20 ans déjà : premier titre de Mika Hakkinen à Suzuka

Mika Hakkinen avait outrageusement dominé le début de saison, grâce à la supériorité intrinsèque de sa McLaren-Mercedes, conçue par un certain Adrian Newey. La douche avait été glaciale à Melbourne avec le peloton relégué à 1 tour du duo des flèches d’argent. Malgré l’interdiction rapide de l’astucieuse « pédale magique » qui améliorait le contrôle de la traction, McLaren semblait partie pour écraser 1998.

Pourtant, après un premier tiers de saison ayant vu le « flying finn » gagner 4 courses sur 6, Michael Schumacher et Ferrari étaient revenus dans la course, grâce au développement effréné de la F300 et au talent du Kaiser. Ce dernier avait notamment obtenu une victoire psychologique sur le finlandais sous les trombes d’eau de Silverstone, tandis que la Scuderia du tandem Todt-Brawn se montrait d’une efficacité et d’une ruse redoutables dans la tactique de course. On se souvient encore, toujours lors de ce fameux grand prix de Silverstone, de la pénalité infligée à Schumacher et que la Scuderia exécuta dans le dernier tour, ce qui permis à l’Allemand de gagner en passant la ligne dans les stands ! McLaren de son côté se crispait sur des stratégies pas toujours bien pensées et des soucis de fiabilité.

Schumacher avait accompli un été magistral lui permettant de revenir dans la course au titre. A Suzuka, Hakkinen arrivait ainsi avec seulement 4 points d’avance sur l’Allemand, lequel s’adjugea de surcroît la pole position. A l’issue du tour de formation, Trulli sur la Prost-Peugeot cala et provoqua une nouvelle procédure de départ avec 1 tour de moins à parcourir. Lors du second départ, ce fut au tour de… Schumacher de caler ! Hakkinen pouvait prendre la tête dans un fauteuil alors que le pilote Ferrari était relégué en queue de peloton. Après une remontée acharnée, Schumacher vit au 32e tour son pneu arrière-droit exploser au bout de la ligne droite. Game over.

Hakkinen était donc sacré, terminant la saison sur une victoire facile. Ce titre marquait une véritable revanche pour le finlandais qui avait frôlé la mort trois ans plus tôt aux essais du Grand Prix d’Adélaïde. Un terrible choc contre les barrières avait provoqué une violente commotion cérébrale et poussé les médecins à lui pratiquer une trachéotomie sur place.

Le champion finlandais remportera dans la foulée une rocambolesque saison 1999 biaisée par la blessure de son grand rival Schumacher, avant que le rouleau-compresseur Ferrari-Schumacher ne débute sa longue domination au début des années 2000.

Images : McLaren

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