenait 51 % des parts de l’entreprise , la production a toujours été limitée à quelques exemplaires en raison de ressources financières toujours faibles. Un maximum de 20 véhicules ont été construits jusqu’en 1953. Entre-temps, Heinkel avait arrêté la production de ses propres six cylindres en ligne faute de quantités économiquement justifiables.
Loof doit déposer le bilan en août 1953. Le reste de l’entreprise, y compris les bâtiments de l’usine du Nürburgring, est repris par BMW. Loof lui-même est recruté par BMW pour continuer à gérer l’installation, qui sert de base de département d’essais BMW .Comme dernier projet, un roadster biplace est développé sur la plate-forme de la BMW 502 avec un moteur V8 mais sa carrosserie, fournie par Baur, étant stylistiquement trop similaire aux modèles Veritas précédents, est rejetée par la firme bavaroise.
en F2 puis en F1
En 1949, Veritas cherche à se développer. La Veritas RS est déclinée dans une version routière luxueuse, baptisée Comet S en voiture de sport, Scorpion en cabriolet deux places et Saturn en coupé fermé. Au début des années 50, ce sont les voitures de « série » les plus chères du marché allemand, coûtant allègrement deux à trois fois le prix d’une Porsche. La production demeure néanmoins artisanale et très faible, par manque de moyens de production suffisants.
La même année, Veritas aligne également la Météor, une monoplace à châssis tubulaire éligible à la classe Formule 2. La grande nouveauté de Véritas est la mise en service d’un moteur maison de 6 cylindres 2 litres, basé sur le bloc de la BMW 328. Doté d’un arbre à cames en tête et de matériaux légers, le moteur produisait 140 ch à 7 000 tr/min. Faute d’unité de production propre, Veritas en confie la fabrication à Heinkel, le célèbre fabricant d’avions militaires. Avec ses faux airs d’Auto-Union d’avant-guerre, la monoplace participe à 6 grands prix de Formule 1 entre 1951 et 1953, fgurant ainsi comme le premier constructeur allemand à faire son apparition dans la catégorie reine, mais sans résultat probant.
Fin prématurée
En 2001, VerMot AG en Rhénanie-Palatinat a présenté un véhicule concept d’une nouvelle voiture de sport ouverte sous la marque historique. À l’époque, la Veritas RS III devait être propulsée par un moteur BMW V12 de 670 chevaux. Après une longue période de développement, un prototype en état de marche est apparu en 2008 et le début de la production en série a été annoncé pour 2009. Un moteur BMW V10 ou BMW V8 devrait être disponible comme source d’entraînement, délivrant respectivement 600 ch et (480 ch. Selon l’annonce du constructeur, la production d’une petite série allant jusqu’à 30 exemplaires était prévue à partir de 2010, mais cela n’a jamais abouti.
Les Veritas, fabriquées en petites séries, sont rares à voir, y compris en VHC. Un exemplaire était visible en piste lors du dernier grand prix historique de Monaco, dans la classe C voitures de sport.
Partenariat franco-allemand
Ernst Loof, ingénieur motoriste et ancien pilote de moto des années 30, s’associe à Lorenz Dietrich, ancien directeur d’usine BMW ainsi qu’à Georg Meier, champion d’Europe et d’Allemagne de 500cc en 1938 et Walter Miethe, un ancien champion cycliste, qui a travaillé pour le contre-espionnage de la Wehrmacht puis au sein de la Gestapo en France pendant l’Occupation. Les quatre hommes s’unissent pour lancer officiellement en 1947 la marque Veritas qui est destinée à la compétition. Ils récupèrent des BMW 328 d’occasion et y font apposer des carrosseries aluminium de type ponton et profilées, dans la mouvance Streamline très en vogue avant-guerre. Les premiers modèles sont dénommés BMW-Veritas.
Dès 1948, le succès vient dans les courses allemandes, sachant qu’à cette époque, les concurrents allemands n’ont pas l’autorisation de participer aux courses internationales. Parmi les premiers clients figure Karl Kling, futur pilote Mercedes, qui remporte la classe 2 litres voitures de sport sur l’Hockenheimring. Toutefois, BMW interdit l’utilisation de son nom, et c’est désormais sous le nom de Veritas RS que les modèles seront engagés en compétition. Dominant les courses allemandes d’après-guerre, la Veritas RS rencontre un certain succès à l’étranger, avec des commandes en Italie, en France, en Suisse et même aux Etats-Unis.
Tentative de renaissance en 2001
Les ventes au compte-gouttes (12 immatriculations en 1950 !) poussent la direction de Veritas à trouver un accord commercial. Le directeur Lorenz Dietrich passe un accord avec le constructeur automobile français Panhard pour la livraison de moteurs et de composants pour le modèle de petite voiture à traction avant à succès Dyna, afin de la proposer sur le marché national sous le nom de Dyna-Veritas, avec des carrosseries fabriquées par la société Baur de Stuttgart.
Cependant, en raison du grand nombre d’activités, les capacités de Veritas sont dépassées et à partir du début des années 1950, l’entreprise rencontre de plus en plus de difficultés. En raison des goulots d’étranglement au niveau des finances et des ressources, il y a eu des retards considérables dans la livraison des véhicules qui avaient été commandés et, pour la plupart, avaient déjà été payés. Cela a eu un effet particulièrement grave sur les nouveaux modèles de voitures de course, qui ne pouvaient plus être développés avec le soin nécessaire. Chères par rapport à la concurrence, les Dyna-Veritas seront écoulées en tous à environ 170 exemplaires…