On l’a oublié aujourd’hui, mais dans les années 80, Lada était un acteur important du marché français. Le constructeur russe écoulait bon an mal an 15000 voitures, et en 1986, révolution! Fini les dérivés de Fiat 124, place à une traction 100% nouvelle, développée en collaboration avec… Porsche : la Samara (2108). Cette compacte dispose d’un moteur transversal à arbre à cames en tête, un 1.3 de 65 ch en France, qui lui permettait d’accrocher un honnête 150 en pointe.
A l’époque, les Lada étaient reconstruites à Strasbourg (elles arrivaient d’URSS en piètre état), mais malgré cela, la qualité de finition faisait peur. Mais grâce au dynamisme du réseau Poch, elle se vendit correctement. Elle disposait de qualités routières décentes, d’un confort honorable et d’un moteur solide, le tout pour un prix défiant toute concurrence. Elle reçut des blocs 1.1 (60ch) et 1.5 (76 ch), fut déclinée en 5 portes, puis en 3 volumes, se renommant Sagona pour l’occasion. Logan avant l’heure?
L’importateur a multiplié les initiatives pour booster les ventes : garantie Drakar 2 ans, version à intérieur cuir, calandre 4 phares, finition GLX avec béquet, aileron, spoiler pour frimer sur le parking de la fête de l’huma. Encore que le must était la cabriolet Natacha, vendue tout de même 79800 F en 1994. En outre, il l’a engagée au Paris-Dakar, où elle a fait plus que figurer. Certes, il s’agissait d’un proto à moteur Porsche recarrossé en Samara, mais le courage de Poch méritait d’être salué, car la Samara n’a tout de même pas connu le même succès que les breaks 1200 et 2105. En 1995, elle reçut le 1.5 diesel de PSA, mais faute de modernisation, sa carrière s’effondra. En 1996, elle cède la place à la 110, d’un style beaucoup plus moderne, mais sur la même plate-forme. Sujette à de nombreuses blagues, elle a quasiment disparu de nos routes, mais reste très présente dans l’Est de l’Europe, où elle a été écoulée à des millions d’exemplaires. Restylée, replâtrée, remotorisée, elle y est d’ailleurs toujours vendue.