En mai dernier sur le port de Monaco, le petit monde de la F1 avait découvert un jeune brésilien que son tout premier podium ne parvenait pas à dérider, tant sa frustration de ne pas avoir emporté la course était grande. Beaucoup crurent déceler une pointe d’arrogance, d’autres un talent immense et la saison 1985 le voyait troquer sa Toleman anémique contre une prometteuse Lotus Renault dessinée par Gerard Ducarouge.
Des conditions dantesques accompagnent les pilotes pour ce GP d’Estoril. Le casque jaune, rayé vert et bleu du brésilien, apporte une touche de soleil sur la pôle position de ce Grand Prix.
Malgré un Renault Turbo que l’on disait brutal, Ayrton Senna va dominer sans coup férir, et sa machine et la course. Seul Alain Prost sur McLaren TAG Porsche pouvait venir contrecarrer les plans de l’homme de tête.
Mais placé en 3eme position derrière l’autre Lotus JPS de De Angelis, le français va partir à la faute en pleine ligne droite à près de 280 km/h. Aveuglé par le mur d’eau de la monoplace devant lui, il mettait 2 roues dans l’herbe et partait dans une incroyable série de tête à queues sans conséquences malheureuses pour lui mais l’obligeant à l’abandon.
La pluie redoublant, le brésilien confirmait ses talents de « magiciens d’Eau » en menant sa Lotus à la victoire sans jamais montrer signes de faiblesse tout en conservant un rythme extraordinairement élevé.
Le moteur Renault tenait sa première victoire depuis l’Autriche 1983 avec Prost, et Lotus retrouvait la plus haute marche du podium depuis Zeltweg 1982. A l’époque, Colin Chapman était encore vivant.
Le second, Michele Alboreto sur Ferrari termine à plus d’1 minute et le 3eme, Patrick Tambay sur la Renault à 1 tour.
Notons la piètre prestation du champion du monde en titre, Niki Lauda, que des problèmes électriques dues à la pluie ont contraint à l’abandon.
Un grand champion vient de naître. Assurément.
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source: L’équipe