A contrario, la Dynamic posséde un style bien tranché: on aime ou on n’aime pas.
Panhard, pour les plus jeunes d’entre vous, cela évoque le VBL, croisé lors du service militaire. Pour les plus vieux, c’est la PL17 ou la Dyna Z, l’époque des « pan-pan » ou « panard », dont le bicylindre n’était pas toujours fiable…
L’histoire débuta en 1889 lorsque René Panhard, fabricant de voitures hippomobiles, s’associe avec un ancien camarade de Centrale, Emile Levassor. Dés 1891, ils produisent des voitures, utilisant des moteurs Daimler sous licence.
Dés 1933, Panhard arrondit les angles de ses modèles avec la Panoramique. Dont on remarque le pare-brise en trois parties (qui donne son nom au modèle), avec des glaces dans les montants.
En 1936, Panhard va plus loin avec la « Dynamic », signé Louis Bionier. L’époque est à l' »aérodynamisme », mais dans l’immense majorité des cas, les lignes trop droites ou tracées « à l’instinct » feraient bien rire les souffleries (à l’exception de la Rumpler.)
Phares intégrés aux ailes (sous calandre!), « spades » de roues, arrière très incliné… Sa ligne est totalement inédite.
L’innovation se retrouve sous le capot, avec un 6 cylindres sans soupapes (dont Panhard est un fidèle depuis le milieu des années 20.) Il fume beaucoup, mais c’est normal pour un sans-soupapes. Il débute avec une cylindrée de 2,5l de 75ch, de quoi atteindre 130km/h (aussi bien qu’une Traction 15cv/Six, beaucoup plus austère.)
Mais l’époque n’est pas aux voitures de luxe. L’usine est en grève et Panhard frôle la faillite. Ce sont les automitrailleuses ou les autobus qui assurent l’essentiel du chiffre d’affaires.
A bord, on est également dépaysé: le volant est au centre et surtout, on retrouve le pare-brise « panoramique » (avec 3 essuie-glaces!), à une époque où les autres sont adeptes des meurtrières.
D’emblée, la Dynamic est disponible en trois empattements et cinq carrosseries (berline, coach, cabriolet et deux coupés.)
En 1937, la gamme se complète avec une limousine « Parisienne » (allongée et possédant une séparation) est présentée.
En 1938, un 3,3l de 105ch et un 2,8l sont proposés.
Enfin, en 1939, le volant passe à gauche.
La guerre interrompt la production, alors que la Dynamic est encore au début de sa carrière.
Après-guerre, le plan Pons lui impose un deal: si vous voulez de l’acier pour produire vos voitures, reconvertissez vous vers les petits modèles. L’ingénieur Jean-Albert Grégoire avait justement conçu un prototype avec l’Aluminium Français (actuel Alcan.) Panhard la produira sous le nom de Dyna (afin de garder un lien avec la Dynamic.) C’est déjà le début de la fin…
Parmi les grands constructeurs, Panhard sera le plus extrémiste de la vogue aérodynamique, avec Chrysler et sa Airflow (1934.) Point commun des deux voitures: elles ne se vendront pas, alors que les Citroën, Lancia ou Peugeot, plus sages, réussiront. On devait être au-delà du « MAYA » de Raymond Loewy (Most Advanced Yet Acceptable)…