Walter Röhrl: le Nürburgring est victime de son succès
par Joest Jonathan Ouaknine

Walter Röhrl: le Nürburgring est victime de son succès

C'est un "Ringmeister" qui tire la sonnette d'alarme. D'après Walter Röhrl, le fameux tracé du Nürburgring est trop fréquenté. D'une part, cela pose des problèmes de sécurité et d'autre part, cela dévalue la valeur d'un "chrono".

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C'est un "Ringmeister" qui tire la sonnette d'alarme. D'après Walter Röhrl, le fameux tracé du Nürburgring est trop fréquenté. D'une part, cela pose des problèmes de sécurité et d'autre part, cela dévalue la valeur d'un "chrono".

Pour rappel, le Nürburgring est né en 1927. A l'époque, c'était l'un des premiers circuit "routier" qui soit à la fois un tracé permanent et un tracé avec un dessin complexe.

C'est dans les années 60 qu'il acquiert ses lettres de noblesses. Alors que les vieux circuits sont détruits ou marginalisés, le 'Ring reste fidèle au poste. On lui a tout juste supprimé sa Südkurve.

Virages difficiles à mémoriser, bosses sur lesquels les monoplaces décollent, arbres aux ras des pistes, pluie (voir neige) fréquente... Le Nürburgring, c'est un circuit "d'hommes"!

Le grave accident de Niki Lauda, lors du Grand Prix d'Allemagne 1976, jette un froid sur le circuit. A l'instar du "grand Spa", il est montré du doigt pour son manque de sécurité.

En 1984, un deuxième circuit, plus petit et plus moderne, est construit à l'intérieur du Nürburgring.

Mais le mal est fait: le Grand Prix d'Allemagne déménage à Hockenheim.

Dans les années 90, face à la popularité de Schumacher, la FIA décide d'ajouter un deuxième Grand Prix en Allemagne.

le "petit" Nürburgring accueille ainsi le "Grand Prix du Luxembourg" ou "le Grand Prix d'Europe".

Le grand tracé, en revanche, est plus ou moins abandonné. Seuls les 24 heures du Nürburgring l'utilisent.

Le reste de l'année, la piste est ouverte au public. Mais seuls les nostalgiques s'y rendent.

Les choses changent avec Gran Turismo, qui décide de modéliser la piste.

Avec sa longueur, ses nombreux virages et sa végétation, le Nürburgring possède naturellement un côté un peu "arcade".

Le fait d'utiliser un vrai tracé permet de crédibiliser le jeu. En prime, le Nürburgring est alors un circuit connu uniquement des initiés. De quoi donner un vernis élitiste à Gran Turismo.

Le jeu redynamise la piste. Les constructeurs viennent y tester leurs modèles sportifs et ils affichent fièrement les temps obtenus. Y compris les marques étrangères.

Là encore, évoquer son "chrono" est un moyen de toucher une clientèle de passionnés.

Qui plus est, c'est une manière subliminale d'évoquer la performance et la vitesse de pointe d'un véhicule. Les associations autophobes n'y voient que du feu.

D'après Walter Röhrl, la popularité du Nürnburgring va trop loin.

L'homme sait de quoi il parle, pilote Audi (en rallye, puis en circuit) reconverti cobaye de Porsche, il fréquente le massif de l'Eiffel depuis près de quatre décennies. Il a roulé sur le Nordschleife avec tout et n'importe quoi (ici, en Audi 50.)

Il est vrai qu'aujourd'hui, tout le monde cherche à se mesurer au tracé. A commencer par les prototypes.

Les constructeurs ont d'abord ouvert des bases d'essais en bord de piste. Puis ils ont lancé des concessionnaires et des boutiques souvenirs.

Röhrl explique que la recherche de la dernière seconde n'a aucun intérêt.

Conditions atmosphériques, pression des pneus, absence de trafic, concentration et surtout, le talent du pilote font qu'à voiture égale, il peut y avoir des dizaines de secondes d'écart.

C'était d'ailleurs ce qui faisait le charme du Grand Prix, dans les années 60, lorsque F1 et F2 courraient ensemble: certaines F2 bien conduites pouvaient s’immiscer parmi des F1 plus puissantes sur le papier.

En plus, compte tenu de la fréquentation du site, le tour parfait est de plus en plus difficile à réaliser.

L'autre souci de l'ancien champion de rallye, c'est que le Nürburgring reste un circuit construit en 1927. Malgré des aménagements, il reste très dangereux.

Or, plus sa popularité va crescendo, plus des conducteurs novices y tentent leurs chances. Ce qui multiplie d'autant le risque d'accident grave.

Röhrl prédit que la popularité du Nürburgring va bientôt décliner. Les constructeurs ne pourront plus grappiller de secondes pour leurs nouveaux modèles sportifs. Les connaisseurs vont trouver d'autres pistes plus obscures.

Personnellement, je rêve que Montlhéry devienne le prochain Nürburgring...

Source:

Drive.au

Crédit photo: Audi (photos 1, 10 et 14), Mercedes (photos 2, 11 et 13), Lotus (photo 3), Ford (photos 4, 5 et 6), BMW (photo 7), Sony (photo 8), GM (photo 9) et Renault (photo 12)

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Pour résumer

C'est un "Ringmeister" qui tire la sonnette d'alarme. D'après Walter Röhrl, le fameux tracé du Nürburgring est trop fréquenté. D'une part, cela pose des problèmes de sécurité et d'autre part, cela dévalue la valeur d'un "chrono".

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