Il y a 30 ans : la Rover 3500 voiture de l’année 1977

D’ici une semaine, nous saurons quelle est la voiture de l’année 2007. L’occasion d’une petite rétrospective, 30 ans en arrière. En 1976, c’est une grande berline anglaise qui était élue, créée par une marque aujourd’hui disparue, la Rover 3500.

Allure glamour façon supercar, architecture rare à ce niveau de gamme (5 portes), habitacle furieusement design (style intérieur et extérieur par David Bache), prix modéré et moteur généreux ont remporté les suffrages. L’Audi 100, rivale presque directe, n’a rien pu faire, malgré sa plus grande modernité technique : elle n’arrive que seconde.

En effet, la Rover 3500, SD1 pour les intimes, recourt à un essieu moteur rigide à l’arrière, alors que sa devancière, l’illustre P6, d’ailleurs élue première voiture de l’année de l’histoire moderne en 1964, utilisait un essieu De Dion plus sophistiqué. Mais voilà, les finances du groupe British Leyland, alors propriétaire de Rover, n’étaient pas au beau fixe. Aussi l’ingénieur en charge de la SD1, Spen King, a opté pour une unité rigide, plus simple, solide, constante dans sa géométrie. Les suspensions totalement indépendantes, très onéreuses à développer, n’étaient à l’époque pas parfaitement maîtrisées sur les propulsions, comme les démontrent les BMW 520, entre autres, très vicieuses sur le mouillé.

En revanche, sur la 3500, la direction a été soignée. Très douce, directe, et remarquablement précise, elle conférait à la belle Anglaise un agrément certain, encore bonifié par le V8 3.5 de 155 ch. Elle atteignait les 200 km/h, et accélérait de 0 à 100 km/h en moins de 9 sec, ce qui la plaçait au niveau d’une Mercedes 280 SE, ou d’une Jaguar XJ6 4.2. Sauf qu’elle coûtait sensiblement moins cher, ce qui, avec sa ligne rappelant la Ferrari Daytona (David Bache le reconnaissait sans peine), lui valut un grand succès commercial, au début de sa carrière. L’usine de Solihull peinait à fournir la demande.

En 1977 furent lancées les versions 2300 et 2600, dotées de 6 cylindres en ligne dérivant de ceux des Triumph 2500.

En 1979, premier coup très dur : la crise du pétrole. Les ventes chutent. Mais un autre élément vient contrarier la carrière de la grande Rover : sa fiabilité précaire. Les problèmes électriques se superposent à la finition douteuse, à l’anticorrosion légère et aux casses d’arbres à cames sur les 6 cylindres. Démarre une descente aux enfers, à peine ralentie par les évolutions judicieuses : restylage en 1981, arrivée d’un diesel VM (90 ch) et d’un 2.0 essence (105 ch ) en 1982 et surtout de la fameuse Vitesse à la fin de cete année-là. Le V8 d’origine Buick était poussé à 190 ch, la carrosserie se parait d’un bel aileron, l’intérieur de cuir et la suspension était raffermie. Mais hélas, elle n’empêchera pas cette Rover très mal construite de continuer à chuter jusqu’en 1986, année où elle fut remplacée par la 820, guère plus fiable.

Aujourd’hui, trouver une belle SD1 tient de la gageure. Mais on peut à un prix dérisoire s’offrir une très belle berline, emblématique d’une Angleterre déliquescente. Snobisme pur hurleront certains, choix d’esthète rejetant les sempiternelles Allemandes rétorqueront d’autres. Tous auront raison.

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