Dès notre entrée en Arizona, nous empruntons une nouvelle portion historique de la route, qui nous permet ainsi de ne pas rester sur l’Interstate. Nous sommes bien contents de profiter d’un SUV puisqu’ici encore, durant une vingtaine de kilomètres, la piste hésite entre vestige de béton, graviers et poussière.
Nous reprenons ensuite l’autoroute pour quelques kilomètres avant de la quitter pour pénétrer dans le parc national du Painted Desert. Les dunes sont ici composées de plusieurs couches de terre dont les teintes varient en fonction de leur profondeur, mais aussi de la luminosité du soleil. Autrefois, la Route 66 traversait ce paysage magnifique. Elle y a aujourd’hui complètement disparu, et seule une carcasse de voiture du début du siècle dernier et un alignement de pylônes électriques témoignent encore de son existence ici.
En continuant, nous traversons inévitablement la Petrified Forest. La particularité géologique de ce parc, ce sont ses troncs d’arbres qui ne se sont jamais décomposés mais ce sont fossilisés. Une spécificité que l’on retrouvera un peu plus tard, où nous découvrirons le plus grand arbre fossilisé du monde.
La Route 66 se poursuit en nous faisant découvrir de nombreux vestiges de son apogée. C’est notamment le cas à Holbrook. Toujours pleine de motels, la petite ville est surtout connue pour abriter l’un des deux derniers Wigwam Motel. A l’époque, cette chaîne de motels comptait 13 établissements tout au long de la Route, dont l’attraction était d’offrir des chambres en forme de teepee. Le décor d’antan est préservé, avec de nombreuses voitures anciennes disposées entre les bungalows.
Viennent ensuite Winslow, ville qui tente de survivre en maintenant le mythe de la 66 (avec de nombreux bâtiments colorés) et les villes fantôme de Two Guns et Twin Arrows. Toutes deux ne sont plus que des vestiges de station-service à l’abandon. La deuxième se démarque toutefois par ses deux flèches géantes plantées parallèlement dans le sol. Encore une forme de publicité. Nous reprenons ensuite l’autoroute que nous quittons quelques kilomètres avant Flagstaff. La route serpente alors dans la montagne, et de nouveaux ponts longent parfois les ponts historiques de la 66, fermés car trop dangereux.
Nous arrivons en soirée à Williams. Cette ville a été la dernière à être contournée par l’Interstate un jour d’octobre 1984. Le mythe de la 66 y est donc encore très présent, de même que les néons et enseignes omniprésentes. S’il y a bien une ville à voir de nuit, c’est Williams ! D’autant que certains commerces et bars (toujours ouverts) sont restés dans leur état d’origine.
Nous faisons halte pour la nuit quelques kilomètres plus loin, à Seligman. Ici, les habitants ont sorti le grand jeu pour survivre. Mannequins d’époque, voitures anciennes, couleurs chatoyantes, VW T1 inspiré (lui aussi) du film Cars. Ici, les magasins de souvenirs et les restaurants ne se comptent plus.
Il faut dire que depuis Flagstaff, nous sommes sur la route des grands «Tours» de l’Ouest américain. Flagstaff et Williams étant les portes d’accès privilégiées vers le Grand Canyon, Monument Valley, Four Cornes Point, le Lake Powell, etc. Le nombre de touristes a donc permis de pallier le manque à gagner dû à la suppression de la Route 66.
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Crédits photos : Nicolas Morlet/Le Blog Auto
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